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ARCHÉOLOGIE (Traitement et interprétation) La photogrammétrie architecturale

La photogrammétrie repose sur les principes et l'usage de la vue perspective, renouvelés par l'invention, au milieu du xixe siècle, de la photographie. La combinaison de plusieurs clichés photographiques permet en effet d'obtenir une vision dite « stéréoscopique », s'inspirant du fonctionnement de la vision naturelle de l'homme : les yeux enregistrent deux images que le cerveau fusionne pour créer une vision en relief. La photogrammétrie, en reproduisant cet effet, permet d'indiquer les dimensions, les formes et la situation dans l'espace d'un objet photographié.

Après s'être imposée en cartographie au début du xxe siècle, la photogrammétrie qui s'était révélée, durant une courte période, indispensable dans le domaine culturel, a subi une éclipse résultant d'un coût jugé prohibitif alors qu'elle reste moins coûteuse, à qualité et à précision égales, que tout autre procédé. Rendue aujourd'hui plus accessible par l'informatisation, et intégrant les artifices de l'imagerie de synthèse et les techniques laser qui ont automatisé la capture formelle, la systématisation de son emploi passe dorénavant par son intégration dans la pratique courante du chercheur, historien de l'architecture, architecte ou archéologue.

Naissance et origine

Les premiers traités de perspective, et notamment celui de Piero della Francesca (De prospectiva pingendi, vers 1490), envisagent déjà d'utiliser des vues perspectives pour en déduire les formes et dimensions d'un objet à partir d'un processus d'intersection dérivé de travaux comme ceux qu'Alberti avait mis au point avec son relevé de Rome vers 1430 (Ludi rerum mathematicarum et Descriptio Urbis Romae). Quelques siècles plus tard, l'hydrographe Pierre Bouguer et surtout l'amiral Charles-François Beautemps-Beaupré (Méthode pour la levée et la construction des cartes et plans hydrographiques, 1811), ne font rien d'autre qu'appliquer cette idée ancienne.

Aimé Laussedat va la développer en utilisant la photographie. Il en pose les principes vers 1850, et exécute, sur l'église Santa Maria delle Grazie, à Milan, le premier relevé d'architecture réalisé à partir de photos. La photographie permet notamment de résoudre la difficulté d'avoir à dessiner des perspectives ; celles-ci sont en effet automatiquement conservées sur le support sensible. Laussedat nomme son procédé « métrophotographie ».

L'architecte prussien Albrecht Meydenbauer lui donne son appellation définitive de photogrammétrie, et débute en 1858 la première collection de photographies destinées à faciliter les dessins d'architecture. Il anime, à partir de 1885, à Berlin, le premier service de relevés de monuments historiques. À cette date sont déjà posés, pour les biens culturels, les deux principaux usages de la photogrammétrie : mettre en mémoire l'« objet » photographié et obtenir sur celui-ci des informations formelles et dimensionnelles.

L'extraction de l'information s'effectue durant tout le xixe siècle par des processus purement graphiques de décomposition des perspectives enregistrées photographiquement. Durant ce siècle, le domaine architectural est principalement concerné mais, avec l'avion et les prises de vues aériennes, l'application à la cartographie devient prépondérante. Vers 1930, l'invention de machines, les « restituteurs », provoquent une véritable révolution en automatisant l'acquisition des données.

La photogrammétrie des monuments et objets culturels est, quant à elle, reléguée au second rang des préoccupations des photogrammètres. Elle connaîtra une nouvelle impulsion avec les relevés conduits par l'Institut géographique national français sur les temples égyptiens de Nubie dans le cadre de l'opération de sauvegarde organisée[...]

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Photogrammétrie : principe - crédits : Encyclopædia Universalis France

Photogrammétrie : principe

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