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HACKL GEORG (1966- )

L'Allemand Georg Hackl, considéré par beaucoup comme le meilleur lugeur de tous les temps, remporta trois titres olympiques consécutivement (1992, 1994 et 1998) dans l'épreuve monoplace. Son étonnante décontraction et sa capacité à modifier les réglages de sa luge en fonction des conditions de course lui ont permis de dominer sa discipline pendant dix ans.

Georg Hackl est né le 9 septembre 1966 à Berchtesgaden et a grandi dans cette ville de Bavière, située à quelques kilomètres seulement des pistes de Königssee. Durant ses années de collège et de lycée, il s'initie, comme ses camarades, à la luge lors des cours d'éducation physique ; il continuera plus tard à s'entraîner sur les pistes de son enfance. L'adolescent n'est pas particulièrement doué dans cette discipline. Mais, placé en apprentissage à l'âge de seize ans, le jeune Georg commence à travailler le métal et à fabriquer ses propres luges – la parfaite connaissance du matériel est essentielle pour exceller dans ce sport. Des nerfs d'acier, une concentration extrême associée à une étonnante décontraction : Hackl se forge alors toutes les qualités nécessaires pour guider un engin parfois lancé à plus de 130 km/h. Il brille rapidement en compétition.

Hackl obtient sa première médaille olympique aux Jeux d'hiver de Calgary, en 1988. Le favori de l'épreuve, l'Autrichien Markus Prock, réalise une piètre performance en raison des conditions météorologiques : les températures sont trop clémentes pour que la glace « rende » parfaitement. Malgré une petite erreur au départ, Hackl réussit à adapter sa luge à ces conditions et s'adjuge la médaille d'argent dans l'épreuve monoplace, derrière son compatriote Jens Mueller. Lors des Jeux d'Albertville, en 1992, Hackl a peaufiné son départ, amélioré sa technique, mais Prock demeure le favori. Les deux rivaux sont respectivement premier et deuxième à l'issue de la première journée de compétition. Le lendemain, la neige tombe sur les pistes de La Plagne. Hackl « bricole » son engin et décroche la médaille d'or. Vainqueur de trois des quatre manches de l'épreuve monoplace, il devance Prock de 0,306 seconde au classement final.

C'est le véritable début d'une longue rivalité entre Hackl et Prock, qui marquera cette discipline dans les années 1990. Les deux concurrents dirigent à merveille leur luge. Prock, athlète d'exception, remporte, grâce à ses départs tout en puissance – élément essentiel dans ce sport –, dix fois la Coupe du monde, entre 1987 et 2002, ainsi que deux Championnats du monde. Hackl, quant à lui, brille davantage lors des rendez-vous majeurs, en particulier à l'occasion des jeux Olympiques. Aux Jeux d'hiver de Lillehammer, en 1994, Prock, toujours favori, est en tête du classement après trois descentes. Mais Hackl renverse la situation lors de la dernière manche, alors que Prock signe une contre-performance. L'Allemand conserve ainsi son titre olympique, en battant l'Autrichien de justesse (0,013 s). Quatre ans plus tard, à Nagano, Hackl revient aux Jeux avec une nouvelle luge, dotée de patins plus petits. Il réalise le meilleur temps dans chacune des quatre descentes des deux journées de compétition, chose jamais vue dans cette discipline aux jeux Olympiques. Il remporte ainsi l'épreuve monoplace avec plus d'une demi-seconde d'avance sur l'Italien Armin Zöggeler, médaillé d'argent. Hackl tente d'obtenir une quatrième médaille d'or olympique consécutivement à Salt Lake City, en 2002, mais il ne s'adjuge que la médaille d'argent, derrière Zöggeler, tandis que Prock hérite du bronze. En 2006, à Turin, le lugeur allemand, âgé de trente-neuf ans, achève ses sixièmes jeux Olympiques sur une décevante septième place.

Georg Hackl[...]

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Écrit par

  • : chercheur indépendant
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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