Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CÔTE D'AZUR

L'expression Côte d'Azur apparaît en 1887 dans un ouvrage de Stéphen Liegeard, haut fonctionnaire en retraite installé à Cannes, pour désigner tout le littoral méditerranéen, des calanques de Marseille-Cassis jusqu'à l'Italie.

Le terme a une connotation touristique. Il ne se confond ni avec le comté de Nice, rattaché à la France en 1860, ni avec la principauté de Monaco, ni avec les massifs côtiers de l'Esterel et des Maures. La Côte d'Azur est née avec l'essor du tourisme de séjour, au milieu du xixe siècle, lorsque le chemin de fer atteint Nice puis Vintimille (1862-1868). La première bataille des fleurs, qui a lieu à Nice en 1876, peut servir à dater le succès de la villégiature d'hiver. Celle-ci ne concerne à cette époque que les couches sociales les plus aisées de la société.

La Côte d'Azur correspond à un territoire dont les limites sont mal définies à l'ouest : elle déborde largement sur le Var oriental, jusqu'à Hyères, et tend à s'étendre jusqu'à Bandol et aux abords du littoral oriental des Bouches-du-Rhône. À l'est, elle se poursuit au-delà de la frontière italienne, dans la province d'Imperia (Riviera ligure). Vers l'intérieur, la Côte d'Azur, limitée au xixe siècle, à la bande littorale de quelques kilomètres bénéficiant de la douceur du climat maritime, tend à s'étendre vers le nord. Elle gagne les collines de l'arrière-pays niçois, cannois, toulonnais (Tanneron, Esterel, Maures, chaînons nord-toulonnais) ; c'est l'effet du déversement des résidences pavillonnaires sur des dizaines de kilomètres, formant des lotissements de villas en couronne autour des villages perchés qui s'égrènent, en chapelet, sur les piémonts des plateaux intérieurs et sur les versants des étroites vallées creusées par les rivières nées dans la montagne (Roya, Vésubie).

Les caractères originaux de la Côte d'Azur tiennent à des dynamiques de développement remontant au milieu du xixe siècle. La valeur quasi mythique accordée à l'ensoleillement et à la douceur de l'hiver par la société urbaine dominante (celle des très grandes villes d'Europe) a pris racine dans la période d'avant la Seconde Guerre mondiale, où une riche clientèle fréquentait les hôtels luxueux édifiés en balcons sur le littoral (Parc impérial, Régina, Négresco) et les somptueuses villas dominant la mer (à Beaulieu, Saint-Jean-Cap-Ferrat). La Côte d'Azur attire aujourd'hui en hiver des congressistes et de très nombreux retraités appartenant aux couches moyennes et supérieures. En été, lié à l'idéologie de la mer, du soleil et de la plage, le déferlement touristique de la seconde moitié du xxe siècle (de 300 000 touristes en 1939 à 10 millions au début du xxie siècle) a conduit au développement de stations balnéaires (de la petite bourgade port de pêche à la ville capitale, Nice) greffées sur les villes littorales. De Menton à Bandol et Cassis, elles associent promenades de bord de mer, plages aménagées, port de plaisance, équipements d'hôtellerie et de restauration, commerces et lieux de loisirs. Les grandes stations sont celles de Nice, Cannes, Saint-Raphaël-Fréjus, Saint-Tropez et Hyères.

Plage touristique en Côte d'Azur - crédits : Hannah Peters/ FIFA/ Getty Images

Plage touristique en Côte d'Azur

Nice - crédits : Catherine Mouly

Nice

Par ailleurs, le peuplement a été bouleversé par des flux de résidents secondaires, venus de toutes les grandes villes françaises et de l'étranger. Ils se sont installés dans les villes et, surtout, dans les villages de caractère de l'arrière-pays. S'y ajoutent les migrations des professions libérales et des cadres attirés par l'essor de l'économie de services dans un environnement valorisé : celui « du beau paysage méditerranéen » fait de côtes rocheuses, colorées et boisées, en surplomb sur la mer ; et de villages groupés en nid de guêpes sur les hauteurs.

Les[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : maître de conférences honoraire, agrégé de géographie, université de Provence

Classification

Médias

Plage touristique en Côte d'Azur - crédits : Hannah Peters/ FIFA/ Getty Images

Plage touristique en Côte d'Azur

Nice - crédits : Catherine Mouly

Nice

Autres références

  • NICE

    • Écrit par et
    • 1 258 mots
    • 3 médias

    Nice est la capitale d'une région urbaine qui couvre le département des Alpes-Maritimes et s'étend, au nord, sur une partie de celui des Alpes-de-Haute-Provence. Elle est aussi la cinquième ville de France par la taille (341 000 habitants en 2018). C'est un pôle culturel et touristique dont l'influence...

  • PROVENCE, histoire

    • Écrit par
    • 3 434 mots
    • 3 médias
    À partir de Nice, qui en est le foyer, se développe l'ensemble de phénomènes économiques et sociaux bien particuliers qu'évoque le nom de la Côte d'Azur. Depuis un siècle, celle-ci a gagné progressivement le littoral d'est en ouest et métamorphosé l'arrière-pays sur une bande côtière de plus en plus...
  • PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR, région administrative

    • Écrit par
    • 4 346 mots
    • 9 médias
    Toutefois, plus des deux tiers des possibilités d'accueil touristiques sont concentrés sur une bande littorale d'une trentaine de kilomètres de large. Le Var est aujourd'hui le département le plus touristique de la région devant les Alpes-Maritimes. La diffusion des résidences secondaires (le record...
  • SPOERRY FRANÇOIS (1912-1999)

    • Écrit par
    • 919 mots
    • 1 média

    Issu d'une famille d'industriels du textile à Mulhouse, l'architecte François Spoerry commence sa formation à Strasbourg (1930) puis devient l'assistant de Jacques Coüelle (1902-1996) entre 1932 et 1934. Avec ce dernier, il participe à la réalisation du château de Pigranel, près de Mougins, en intégrant...