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BOROTRA JEAN (1898-1994)

Jean Borotra - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Jean Borotra

Jean Borotra est né le 13 août 1898 à Arbonne, près de Biarritz. Adepte de la pelote qu'il pratique avec bonheur dès son plus jeune âge — Pays basque oblige ! —, celui que ses pairs allaient surnommer le « Basque bondissant » ne découvre le tennis qu'à douze ans, alors qu'il passe ses vacances d'été dans une famille anglaise. Mais c'est seulement après la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il se bat comme engagé volontaire, qu'il s'illustre sur les courts. En 1921, grâce à ses dons innés de volleyeur, il atteint notamment la finale du National de deuxième série, qu'il perd néanmoins contre Henri Cochet. Il devient en 1922 le partenaire privilégié de celui-ci dans l'équipe de France de Coupe Davis, l'année même où il sort de l'École polytechnique, son diplôme d'ingénieur en poche. C'est le début d'une longue et prestigieuse carrière qui sera riche de six victoires en Coupe Davis (de 1927 à 1932), auxquelles il convient d'ajouter celles qu'il a obtenues en simple à Wimbledon (1924 et 1926), à Roland-Garros (1931) et en Australie (1928). Sans oublier, en guise d'apothéose, le dernier de ses titres majeurs, celui qu'il remporta en Grande-Bretagne, sur bois, en 1949. Et cela à cinquante et un ans, après un demi-siècle vécu à un rythme effréné, à l'image du champion d'exception qu'il fut, admiré tout autant pour son smash en suspension que pour son légendaire fair-play.

S'il fut unanimement célébré par le milieu sportif, l'homme au « béret » éternellement vissé sur le haut du crâne se trouva placé au centre d'une sérieuse polémique à la Libération, lorsqu'on lui reprocha son attachement à Philippe Pétain, qu'il servit sous Vichy au poste de commissaire général à l'Éducation physique et aux Sports, et cela du 13 juillet 1940 au 18 avril 1942. Un engagement politique controversé que ses censeurs ne lui pardonneront pas, même s'il reçut sur le tard la médaille des déportés-résistants. Arrêté par la Gestapo le 22 novembre 1942 à la gare d'Austerlitz, alors qu'il tentait de se rendre en Afrique du Nord où avait eu lieu quelques jours plus tôt le débarquement des Alliés, il sera en effet déporté en Allemagne, au camp d'Itter.

Par la suite, Jean Borotra s'efforça de rester présent, cependant, là où son prestige pouvait être utile, que ce soit à la tête de la Fédération internationale de tennis (1960-1961) ou sur les bancs gaullistes de l'Assemblée nationale (de 1968 à 1976), où il milita pour l'organisation des concours de pronostics, qui virent finalement le jour en 1985, avec la création du LOTO® sportif.

— Eric CACHELOT

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Jean Borotra - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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