SCHUPPANZIGH IGNAZ (1776-1830)
Violoniste et altiste autrichien né à Vienne, Schuppanzigh se consacre entièrement à la musique à partir de 1792 et donne peut-être, en 1794, des leçons d'alto puis de violon au jeune Beethoven (de six ans son aîné). Il compte bientôt parmi les virtuoses les plus recherchés à Vienne et dirige, en 1798 et en 1799, les fameux concerts de l'Augarten. Mais l'événement essentiel de son existence a été la fondation d'un quatuor à cordes qui, sous le patronage du prince Lichnowsky à partir de 1794, puis sous celui (à partir de 1808) du comte Razoumovski, ambassadeur de Russie à Vienne, interprète de façon mémorable les chefs-d'œuvre de Haydn et de Mozart et surtout donne en première audition, au fur et à mesure de leur composition, presque tous ceux de Beethoven. Il doit, après l'incendie du palais Razoumovski (181E), mener quelques années durant une vie de virtuose itinérant. De retour à Vienne au début de 1823, il renoue avec Beethoven des relations d'amitié, qu'une série d'incidents tragi-comiques, dus ou non aux difficultés des œuvres du maître, n'ont jamais pu troubler sérieusement (Beethoven aimait l'appeler « Falstaff » ou « Mylord » et fit pour le plaisanter un canon vocal intitulé Éloge de l'obèse), et crée, au milieu d'une incompréhension quasi générale, ses derniers quatuors. Au début de 1824, il crée l'Octuor de Schubert, qui en retour lui dédie son Treizième Quatuor, qu'il donne en première publique le 14 mars 1824. C'est également lui qui assiste Beethoven à la tête de l'orchestre lors de la première exécution de la Neuvième Symphonie (7 mai 1824). À sa mort, survenue à Vienne, il laisse quelques compositions : un Solo brillant pour le violon, avec quatuor à cordes ; des variations sur un thème russe ; neuf variations pour deux violons.
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Écrit par
- Marc VIGNAL : musicologue, journaliste
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