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BELGIQUE Histoire

La parenthèse française et hollandaise (1795-1830)

Léopold I<sup>er</sup> - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Léopold Ier

Le 26 juin 1794, le général français Jean-Baptiste Jourdan battait définitivement les troupes autrichiennes à Fleurus, et par le traité de Campoformio (1797) l'Autriche reconnaissait formellement la cession des Pays-Bas du Sud à la France. La France annexait également la principauté de Liège, laquelle faisait désormais partie de la France au même titre que les autres provinces belges. Au cours de la première vague de grands pillages, de levée de lourds tributs et d'occupation militaire (1794-1799), l'Ancien Régime fut aboli et la Belgique fut complètement remodelée à la française dans les domaines administratif, politique et religieux. La très impopulaire conscription suscita un soulèvement armé (la guerre des paysans ou Boerenkrijg, 1798), qui avorta. Bonaparte Premier consul ramena le calme dans le pays. Avec lui, la Belgique bénéficia aussi des aspects positifs de la Révolution française : le Concordat, le Code civil et l'organisation judiciaire. Bonaparte fit agrandir le port d'Anvers, l'Escaut étant libre, et la tendance à la proto-industrialisation se renforça grâce à des capitaines d'industrie comme William et John Cockerill et Lievin Bauwens. La proclamation du statut de langue unique conféré au français accéléra le processus de francisation. Après Leipzig (1813), le pays ne se souleva pas et, à la bataille de Waterloo, des Belges se battirent tant du côté des Hollandais que du côté des Français. Au Congrès de Vienne (1814-1815), les grandes puissances décidèrent d'adjoindre les Pays-Bas du Sud aux Pays-Bas du Nord, sous l'autorité du prince d'Orange Guillaume Ier, et de créer ainsi un puissant État tampon destiné à contenir la France : le nouvel État s'appelait le royaume des Belgiques. Il comptait deux capitales : La Haye et Bruxelles. L'objectif, surtout poursuivi par l'Angleterre, était d'arriver à « l'amalgame le plus complet » au sein du nouvel État. Guillaume Ier et ses collaborateurs efficaces du Nord et du Sud s'efforcèrent eux aussi d'y parvenir. Si les deux pays étaient complémentaires sur le plan économique, leurs champs de forces politique et philosophique différaient profondément. Le Nord était protestant, conservateur et néerlandophone, le Sud était catholique, progressiste et son élite parlait le français. L'industrie belge était dynamique et en quête de progrès ; les Pays-Bas du Nord n'avaient pas d'industrie. La Belgique comptait plus de 4 millions d'âmes, les Pays-Bas du Nord n'atteignaient même pas 3 millions. Le paternalisme politique de Guillaume Ier, qui se comportait en souverain éclairé, ne satisfaisait pas les Belges. Ils entendaient jouer les premiers rôles dans le royaume. Ils souhaitaient dans les plus brefs délais une véritable représentation populaire, la responsabilité ministérielle devant le Parlement et l'exercice sans entraves de toutes les libertés. Les deux partis qui s'étaient opposés lors de la révolution brabançonne, catholiques et libéraux, se retrouvèrent dans une alliance contre nature : l'Union des oppositions. De jeunes avocats et libres-penseurs progressistes liégeois marchaient la main dans la main avec des évêques réactionnaires de Gand et de Bruges. Après la révolution de Juillet, qui avait éclaté en 1830 à Paris, la fièvre révolutionnaire monta en Belgique. Un soulèvement de prolétaires à Bruxelles – provoqué par le chômage et les difficultés d'approvisionnement – fournit aux futurs électeurs censitaires un motif pour s'organiser militairement. La garde civile assura le maintien de l'ordre. Quand le roi envoya lui-même une armée, tout s'accéléra ; le prince héritier (Guillaume) plaida encore en faveur d'une séparation administrative mais en vain. À la fin de septembre, le prince Frédéric occupait Bruxelles avec 12 000 hommes.[...]

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Écrit par

  • : docteur en droit, licencié en sciences politiques et diplomatiques

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Médias

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