FERRARA FRANCO (1911-1985)
Figure énigmatique de la direction d'orchestre contemporaine, pratiquement inconnu du grand public, Franco Ferrara était considéré dans le monde musical comme l'un des maillons essentiels d'une discipline en pleine évolution. La rareté de ses apparitions et la marginalisation volontaire de sa carrière ont créé autour de son nom une aura aussi soigneusement entretenue par ses élèves que battue en brèche par des détracteurs qui ne voyaient en lui qu'une « Arlésienne de l'estrade ».
Né à Palerme le 4 juillet 1911, Ferrara fait ses études musicales au conservatoire Bellini de sa ville natale puis au conservatoire Giovanni Battista Martini de Bologne, où il suit des cours de piano, de violon, d'orgue et de composition. Il fait ses débuts comme instrumentiste, effectuant des tournées en Italie au cours desquelles il passe aisément du violon au piano. Il commence à diriger en 1938 à Florence, où il est violon solo de l'orchestre du Mai musical. Rapidement, il s'impose comme l'une des plus étonnantes baguettes italiennes. Mais sa carrière est interrompue dès 1945 par une maladie nerveuse qui le prive de tous ses moyens en public, provoquant souvent des évanouissements. Il ne dirige plus qu'en studio et ses apparitions y sont de plus en plus rares. Il se consacre alors à l'enseignement de la direction d'orchestre, domaine dans lequel il affirme son étonnante personnalité. Dès 1958, il donne des cours à Pérouse, l'année suivante à Hilversum, puis à l'Accademia di Santa Cecilia de Rome, au conservatoire Toho de Tōkyō, à la Juilliard School, au Conservatoire de Paris (1983) et surtout à l'Accademia musicale Chigiana de Sienne (1966-1967, 1969-1976 et 1978-1985). Il fait partie du jury des principaux concours internationaux.
Ferrara a formé deux générations de chefs d'orchestre italiens (Claudio Scimone, Aldo Ceccato, Gaetano Delogu, Gabriele Ferro, Riccardo Chailly, Roberto Abbado), mais aussi de nombreux étrangers (Edo De Waart, Jesús López-Coboz, Zoltán Peskó, Gabriel Chmura, Emil Tchakarov, Hubert Soudant, Andrew Davis...).
Comme compositeur, on lui doit une Sinfonia italiana, des ouvertures, de la musique de chambre et instrumentale. Mais c'est surtout dans le domaine du cinéma et de la télévision qu'il a exercé, composant ou dirigeant les musiques de films de Fellini, Visconti, Antonioni ou Rota (La Bible, Guerre et Paix, La Dolce Vita, Le Guépard, etc.). Peu avant de mourir à Florence, le 7 septembre 1985, il avait reçu à Venise le prix international « Une vie pour la musique ».
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Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
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ORCHESTRE DIRECTION D'
- Écrit par Alain PÂRIS
- 6 664 mots
- 9 médias
...Markevitch enseigne ainsi à Salzbourg entre 1949 et 1956, avant de créer des classes analogues à Saint-Jacques-de-Compostelle puis à Monte-Carlo ; les cours de Franco Ferrara à l'Accademia di Santa Cecilia de Rome et à l'Accademia musicale Chigiana de Sienne (1966-1985), comme ceux de ...