FULBERT DE CHARTRES saint (960 env.-1028)
Né près de Rome dans une famille pauvre, Fulbert eut pour maître un évêque italien, séjourna un peu à Rome, puis, vers 984, vint à Reims pour y suivre les leçons de l'illustre Gerbert d'Aurillac, le futur pape Silvestre II. En 992, il se rendit à Chartres pour apprendre la médecine. Bientôt il fut nommé maître, chancelier et chanoine. En 1006, la faveur du roi Robert le Pieux, qu'il connaissait depuis longtemps, le porta à l'évêché de Chartres. Fulbert acquit un prestige considérable auprès de ses contemporains ; sa correspondance est une source importante de l'histoire de son temps. Après l'incendie de 1020, il reconstruisit sa cathédrale ; la crypte actuelle est son œuvre. Fulbert est vénéré comme saint à Chartres.
Disciple de Gerbert et utilisant comme celui-ci les grands texte de la logica vetus (notamment Isagoge de Porphyre ; Catégories, Interprétation, Topiques d'Aristote commentés par Boèce ; divers traités de ce dernier ; Définitions de Marius Victorinus), Fulbert donne, par son enseignement à l'école cathédrale de Chartres, l'élan qui fera d'elle, au xiie siècle, un centre d'études important, illustré par des penseurs de premier ordre (tels Bernard et Thierry de Chartres, Gilbert de La Porrée, Guillaume de Conches) et caractérisé par son intérêt pour les arts libéraux ainsi que par ses recherches philosophiques sur l'origine et la nature de l'univers. C'est à Fulbert que la célèbre école de Chartres doit ce goût de la science et des études profanes qui l'amènera à déborder les cadres du quadrivium dans le sens d'un « humanisme » avant la lettre.
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Écrit par
- Jacques DUBOIS : moine bénédictin, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)
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Autres références
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FÉODALITÉ
- Écrit par Georges DUBY
- 5 986 mots
...L'attache ainsi nouée liait les deux hommes pour la vie. Pour saisir la portée de cette relation, référons-nous à l'analyse qu'en donne l'évêque Fulbert de Chartres au début du xie siècle : « L'obligation fondamentale du vassal est de ne rien faire qui puisse causer dommage au seigneur dans son...