SIDDHA
Mot sanskrit qui signifie « parfait », « achevé » et qui s'applique, dans la mythologie brahmanique, à des êtres qui ont accédé au statut divin à la suite de prouesses héroïques (guerrières ou spirituelles). À partir de là, on en est venu, dans le bouddhisme et l'hindouisme, à utiliser ce terme pour caractériser la situation de ceux qui ont réussi à faire leur salut : ainsi le jeune Buddha était-il appelé Siddhārtha, parce que son destin (du mot artha, « orientation de vie ») était d'atteindre l'état de perfection.
De la même façon, dans la littérature du Yoga, on dit que l'adepte obtient au cours de sa progression spirituelle des pouvoirs merveilleux (siddhis) : lorsqu'il les a tous réalisés en lui-même, il est siddha et sa vie n'a, dès lors, plus rien à voir avec celle du commun des mortels. Assez souvent, ce terme de siddha s'applique aux sorciers ou magiciens qui abondent dans les littératures indiennes ; mais, pour apprécier cette attribution, il faut tenir compte du fait que les siddhis gagnés par les adeptes du Yoga sont effectivement des manifestations surnaturelles (don d'ubiquité, de clairvoyance, de lévitation).
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Écrit par
- Jean VARENNE : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lyon-III
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