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ÎLE-DE-FRANCE, région administrative

L'économie francilienne

L'Île-de-France produisait en 2013 près de 31 p. 100 de la richesse nationale (environ 612 milliards d'euros), pour 22 p. 100 de l'emploi et 18,3 p. 100 de la population. Il ne faut pas en tirer pour autant des conclusions hâtives sur la « richesse » des Franciliens, celle-ci étant partagée entre les ménages, les entreprises, l'État et... la province. D'après les comptes régionaux des ménages, ceux d'Île-de-France perçoivent seulement 22 p. 100 du revenu disponible brut des ménages français, alors que la région produit 31 p. 100 de la richesse nationale. Ils paient en effet près du tiers des impôts sur le revenu et le patrimoine du pays, et versent une part des cotisations sociales beaucoup plus forte que celle des prestations qu'ils reçoivent. Dans tous les cas, les chiffres globaux de valeur ajoutée ou d'emploi reflètent mal la contribution réelle de la région à la vie économique nationale.

En effet, l'Île-de-France joue un rôle à la fois de commandement et de service, notamment de service aux entreprises, au niveau national et international, intimement lié à sa nature de région-capitale et de grande métropole mondiale, et dont les conséquences ne s'expriment pas par de simples chiffres d'emploi ou de production (ce rôle de « capitale économique » est traité dans l'article paris-Capitale économique).

La prépondérance du tertiaire

L'Île-de-France est d'abord une région tertiaire, tant en termes d'emploi que de production (87 p. 100). Les services aux entreprises et le secteur financier et immobilier y jouent un rôle essentiel, notamment en raison de leur très forte concentration dans Paris et ses abords immédiats comme le quartier de La Défense. Les autres services (administration, santé, éducation, commerce, services aux particuliers, transports) sont répartis de façon plus homogène dans la région, largement au service de ses habitants. Paradoxalement, malgré le rôle de Paris comme capitale, le poids de l'administration en termes d'emploi n'est pas très différent de celui de la province : l'emploi public total représentait, en 2013, 18 p. 100 de l'emploi francilien et 20 p. 100 des salariés du public en France, ce qui n'est pas disproportionné par rapport au poids de sa population sur le total national.

Plus qu’en termes de secteurs, c’est en termes de fonctions que l’économie francilienne doit être appréciée : 1 040 000 emplois dans les fonctions de gestion soit 30 p. 100 du total français, et même environ 35 p. 100 pour les « prestations intellectuelles », la recherche et la fonction « culture-loisirs » (38 p. 100 du total national, dont la moitié pour la seule ville de Paris).

En matière de commerce, les densités de grandes surfaces par habitant sont systématiquement inférieures à la province. Seuls les grands magasins et les magasins dits « populaires » (type Monoprix) sont une « spécialité » francilienne, et surtout parisienne, ainsi que le commerce de détail de biens d'occasion (bouquinistes, fripes, antiquités et les dépôts-vente, essentiellement à Paris).

Une région qui reste industrielle

L'Île-de-France est la première région industrielle du pays, mais son avantage s'est réduit au fil des ans, et du recul de l'emploi industriel : 450 000 emplois salariés en 2014, soit 8 p. 100 des emplois régionaux. À cette date, elle ne rassemblait plus que 14 p. 100 des salariés de l'industrie française (contre 25 p. 100 en 1962), tout juste devant Rhône-Alpes, ces deux régions étant loin devant les autres régions françaises. Parmi les branches les mieux représentées, l'édition-imprimerie, où l'on retrouve le rôle de Paris ; l'industrie automobile, jadis fleuron de l'industrie régionale, compte moins désormais par les emplois[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sorbonne, membre de la section prospective et planification du conseil économique et social de la Région Île-de-France

Classification

Média

Ile-de-France : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Ile-de-France : carte administrative

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