ABOLITIONNISME, histoire de l'esclavage
L'accord des puissances contre la traite
En Angleterre, en revanche, les abolitionnistes, en raison surtout de l'entêtement de Wilberforce et de son disciple Thomas Buxton, et aussi parce que le travail servile ne présente plus d'intérêt économique, obtiennent en 1807 la suppression de la traite. Le 1er janvier 1808, aux États-Unis, entre en vigueur une décision datée de 1794 qui interdisait l'importation d'esclaves d'Afrique. Ces mesures ne pouvaient toutefois être efficaces qu'à deux conditions : généralisation à toutes les puissances et contrôle des navires.
Au premier traité de Paris (30 mai 1814), le gouvernement français « s'engage à unir, au futur congrès, tous ses efforts à ceux de Sa Majesté britannique pour faire prononcer, par toutes les puissances de la chrétienté, l'abolition de la traite des Noirs ». Un délai de cinq ans est cependant prévu pour la France.
Au congrès de Vienne (déclaration du 8 février 1815), les grandes puissances décident l'abolition de la traite mais laissent à chaque pays le soin de déterminer le délai « le plus convenable » pour l'application de cette mesure. Pendant les Cent-Jours, Napoléon avait décidé, le 29 mars 1815, la suppression immédiate de la traite, et le deuxième traité de Paris (20 novembre 1815) confirme sur ce point les stipulations du premier. La question essentielle devient alors celle du « droit de visite » des navires, afin d'empêcher la traite clandestine qui demeurait un commerce fort rémunérateur. En raison de la supériorité de la flotte anglaise, la France et les États-Unis étaient hostiles à un droit de visite réciproque qui donnait, en fait, à l'Angleterre le contrôle des mers.
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Écrit par
- Jean BRUHAT : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris
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