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BURUNDI

Nom officiel

République du Burundi (BI)

    Chef de l'État

    Evariste Ndayishimiye (depuis le 18 juin 2020)

      Chef du gouvernement

      Gervais Ndirakobuca (depuis le 7 septembre 2022)

        Capitale

        Gitega

          Langues officielles

          Français, kirundi

            Unité monétaire

            Franc du Burundi (BIF)

              Population (estim.) 13 439 000 (2024)
                Superficie 27 834 km²

                  Histoire

                  L'histoire précoloniale, ou une société traditionnelle entre inconnu et certitude

                  L'époque précoloniale est mal connue. En dehors d'une histoire politique dynastique des trois derniers siècles, reconstituée sommairement grâce aux traditions orales, et à l'exception du xixe siècle, qui correspond aux deux longs règnes de Ntare Rugamba et de Mwezi Gisabo, dont les conquêtes périphériques dessinent les limites territoriales du Burundi actuel, on reste dans les hypothèses. Celles-ci concernent tant la formation des peuplements avant l'émergence d'entités politiques, une protohistoire riche qui ne s'articule pas avec la chronologie politique, que la construction des bases économiques et culturelles, en particulier ce processus inachevé d'intégration nationale, de formation et de différenciation ethnique. Pourtant de tels doutes n'ont pas empêché des interprétations qui, de la colonisation à nos jours, ont recouru à des généralisations hasardeuses ou à des affirmations idéologiques.

                  Ainsi l'anthropologie coloniale du début du siècle classa-t-elle les groupes sociaux aux frontières complexes et mouvantes, aussi bien verticales qu'horizontales en des ethnies homogènes à l'image de castes. Le premier récit écrit distingua alors les Hutu, devenus des «  bantous », agriculteurs issus d'une migration transafricaine aux origines de la majorité des peuples de l'Afrique centrale et orientale, des Tutsi, éleveurs «  hamites » qui seraient issus de migrations échelonnées dans le temps provenant d'Afrique orientale ; ces deux ethnies se différenciant d'une troisième, les Twa, d'origine pygmoïde, qui, ne représentant guère plus de 1 % de la population, ne témoignerait que d'un peuplement originel.

                  Cette grande geste que les hypothèses savantes crédibilisèrent par des explications raciales, historiques et sociologiques, toutes catégoriques sur les origines et leurs invariants biologiques et culturels, s'enracina d'autant plus facilement qu'elle justifiait, en aval, la politique coloniale et qu'elle s'appuyait, en amont, sur certains rapports de force sociaux et sur des tensions préexistantes. Ainsi, le mode de colonisation reposant sur une administration indirecte valorisa le cadre monarchique et son aristocratie étendue à l'ethnie tutsi, perçue comme supérieure, quitte à inverser cette analyse au moment de la décolonisation. Or les élites de l'indépendance continuèrent à tenir le même discours ; selon les circonstances, elles idéalisèrent un âge d'or communautaire ou s'attachèrent au contraire à cultiver les différences originelles, au service des intégrismes ethnique ou communautaire.

                  Aussi le succès de cette construction imaginaire de l'histoire comme de la nature traditionnelle de la société révèle-t-il plus une adéquation avec les réalités sociales et politiques de la colonisation, puis de l'indépendance, qu'une réelle pertinence historique ; il révèle aussi que la perception des faits est devenue plus importante que les faits eux-mêmes. Pour ces raisons, le tableau que l'on peut dresser pour la fin du xixe siècle, s'il témoigne d'une histoire originale en comparaison de celle de l'Afrique, reste différent des opinions idéalisatrices ou diabolisatrices sur la société « traditionnelle ».

                  À la veille de la colonisation, le peuplement est en expansion vers les dépressions périphériques mais la société reste relativement fermée, et évite les agressions extérieures. L'organisation politique et sociale diversifiée et sécuritaire laisse supposer une combinaison entre un État centralisé en gestation, à qui font défaut les moyens techniques de ses ambitions, et une société en mutation ; les clivages statutaires (ethniques, claniques et territoriaux) sont atténués par[...]

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                  Écrit par

                  • : professeur émérite d'histoire, université de Pau et des pays de l'Adour
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Burundi : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Burundi : carte physique

                  Burundi : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Burundi : drapeau

                  Récolte du thé au Burundi - crédits : Bruno De Hogues/ The Image Bank/ Getty Images

                  Récolte du thé au Burundi

                  Autres références

                  • BURUNDI, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • BANTOU

                    • Écrit par
                    • 8 112 mots
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                  • BUJUMBURA

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                    Capitale du Burundi de l’indépendance à 2018, Bujumbura, l'ancienne Usumbura, située à l'extrémité nord-est du lac Tanganyika (775 m d'altitude), se trouve en situation excentrée sur le territoire burundais. Les Pères blancs, suivis par les militaires allemands, s'y installent en 1897, près du grand...

                  • ESPACE RURAL

                    • Écrit par
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                    • 8 médias
                    ...largement spécialisés dans la production de denrées alimentaires autoconsommées (agriculture vivrière) et portant de fortes densités de population rurale. Au Burundi, en synergie avec une forte croissance démographique, des rotations de cultures de plus en plus complexes ont été mises en place par les agriculteurs,...
                  • GITEGA

                    • Écrit par
                    • 505 mots
                    • 1 média

                    Gitega est redevenue la capitale politique du Burundi en 2018, remplaçant ainsi Bujumbura. Située à 1 504 mètres d’altitude dans les collines du Kirimiro, en position de carrefour au centre du pays, elle comptait 131 960 habitants en 2020. Elle est la deuxième ville du pays, après Bujumbura, qui reste...

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