ARCUEIL ÉCOLE D'
Groupe fondé en 1923 par quatre jeunes compositeurs français, Henri Cliquet-Pleyel (1894-1963), Roger Désormière (1898-1963), Henri Sauguet (1901-1989) et Maxime Jacob (1906-1978). Darius Milhaud les avait présentés à Erik Satie, qui vivait reclus dans son appartement d'Arcueil. Ils adopteront le nom d'école d'Arcueil en juin 1923, à l'occasion d'une conférence donnée par leur maître spirituel au Collège de France. Dans une lettre adressée à Rolf de Maré, le fondateur des Ballets suédois, Satie présentait ainsi le nouveau groupe, le 12 octobre 1923 : « Ce qu'est l'école d'Arcueil ? Le 14 juin dernier, j'ai eu l'honneur de présenter, au Collège de France, quatre jeunes musiciens, Henri Cliquet-Pleyel, Roger Désormière, Maxime Jacob et Henri Sauguet. Ils ont pris la dénomination d'école d'Arcueil par amitié pour un vieil habitant de cette commune suburbaine. Oui, je ne vous parlerai pas de leurs mérites (n'étant ni pion ni critique, heureusement). Le public est leur seul juge. Lui seul a le réel pouvoir de se prononcer. »
Déçu par l'expérience avortée du groupe des Six, Satie considérait que l'école d'Arcueil devait lui succéder. Les dix musiciens avaient pourtant peu de choses en commun, en dehors d'une certaine recherche de la simplicité : ils rejetaient toute musique académique, prétentieuse, romantique, Wagner étant l'objet de leurs foudres communes.
Peu après la présentation officielle de Satie, un concert de leurs œuvres est organisé dans un théâtre de fortune du boulevard Saint-Germain. Le succès dépasse toute espérance : Désormière est engagé comme chef d'orchestre des Ballets suédois, Maxime Jacob reçoit la commande d'une musique de scène pour une pièce de Marcel Achard et Sauguet une commande de l'Opéra qui deviendra Le Plumet du colonel. Ils organisent des concerts auxquels sont étroitement associés Jacques Benoist-Méchin et Robert Caby, qui ne feront pourtant jamais partie du groupe. Cocteau vole rapidement à leur secours, « orchestrant » leurs activités dans l'ensemble de la presse parisienne.
Mais à la mort de Satie, en 1925, le mouvement est privé de son animateur et il se disloque progressivement, chacun reprenant son indépendance : Désormière se tourne vers la direction d'orchestre, Cliquet-Pleyel vers la musique de film, Maxime Jacob, entré chez les bénédictins en 1930, se consacre surtout, sous le nom de Dom Clément Jacob, à la musique religieuse et à la musique de chambre. Seul Sauguet cherchera à prolonger dans son œuvre les idéaux de l'école d'Arcueil.
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Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
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SAUGUET HENRI (1901-1989)
- Écrit par Alain PÂRIS
- 1 084 mots
Dernier survivant d'une génération qui avait côtoyé Erik Satie, Henri Sauguet est l'un des rares compositeurs français à avoir intégré l'héritage debussyste dans un langage direct, sobre et spontané qui n'est pas sans parenté avec l'esprit initial des Six.
De son...