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LA GRANDE ODALISQUE (J. A. D. Ingres)

La Grande Odalisque, J. A. D. Ingres - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

La Grande Odalisque, J. A. D. Ingres

Commandée par la reine de Naples Caroline Murat, en pendant à une Dormeuse (aujourd'hui disparue), La Grande Odalisque (musée du Louvre) fut envoyée à Paris par Ingres (1780-1867), resté en Italie, pour être exposée au Salon de 1819. Le tableau surprit notamment par le traitement incorrect de l'anatomie, Ingres ayant préféré allonger le dos contre toute vraisemblance, afin de mieux en souligner la courbure. L'orientalisme, de pure convention (l'artiste ne se rendit jamais en Turquie ni en Afrique du Nord, et il s'inspira de récits de voyage ou de gravures contemporaines pour ses tableaux de harems), ne suscita pas beaucoup l'intérêt de la critique et du public. Il en ira de même lorsque la toile sera à nouveau exposée publiquement en 1846 et en 1855. Ingres, de par sa formation académique, était porté à peindre et à dessiner le nu avec exactitude (il fit d'ailleurs de très nombreuses études préparatoires de nus pour la plupart de ses tableaux, y compris les portraits). Mais dans ces nus, il se consacrait davantage à des recherches purement formelles, souvent incomprises de ses contemporains, sans se soucier du rendu réaliste d'une anatomie. Toute sa vie, Ingres fera de nombreuses reprises et les réinterprétations d'une même figure (au moins six tableaux pour La Grande Odalisque).

— Barthélémy JOBERT

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Média

La Grande Odalisque, J. A. D. Ingres - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

La Grande Odalisque, J. A. D. Ingres