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INTERNET Les applications

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Une application est un programme plus ou moins complexe, installé sur l'ordinateur d'un utilisateur, en vue d'obtenir une palette de services locaux ou à travers un réseau. Une des applications les plus connues développées sur Internet est le WWW (World Wide Web, ou simplement Web), une application conviviale de consultation à distance de pages multimédias. Son principal intérêt est d'atteindre, à partir d'une page, d'autres pages stockées sur des ordinateurs, éventuellement très éloignés. La simplicité et l'esthétique soignée du Web ont contribué à sa popularité et à la diffusion d'Internet dans le grand public. Désormais, Internet occupe une place prépondérante dans la vie quotidienne ; plusieurs utilisations sont en pleine expansion (commerce électronique, jeux en ligne, téléchargement de fichiers...).

Une application utilisée dans un réseau comporte une partie de traitement offrant les services recherchés (transfert de fichiers, courrier électronique, jeux, etc.) et une partie assurant l'interface avec les protocoles réseau sous-jacents. Dans l'architecture TCP/IP (cf. internet-Histoire et organisation), un grand nombre d'applications simples ont été initialement développées sous le système d'exploitation Unix. Elles permettaient de gérer des ressources distantes (imprimantes, disques durs, etc.), comme si elles étaient situées dans la machine de l'utilisateur. De nos jours, toutes les applications, même les plus sophistiquées, procèdent de même. Dans le foisonnement d'applications existantes, différentes catégories se dégagent : les applications nécessaires au bon fonctionnement du réseau comme les systèmes d'annuaires et l'administration de réseaux et celles des utilisateurs finals comme le téléchargement de fichiers, la messagerie électronique, le commerce électronique, la publication de documents Web, la téléphonie sur IP, etc. Quelle que soit l'application utilisée, la netiquette définit un ensemble de règles de bonne conduite des utilisateurs du réseau Internet.

Applications internes au réseau

La principale application interne, indispensable au fonctionnement du réseau, associe les noms symboliques aux adresses IP des machines. Par exemple le nom symbolique machine.departement.societe.pays, facile à comprendre et à retenir pour l'être humain, ne peut être utilisé dans le réseau puisque celui-ci ne connaît que les adresses IP. Par ailleurs, la gestion interne du réseau est une application complexe et distribuée, destinée à surveiller le bon fonctionnement d'Internet.

Les services d'annuaire

Le service d'annuaire appelé DNS (domain name system) assure la correspondance entre noms symboliques et adresses IP. Remarquons qu'à un nom symbolique on peut associer plusieurs adresses IP différentes. Réciproquement, plusieurs noms symboliques peuvent être utilisés pour une seule adresse IP. Les premières RFC (882 et 883) décrivant le DNS datent de 1984 (cf. internet-Histoire et organisation, chap. Organisation du réseau).

Le fonctionnement automatique du service d'annuaire a contribué au succès du Web. L'application du client émet automatiquement une requête d'interrogation au serveur DNS, dès qu'elle doit faire la correspondance entre un nom symbolique et une adresse IP, puis attend la réponse. L'application est ensuite capable d'envoyer des messages avec l'adresse IP du destinataire. Lorsque le serveur DNS interrogé ne connaît pas la réponse à la requête reçue, il appelle un autre serveur qui sait répondre, car les serveurs DNS sont organisés pour coopérer à l'échelle de la planète. Le temps passé à l'échange requête/réponse est négligeable et la transaction est invisible à l'utilisateur.

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Des règles de « nommage » définissent l'espace des noms symboliques, organisé sous la forme d'un arbre à plusieurs niveaux. À partir de sa racine représentée par un point, le premier niveau (top level domain) correspond aux suffixes à trois lettres : com, net, int... et aux différents pays qui n'ont qu'un suffixe à deux lettres : fr pour France, uk pour Royaume-Uni, sp pour Espagne... (norme ISO 3166). Le deuxième niveau est celui des organisations : en France, les organismes gouvernementaux utilisent le sous-domaine gouv.fr pour les institutions relevant de l'État. Le troisième niveau reflète la structuration des organisations elles-mêmes et comporte autant de subdivisions que nécessaire. Dans tout nom symbolique, les différents niveaux sont séparés par des points. Le niveau le plus à droite correspond au niveau le plus élevé. Dans l'exemple ci-dessus, pays est le niveau supérieur, societe est un sous-domaine de pays et departement est lui-même un sous-domaine de societe. En général, les serveurs DNS possèdent des informations sur tout ou partie de l'arbre, ainsi que des références à d'autres serveurs susceptibles de fournir des informations sur le reste de l'arbre. Lorsqu'un serveur a la connaissance complète d'un sous-arbre, il est appelé serveur officiel de la zone correspondante.

L'administration des noms de domaine est confiée à une hiérarchie d'organismes sur plusieurs niveaux. Au sommet, l'ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), situé aux États-Unis, est l'organisme responsable de la coordination mondiale. Au niveau des continents, RIPE-NCC (Réseaux IP européens-Network Coordination Center) a reçu de l'ICANN la gestion des noms de domaine pour l'Europe. Pour la France, l'AFNIC (Association française pour le nommage Internet en coopération) gère les noms de domaine et enregistre tous les noms de sous-domaine du domaine .fr en utilisant un gérant pour chacun d'eux.

Le service DNS est vital pour Internet et toute rupture dans le fonctionnement des serveurs est préjudiciable au service. Quand un réseau se retrouve isolé, ses serveurs de noms n'ont plus accès aux serveurs des domaines supérieurs et risquent de contenir des informations périmées. C'est pourquoi on utilise des serveurs multiples et redondants.

Administration d'Internet

L'architecture d'Internet étant en constante évolution à cause de l'accroissement spectaculaire des demandes de connexions, il n'existe pas de carte précise du réseau, mais un ensemble de principes directeurs, dont les détails de réalisation évoluent avec les besoins des internautes, quelles que soient la technologie et les caractéristiques de leurs réseaux. L'administration d'Internet, c'est-à-dire la gestion de son fonctionnement au quotidien, ne peut donc reposer sur un seul organisme centralisateur. Cette fonction est de fait partagée entre les opérateurs des réseaux de transit et les organismes responsables des réseaux régionaux. Par ailleurs, l'Internet Society (ISOC), une organisation sans but lucratif dédiée au développement et à la propagation globale d'Internet, veille à le faire évoluer pour satisfaire les besoins du réseau. Elle fédère et finance un ensemble d'institutions de recherche et d'éducation dont l'IETF (Internet Engineering Task Force), l'IAB (Internet Architecture Board) et l'ICANN. La première élabore les standards d'Internet, alors que la deuxième est responsable de son architecture globale, supervise les procédures utilisées pour construire les protocoles et les standards, publie les documents appelés RFC (request for comments) et les décisions de l'IETF. La dernière institution a pour mission de gérer les noms de domaine et les adresses IP au niveau mondial.

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Écrit par

  • : maître de conférences à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, ingénieur de l'École polytechnique féminine, docteur-ingénieur
  • : professeur des Universités, responsable du centre de recherche en informatique de l'université de Paris-V-René-Descartes

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