OHNET GEORGES (1848-1918)
Petit-fils du docteur Blanche et fils d'un entrepreneur enrichi par les travaux d'Haussmann, Georges Ohnet, qui abandonna le barreau pour les lettres, fut l'un des écrivains français les plus en vogue de la fin du xixe siècle. À de premières tentatives malheureuses dans le journalisme, succèdent au théâtre le semi-échec de Regina Carpi (1875), et le four de Marthe, comédie en cinq actes (1877). Ohnet déçu se tourne alors vers le roman, et son Serge Panine (1880) obtient un succès énorme qu'explique en partie la résistance d'un large public au triomphe du naturalisme.
Le Maître de forges, qui avait été tout d'abord une pièce de théâtre refusée à cause de ses audaces, est proposé au Figaro et connaît un prodigieux succès (1883). C'est l'histoire des amours légitimes d'une aristocrate ruinée, mariée par dépit à un riche roturier qu'elle méprise, après que l'homme qu'elle aimait — un duc et cousin — l'eut abandonnée pour redorer son blason avec une héritière plus fortunée. Le soir des noces, le maître de forges devine le mépris de sa femme et, au cours d'une scène pathétique, lui jure une indifférence éternelle, tout en continuant de garder les apparences aux yeux du monde. L'épouse s'aperçoit que son mari est bien supérieur à son ancien fiancé et se consume d'amour pour lui jusqu'au jour où un dénouement dramatique et heureux vient mettre un terme à cette situation inconfortable. L'étude de la passion, principal sujet de l'œuvre d'Ohnet, est superficielle, les caractères conventionnels. L'écrivain se contente de transposer les vieilles recettes du mélodrame et du feuilleton (intrigues fertiles en duels, coups de théâtre, assassinats) dans un cadre délibérément bourgeois : thèmes du mérite personnel, de la régénération par l'amour et le devoir, style précieux mais assez plat, ne dédaignant pas plus le ton déclamatoire que les envolées lyriques.
Lise Fleuron, La Grande Marnière, Les Dames de la Croix-Mort, Volonté, Dernier Amour, Le Curé de Favières, Au fond du gouffre, La Dame en gris comptent parmi ses succès dont furent tirées de nombreuses adaptations théâtrales.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- France CANH-GRUYER : diplômée d'études supérieures de littérature française
Classification
Autres références
-
ROMAN POPULAIRE
- Écrit par Jean TULARD
- 4 060 mots
...et Rouletabille. Il faut citer aussi le Livre national de Tallandier, qui va du Belphégor d'Arthur Bernède au Grenadier Sans-Souci de Maurice Mario. Georges Ohnet, « le Paul Bourget du pauvre », est chez Ollendorff. Auparavant, Rouff avait publié L'Hôtel de Niorres d'Ernest Capendu.