EISENHOWER DWIGHT DAVID (1890-1969)
David Dwight Eisenhower fut le trente-quatrième président des États-Unis. Il gouverna de 1953 à 1961.
Né dans une modeste famille, de tradition mennonite, Eisenhower vécut dans le Kansas à Abilene, puis entra à l'Académie militaire de West Point (1911-1915). Au cours de la Grande Guerre, il reste aux États-Unis et occupe un poste d'instructeur dans l'arme blindée. Au retour de la paix, il est capitaine et le demeurera seize ans. Mais il a la chance d'être envoyé à l'école d'état-major de Fort Leavenworth en 1926, puis à l'Army War College en 1928. Il entre alors dans le cabinet du secrétaire adjoint à la Guerre. En 1933, le chef de l'état-major, le général Douglas MacArthur, le remarque et l'emmène aux Philippines de 1935 à 1939. En mars 1941, Eisenhower accède au grade de colonel ; quelques mois plus tard, à celui de général de brigade.
La participation des États-Unis à la Seconde Guerre mondiale lui ouvre de nouvelles possibilités. En 1942, après s'être fait remarquer lors des manœuvres de Louisiane, il entre à l'état-major général comme chef de la division des plans de guerre. Lorsque les Alliés décident de préparer un débarquement en Europe, c'est à lui que pense le général Marshall pour préparer les opérations. Eisenhower s'installe à Londres, pendant l'été de 1942. En fait, le débarquement a lieu d'abord en Afrique du Nord et le commandement en chef lui en est confié. Après la libération du Maghreb en mai 1943, Eisenhower dirige le débarquement allié en Sicile, puis en Italie. En novembre 1943, le président Roosevelt lui confie la tâche de commander toutes les forces alliées qui seront débarquées sur les plages françaises. Les opérations qui commencent le 6 juin 1944 et ouvrent le deuxième front en Europe se déroulent sous sa responsabilité. Il y fait preuve de tact (le commandement étant interallié, il lui faut concilier les intérêts américains, anglais et français), de compréhension à l'égard des méthodes de guerre et des techniques militaires nouvelles (importance de la logistique) et d'un courage qui lui permet de résister à la contre-offensive allemande de décembre 1944. Le 7 mai 1945, il reçoit, à Reims, la capitulation de l'armée allemande et succède au général Marshall au poste de chef d'état-major de l'armée américaine. Il prend sa retraite en 1948. En 1951, il est rappelé à la tête du commandement suprême des forces de l'O.T.A.N. Les partis politiques se le disputent. Après avoir refusé en 1948, il cède en 1952 au Parti républicain, et se présente à l'élection présidentielle. Sa popularité, un programme rassurant, les tendances conservatrices qu'il affiche et qui correspondent aux sentiments de la majorité lui assurent une victoire aisée. Sa réélection en 1956 ne sera pas moins facile.
Le président Eisenhower confie la politique étrangère à son secrétaire d'État, John Foster Dulles, auquel il laisse une entière liberté d'action. La guerre froide, le réarmement de l'Allemagne, les négociations en Corée et le containment de la Chine communiste, la condamnation de l'expédition anglo-franco-israélienne en Égypte, l'intervention au Guatemala, puis, à la fin des années 1950, la recherche d'une entente avec l'U.R.S.S. et l'avènement du régime castriste à Cuba sont les faits marquants de l'ère Eisenhower.
À l'intérieur, Eisenhower applique le principe de la non-intervention de l'État dans les affaires économiques, défend le conservatisme politique tout en éprouvant fort peu de sympathies pour le maccarthysme, entreprend de faire respecter la déségrégation raciale que la Cour suprême a ordonnée (Little Rock, 1957). C'est une période d'immobilisme : les Américains, rassurés par la tranquille bonhomie du général et par la prospérité dont fait preuve[...]
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Écrit par
- André KASPI : professeur d'histoire de l'Amérique du Nord à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
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