ACUPUNCTURE AURICULAIRE ou AURICULOTHÉRAPIE
L' acupuncture auriculaire, ou auriculothérapie, est une méthode thérapeutique du domaine des réflexothérapies pour laquelle le pavillon de l'oreille est utilisé à des fins thérapeutiques mais aussi diagnostiques. Technique médicale en première apparence semblable à l'acupuncture chinoise – on a similairement recours à la piqûre de points à l'aide d'aiguilles stériles –, elle en diffère fortement par son origine française et ses bases neurologiques.
Historique, développement actuel
Contrairement à ce que l'on croit souvent, l'acupuncture auriculaire était très peu développée en Chine, bien qu'elle y ait existé depuis longtemps. Jusque dans les années 1960, les acupuncteurs chinois ne connaissaient qu'une dizaine de points spécifiques. C'est grâce aux travaux d'un Lyonnais, le docteur Paul Nogier (1908-1996), et notamment à la suite d'une conférence avec le médecin allemand Gerhard Bachmann en 1956, que les premiers écrits en langue chinoise voient le jour. Paul Nogier y exposait que la plupart des zones corporelles possédaient sur l'oreille une correspondance précise et que leur piqûre à l'aide d'une aiguille courte de 1 millimètre d'épaisseur provoquait une vive douleur en même temps qu'une sédation ou une guérison de la maladie de l'organe correspondant.
Auparavant, les Chinois avaient pour habitude de n'utiliser les points d'oreille qu'en cas de maladies des yeux, de la gorge et de maladies accompagnées de fièvre, mais, depuis 1956, la recherche en acupuncture de l'oreille a considérablement progressé en Chine et plusieurs programmes nationaux y sont en cours de développement.
Parallèlement, Paul Nogier, entouré d'élèves de plus en plus nombreux dans le monde entier, devait développer considérablement l'idée de départ qu'il enseigna sur les cinq continents.
En 1990 l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.) lui a rendu hommage en reconnaissant l'origine française de l'acupuncture de l'oreille et son intérêt scientifique ; elle établit une nomenclature internationale des zones auriculaires et prône le développement de la recherche scientifique internationale dans ce domaine.
Cet essor est le fruit du travail des nombreux élèves de Paul Nogier, qui ont constitué avec lui le groupe lyonnais d'études médicales (G.L.E.M.) puis, depuis le décès de Paul Nogier en 1996, l'École internationale Paul Nogier (E.I.P.N.). Depuis 1994, tous les deux ou trois ans, un congrès mondial de plusieurs centaines de personnes réunit l'ensemble des plus grands spécialistes du domaine, élaborant une démarche à la fois expérimentale, scientifique et clinique. Un enseignement universitaire est dispensé à Paris.
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Écrit par
- Michel MARIGNAN : docteur en médecine
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