AVIGNON

L'image d'Avignon, chef-lieu du Vaucluse, s'est totalement transformée depuis 1950. La ville de commerce (marché-gare) et de services à l'agriculture des plaines du Bas-Rhône s'est muée en capitale culturelle : festivals et concerts, musées, université, rencontres et colloques internationaux.

La cité avait déjà joué le rôle de centre politique lorsque Clément V, fuyant les intrigues romaines, y installe le siège de la papauté en 1309. La ville se pare alors d'édifices prestigieux : le château des Papes, les palais des évêques (appelés livrées cardinalices), les couvents et églises où l'art gothique s'épanouit. La cour papale attire des peintres de toute la France ou d'Italie, qui constitueront l'école d'Avignon, dont l'éclat durera jusqu'au xvi^e siècle. Pendant deux siècles, Avignon est une cité prospère sur l'axe rhodanien, au confluent de la Durance. Aujourd'hui, la ville a renoué avec des fonctions culturelles éminentes. Elle met en valeur ses richesses monumentales et architecturales (réhabilitation et restauration du centre-ville) et rayonne grâce à son festival, sans doute le plus fréquenté de France, créé en 1947 par Jean Vilar.

L'agglomération a connu un triplement de la population depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les flux migratoires venus de toutes les régions françaises ont entraîné de profondes mutations sociales. L'autoroute du soleil (l'A7), qui a donné une grande impulsion au développement des transports dans la vallée du Rhône, a contribué à l'éclatement de l'habitat dans un périmètre très étendu. Il s'étend largement sur le Comtat au nord et à l'est, au sud sur la plaine de Châteaurenard, à l'ouest sur les collines et bassins du Gard. Au recensement de 2012, la ville rassemble 91 250 habitants et l’agglomération 445 501 habitants.

L'organisation de la ville se fait circulairement autour de la vieille ville, dont le site originel est le rocher calcaire des Doms qui surplombe de 35 mètres le Rhône. Au Moyen Âge, la population se regroupe autour du rocher (première ligne de remparts). Le pont d'Avignon, dit Bénezet, est construit au xii^e siècle (il n'en reste que quatre arches sur vingt-deux). Au xiv^e siècle, le séjour des papes fait d'Avignon un carrefour d'échanges et un centre politique qui attire les étrangers, les négociants, les artistes. La ville est entourée d'une enceinte (douze portes) restaurée sous le second Empire par Viollet-le-Duc. Aux xvii^e et xviii^e siècles, le centre-ville est embelli par l'édification d'hôtels particuliers, l'aménagement de places et la construction d'édifices publics (théâtre et hôtel de ville). Mais dès le début du xix^e siècle, la ville déborde les remparts (faubourgs) et se développe au-delà du Rhône. Au xx^e siècle, l'étalement urbain prend la forme de quartiers de grands immeubles, dotés de vastes équipements, à l'est, au nord et au sud.

L'évolution de l'économie urbaine reflète celle de la société globale. L'industrie, née de la révolution industrielle du xix^e siècle, qui a développé des faubourgs autour des gares, a connu un grand déclin à partir du milieu du xx^e siècle et ne concerne, au début du xxi^e siècle, que 16 p. 100 des actifs, dont plus du tiers travaillent dans le bâtiment et les travaux publics. En revanche, le tertiaire a explosé en nombre (près de 80 p. 100 des actifs) et en qualité : services à l'agriculture (commerces de gros de produits agricoles, de matériels de culture, entreprises de transports, gestion des industries agroalimentaires) ; santé et encadrement médical ; éducation (université, instituts de formation professionnelle) ; accueil des industries de nouvelle technologie (Agroparc, créé en 1990). Avignon est aujourd'hui un pôle[...]