CNIDAIRES
L' embranchement des Cœlentérés figurait dans toutes les classifications zoologiques. Mais, depuis les années soixante, les zoologistes ont estimé qu'il ne représentait pas une véritable unité taxinomique et qu'il était préférable de le supprimer et de le remplacer par deux embranchements voisins mais distincts, celui des Cténaires et celui des Cnidaires. Ce dernier offre des aspects particulièrement intéressants : reproduction asexuée aboutissant souvent à la formation de colonies, dans lesquelles les individus ont tendance à se différencier et constituent alors un véritable organisme.
Caractères généraux
Les Cnidaires sont des Métazoaires, c'est-à-dire qu'ils sont composés de nombreuses cellules. Ils sont diploblastiques, acœlomates, acéphales. Sont diploblastiques les animaux dont la constitution dérive uniquement de deux feuillets embryonnaires, l'externe ou ectoderme, l'interne ou endoderme. L'externe forme la paroi tégumentaire du corps et l'interne constitue la paroi digestive. Entre les deux feuillets se développe une sorte de gelée, la mésoglée, riche en cellules migratrices. Ainsi la cavité stomacale et la cavité du corps se confondent en une seule cavité, la cavité gastrovasculaire qui communique avec l'extérieur par un seul orifice, la bouche. Ils ne possèdent donc pas de cavité générale, ou cœlome ; ce sont des acœlomates.Ils sont dépourvus d'une région céphalique ou tête bien définie, peut-être parce que le système nerveux diffus forme des réseaux et ne comporte pas de centres spécialisés, bien que des organes sensoriels soient présents. Ce sont des acéphales.
Outre ces trois caractères partagés avec les Cténaires, le Cnidaire possède un caractère propre, une cellule spécialisée, le nématoblaste, ou cnidoblaste, appareil venimeux servant à la défense et à la capture des proies. Le cnidoblaste, caractéristique des Cnidaires, est une cellule particulière. Aux éléments normaux de la cellule s'ajoutent le cnidocyste, le cnidocil et un filet nerveux. Le cnidocyste, partie différenciée de la cellule, se compose de deux éléments, la capsule et le filament urticant enroulé dans celle-ci. La capsule, de forme ovoïde, possède une paroi mince et résistante formée de deux couches ; la couche interne s'invagine et constitue le filament urtican ; la couche externe est interrompue par un orifice qui livre passage au cnidocyste dévaginé ; un opercule ferme l'orifice. Le filament urticant se compose d'une portion basilaire, ou hampe, porteuse de crochets dont les pointes sont dirigées en dedans. La hampe se prolonge par un tube mince qui devient filiforme et qui s'enroule autour d'elle. Selon les espèces, capsule et filament présentent de légères modifications structurales. La capsule renferme un liquide urticant ayant des propriétés venimeuses.
Le cnidocil, petit prolongement du cytoplasme, reçoit et transmet les stimuli qui provoquent la dévagination du cnidocyste. Le filet nerveux sort du cnidoblaste et rejoint le réseau nerveux épithélial.
Lors de la dévagination, l'opercule se place sur le côté ; le tube sort en se retournant comme un doigt de gant ; la capsule se prolonge alors par ce filament ; les crochets de la hampe devenus externes sont dirigés vers l'arrière et jouent le rôle d'un harpon. Par le filament implanté dans un animal, que les crochets maintiennent en place, le liquide s'écoule en provoquant des sortes de brûlures. C'est avec le venin de tentacules de Cnidaires que Richet et Portier découvrirent le phénomène de l'anaphylaxie.
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Écrit par
- Andrée TÉTRY : membre de l'Académie nationale de Metz, directrice honoraire à l'École pratique des hautes études, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Médias
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