BIRMANIE (MYANMAR)
Nom officiel | Union de Birmanie, Myanmar (MM) |
Chef de l'État et du gouvernement | Min Aung Hlaing (depuis le 1er août 2021) |
Capitale | Naypyidaw (a remplacé Rangoon en 2006) |
Langue officielle | Birman |
Unité monétaire | Kyat (MMK) |
Population (estim.) |
57 333 000 (2024) |
Superficie |
676 553 km²
|
La Birmanie depuis 1962
À la suite du coup d'État de 1962, l'armée birmane (Tatmadaw), sous l'égide du général Ne Win, instaura un régime militaire autocratique fortement centralisateur, et opta pour une politique économique de type socialiste et autarcique. Pendant plus d'un quart de siècle, la Birmanie fut repliée sur elle-même, en dehors des grands enjeux internationaux. Mais ces années de « voie birmane vers le socialisme » ont épuisé le pays et sa société qui implosèrent en 1988 à la faveur d'un mouvement populaire, lequel provoqua le renouvellement de la dictature militaire. Un second coup d'État perpétré en septembre 1988 mit en selle une nouvelle junte aux orientations économiques plus libérales et ouvertes sur l'extérieur. Après avoir refusé de reconnaître le résultat des élections qu'il avait pourtant lui-même organisées en mai 1990 et qui avaient vu la victoire écrasante des forces de l'opposition civile menée par Aung San Suu Kyi (la fille d’Aung San, le leader du Conseil exécutif assassiné en 1947), le régime renforça ses positions en cherchant à contrôler l'ensemble d’un processus dit de « transition » vers un régime semi-civil dans lequel l’armée conserverait des prérogatives politiques essentielles. En mai 2008, la junte fit adopter une nouvelle Constitution codifiant ce nouveau système politique. Un Parlement fut réuni en mars 2011 après l'organisation, en novembre 2010, d'élections nationales dénoncées comme une « mascarade » par l'opposition. La junte fut dissoute, et un gouvernement civil, composé d'anciens militaires reconvertis, engagea alors le pays sur une voie résolument réformiste, acceptant le retour au premier plan d'Aung San Suu Kyi. Le parti de cette dernière, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) remporta triomphalement les deux grands scrutins suivants, en novembre 2015 et en novembre 2020. Toutefois, l’armée rejeta les résultats des élections de 2020 – organisées en pleine pandémie de Covid-19 – et déclencha un nouveau coup d’État le 1er février 2021 qui mit fin à une décennie d’apprentissages démocratiques. Une vaste mobilisation populaire s’ensuivit, provoquant une escalade de violence et une recrudescence des conflits internes à travers le pays, sur fond de déplacements massifs de population, de résistance armée à la nouvelle junte, d’impasses diplomatiques et de divisions sur la scène internationale à propos de la façon d'aborder la nouvelle crise birmane.
Le régime militaire de Ne Win, entre autarcie socialiste et isolationnisme (1962-1988)
Le coup d'État de 1962 et la mise en place de la dictature militaire
Lorsqu'elle prit le pouvoir, l'armée birmane disposait déjà d'une solide assise. Auréolée du prestige acquis depuis sa création en 1941, elle s'était progressivement imposée comme la principale institution du pays. Sous la direction de son chef d'état-major, le général Ne Win, la Tatmadaw organisa diligemment un coup d'État dans la nuit du 1er au 2 mars 1962. Le gouvernement d'U Nu fut déposé, le Parlement dissous et la Constitution de 1947 suspendue. Un véritable système autoritaire se mit alors en place avec, au centre du pouvoir, un Conseil révolutionnaire, dirigé par Ne Win lui-même. Les premières formes d'opposition qui se manifestèrent dès juillet 1962 furent rapidement étouffées, à commencer par les étudiants et le Sangha, la communauté bouddhiste. Enfin, face au développement d'autres insurrections ethniques séparatistes (Kachin, Chin et Shan), Ne Win lança de nouvelles offensives militaires et instaura une forte centralisation administrative et politique.
La Voie birmane vers le socialisme
Faisant suite à une ordonnance du Conseil révolutionnaire du 28 avril 1962, le régime de Ne Win dévoila sa nouvelle[...]
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Écrit par
- Denise BERNOT : professeur émérite de birman à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Pierre-Arnaud CHOUVY : géographe chargé de recherche au C.N.R.S.
- Renaud EGRETEAU : enseignant-chercheur auprès de la City University of Hong Kong
- Bernard Philippe GROSLIER : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Jean PERRIN : chargé d'affaires à l'ambassade de France en république islamique d'Iran
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
BIRMANIE (MYANMAR), chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ASEAN (Association of South East Asian Nations) ou ANSEA (Association des nations du Sud-Est asiatique)
- Écrit par Anne-Marie LE GLOANNEC
- 226 mots
-
ASIE (Structure et milieu) - Géologie
- Écrit par Louis DUBERTRET , Encyclopædia Universalis et Guy MENNESSIER
- 7 933 mots
L'histoire géologique de la Birmanie et de la Thaïlande, mal connue, montre tout au moins une liaison étroite avec le Tibet, l'Himalaya et la Malaisie. À l'est se trouve le plateau de Shan, constitué de terrains métamorphiques prolongeant ceux du Tibet. Dans le nord de la Birmanie, une série sédimentaire... -
ASIE (Structure et milieu) - Géographie physique
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ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales
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