DYSLEXIE
Les enquêtes nationales suggèrent qu’environ 12 à 15 p. 100 des enfants français ont des difficultés à apprendre la lecture, et environ 11 p. 100 des jeunes adultes ont des difficultés durables de lecture. La population considérée comme étant « en difficulté » est bien entendu extrêmement diverse. L’apprentissage de la lecture est une tâche cognitive complexe, dont l’objet est l’acquisition et la maîtrise d’un objet défini culturellement (la langue écrite). Il n’est alors pas étonnant que cet apprentissage puisse être entravé par de nombreux facteurs différents. Citons les plus évidents : l’absence ou l’inadéquation de l’enseignement de la lecture, les désavantages sociaux et culturels, les troubles du langage, les déficits intellectuels, les troubles d’attention, les troubles du comportement, les déficits sensoriels non corrigés (malvoyance, malentendance)… On voit immédiatement que de nombreux facteurs à la fois environnementaux et biologiques peuvent sous-tendre des difficultés d’apprentissage de la lecture. Il n’est donc pas possible de réduire l’ensemble des difficultés de lecture à une cause ou à un trouble unique.
Néanmoins, depuis plus d’un siècle, il a été constaté que, parmi les enfants en difficulté, un certain nombre d’entre eux présentent un trouble sévère d’apprentissage de la lecture, alors même qu’ils sont normalement intelligents, ne présentent aucun déficit sensoriel, grandissent dans un milieu familial et social normal, et ont reçu un enseignement approprié. Cette difficulté, inexplicable au premier abord, a conduit à l’hypothèse d’un trouble spécifique de l’apprentissage de la lecture, également appelé dyslexie développementale, et souvent abrégé en dyslexie (à distinguer de l’alexie, ou dyslexie acquise, qui survient chez des individus adultes à la suite d’une lésion cérébrale).
Épidémiologie
De nombreuses études à plus grande échelle ont confirmé l’existence d’enfants dyslexiques, leur prévalence étant estimée entre 1 et 7 p. 100 de la population, ce pourcentage variant notamment en fonction des caractéristiques de l’orthographe de la langue dans laquelle ils apprennent à lire. Les langues à orthographe irrégulière comme l’anglais et le français rendent plus difficile l’apprentissage de la lecture, et exacerbent les symptômes de la dyslexie, comparées à la plupart des autres langues alphabétiques ayant une orthographe plus régulière (en particulier le hongrois et le finnois).
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Écrit par
- Franck RAMUS : directeur de recherche au CNRS
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