VAN ZEELAND PAUL (1893-1973)
Né à Soignies, Van Zeeland étudie la philosophie et les lettres à l'université de Louvain. Après avoir participé à la Première Guerre mondiale, qui lui vaut la croix de guerre, il étudie le droit et les sciences politiques et diplomatiques, et consacre sa thèse de doctorat à l'étude du système bancaire de réserve fédérale que mettent alors en place les États-Unis. De 1922 à 1931, il est à la Banque nationale belge et en devient vice-gouverneur. Professeur à Louvain à partir de 1928, il y crée l'Institut de sciences économiques. Membre influent du Parti catholique belge, il est ministre en 1934, puis Premier ministre d'un gouvernement de rénovation nationale, de 1935 à 1937 ; à ce titre, il résout par une politique de mesures d'intervention la crise monétaire belge ; il est alors en même temps titulaire du portefeuille des Affaires étrangères. Face à la montée du rexisme que font apparaître les élections belges de 1936, Van Zeeland fait front, s'adjoint Paul-Henri Spaak aux Affaires étrangères, et se fait élire triomphalement aux élections partielles organisées à Bruxelles pour la Chambre des représentants. Toutefois, son cabinet doit démissionner en octobre 1936 par suite d'un scandale financier.
Van Zeeland étudie d'abord pour la France et l'Angleterre une réforme du commerce international, puis, réfugié à partir de 1940 à Londres, participe au Conseil législatif belge installé à Londres. Commissaire au Rapatriement en 1944, il est ambassadeur extraordinaire en 1945, puis membre de la commission des Bons Offices chargée de la question indonésienne. Ancien président de l'Assemblée de la Société des Nations — ce rôle lui incombait lorsqu'il était Premier ministre —, il donne une nouvelle vie aux relations internationales en créant, en 1946, la Ligue européenne de coopération économique. Ministre d'État en 1948, il retrouve, de 1949 à 1954, le portefeuille des Affaires étrangères ; il préside à ce titre le Conseil de l'O.E.C.E., celui des ministres du Conseil de l'Europe et le Conseil atlantique. Défenseur de l'O.T.A.N., il travaille à détendre les relations avec l'Est. Entré au Sénat en 1946, il quitte celui-ci en 1956 pour consacrer ses activités à la Banque de Bruxelles. Bientôt, il se retire ; en 1963, il reçoit du roi Baudouin le titre de vicomte Van Zeeland.
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Écrit par
- Josiane COEKELBERGHS-CUYPERS : agrégée en philosophie et lettres, professeur à l'Institut Sainte-Ursule, Bruxelles
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