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ANTIAGRÉGANTS PLAQUETTAIRES

Les plaquettes ont un rôle dominant dans la genèse des thromboses artérielles et de l'athérosclérose, en intervenant au moins sur l'altération endothéliale ou sous-endothéliale, la prolifération des cellules musculaires lisses, ce qui a conduit à l'utilisation et à la rationalisation de médicaments capables de modifier les fonctions des plaquettes, c'est-à-dire l'adhésion à la paroi vasculaire, le changement de forme, l'agrégation et la libération des composants intraplaquettaires.

Fonctions des plaquettes. Les plaquettes adhèrent aux fibres de collagène au sous-endothélium, à diverses surfaces artificielles. Les plaquettes de malades atteints de dystrophie thrombocytaire hémorragipare (syndrome de J. Bernard et J.-P. Soulier) n'adhèrent pas au sous-endothélium et ont une anomalie d'une glycoprotéine membranaire (GP I). Cette glycoprotéine jouerait un rôle dans l'adhésion des plaquettes.

Un grand nombre de stimuli peuvent entraîner un changement de forme des plaquettes, qui deviennent sphériques et émettent des pseudopodes. L'activation plaquettaire est associée au développement d'une chaîne de réactions chimiques.

Deux voies interconnectées ont été reconnues : la voie de l'acide arachidonique et des prostaglandines, et le métabolisme des nucléotides adényliques, tendant à l'accumulation d'AMP cyclique.

Il est difficile dans l'état actuel de nos connaissances de classer les médicaments modifiant les plaquettes. Il est tentant, bien qu'un peu artificiel, de classer les médicaments selon leurs actions sur les prostaglandines, sur le métabolisme des nucléotides adényliques ou sur la membrane plaquettaire. Cependant, le mode d'action de certains médicaments antiplaquettaires n'est pas connu et ne peut être envisagé que comme modifiant les fonctions ou la survie des plaquettes.

Médicaments modifiant le métabolisme des prostaglandines. Avec le plus ancien, l'aspirine, toute une série de composés à activité anti-inflammatoire (indométhacine, phénylbutazone, sulfinpyrazone) font partie du groupe des inhibiteurs de la synthèse des prostaglandines (inhibiteurs de la cyclo-oxygénase).

Cette action s'accompagne d'une inhibition de la réaction de libération des composés intraplaquettaires ainsi que l'agrégation induite par certains agents.

Médicaments modifiant le métabolisme des nucléotides adényliques. Une particulière attention dans le cadre des prostaglandines doit être réservée à la prostacycline, qui possède une puissante action antiagrégante et qui est synthétisée principalement par l'endothélium vasculaire normal. Les premières utilisations thérapeutiques ont commencé dans des indications limitées, en tenant compte du caractère très éphémère de la prostacycline.

Les composés pyrimidopyrimidiques, tels que le dipyridamole, ont été introduits pour leurs propriétés vasodilatatrices dans les maladies coronaires en 1961. Le dipyridamole inhibe la perméation plaquettaire à l'adénosine et aurait un effet synergique avec la prostacycline.

La prise de dipyridamole a permis la correction du raccourcissement de la durée de vie des plaquettes, étudié à l'aide de plaquettes marquées au 51 chrome chez les sujets porteurs de valves et prédisposés aux thromboses.

Médicaments réagissant avec la membrane plaquettaire. Certains antibiotiques comme la pénicilline peuvent modifier les réactions plaquettaires. Ils n'ont pas, pour l'instant, été utilisés en thérapeutique. L'attachement de la ticlopidine à la membrane n'est pas encore démontré, mais un certain nombre de faits suggèrent cette possibilité.

Un grand nombre de médicaments sont capables de modifier les plaquettes : la vitamine E, le propranolol, le clofibrate et l'halofénate, les chloroquines..., mais ils ne sont pas réellement,[...]

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  • : professeur à l'université de Paris-VII, chef de service à l'hôpital Lariboisière, Paris
  • : docteur en médecine et en biologie humaine, hémobiologiste des hôpitaux de Paris

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