LACANDON
Indiens Maya, les Lacandon vivent dans le sud du Mexique, dans l'État du Chiapas, près de la frontière du Guatemala. Ils sont établis sur un territoire d'environ 9 000 kilomètres carrés, occupé par une épaisse forêt tropicale, coupée de cours d'eau, de lacs et de lagunes, où la circulation est difficile. Leur zone d'habitat coïncide en partie avec celle où, à l'époque précolombienne, les Maya ont construit les plus remarquables de leurs grandes cités.
Population nomade, réduite à une centaine de personnes au milieu du xxe siècle mais actuellement en augmentation (environ 1 000 personnes en 2000), les Lacandon, divisés en clans à totem animal, vivent dans de petits campements éloignés les uns des autres ; là résident une quinzaine de personnes dirigées par un chef, lequel est souvent polygame. Rectangulaires et sans murs, leurs maisons comportent un toit à double pente, recouvert de feuilles et supporté par des poteaux de bois. Le hamac en fibres ou en écorce constitue l'essentiel du mobilier. Ces populations disposent de calebasses et de poteries, fabriquées par les hommes ; elles utilisent des pilons de pierre pour écraser le maïs, base de leur alimentation. Les Lacandon cultivent aussi, dans les clairières qu'ils ont défrichées, des haricots, des patates, des tomates, du tabac et du coton. Les hommes fabriquent des arcs et des flèches pour chasser le gibier (singe, porc sauvage, tapir, pécari). Les femmes filent et tissent le coton sur des métiers identiques à ceux de l'époque précolombienne et travaillent parfois l'écorce battue. Les vêtements sont rudimentaires : tuniques pour les hommes, jupes et tuniques pour les femmes. Les Lacandon se déplacent à pied dans la forêt, portant leurs charges sur le dos à l'aide d'un bandeau frontal ; sur les cours d'eau, ils utilisent des pirogues monoxyles.
Le Nouveau Testament n'a été traduit dans leur langue qu'en 1978. Leur religion est une forme appauvrie et déformée de l'ancienne religion maya. Ils honorent une trentaine de dieux. Chacun de ceux-ci est représenté par un encensoir en céramique ; il habite un endroit précis du territoire lacandon et réside dans l'un des cieux maya. Au cours des rites célébrés pour assurer la continuité des phénomènes naturels, on fait brûler dans des sortes d'encensoirs un mélange de bouillie de maïs et d'une boisson alcoolisée faite avec l'écorce d'un arbre. Certaines des anciennes villes maya sont toujours des lieux de pèlerinage pour les Lacandon (Yaxchilán, par exemple).
Aujourd'hui, les Lacandon sont refoulés par leurs voisins tzeltal, qui se sont emparés de leurs terres. D'autre part, le tourisme en expansion désagrège leur fragile culture.
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Écrit par
- Marie-France FAUVET : maître de conférences, chargée des collections américaines du musée de l'Homme, Paris
Classification
Média
Autres références
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AMÉRINDIENS - Amérique centrale
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Georgette SOUSTELLE
- 7 512 mots
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Les Indiens polythéistes sont une infime minorité. Citons parmi eux lesLacandons, réduits à quelques centaines dans les forêts du Chiapas. Ces Indiens ont une trentaine de divinités, qui sont censées habiter un point précis de leur territoire et qui existent aussi sous forme d'encensoirs en terre...