TAVENER JOHN (1944-2013)
Compositeur britannique fortement influencé par les textes sacrés et spirituels, John Taverner compose de la musique classique accessible à tous, ce qui n’a pas manqué d’attirer sur lui les foudres de la critique et de certains de ses pairs, qui lui reprochent la « facilité » de son œuvre.
John Kenneth Tavener naît le 28 janvier 1944, à Londres. Dès l’âge de trois ans, il compose de la musique et apprend à jouer du piano et de l’orgue. À la Royal Academy of Music de Londres, il compte parmi ses professeurs les compositeurs David Lumsdaine et Lennox Berkeley. John Tavener se fait remarquer avec The Whale, une « cantate dramatique » d’avant-garde créée par le London Sinfonietta en 1968, lors de son concert inaugural. Sa musique, dans laquelle se mêlent les influences russes, byzantines et grecques, s’intériorise à partir de 1977, date à laquelle il se convertit à l’Église orthodoxe russe. À l’âge de trente-six ans, le compositeur est victime d’une attaque et, en 1991, on découvre qu’il est atteint du syndrome de Marfan, une maladie génétique qui atteint les tissus conjonctifs. Reconnaissant que ces événements ont contribué au renforcement de sa foi et à sa volonté d’exprimer celle-ci à travers la musique, John Tavener compare la composition à la prière et se définit davantage comme un intermédiaire avec le monde spirituel que comme un compositeur. Son maître spirituel, une abbesse d’un monastère orthodoxe du North Yorkshire, est aussi son principal librettiste.
Parmi les œuvres emblématiques de John Tavener figurent Orthodox Vigil Service (1984), Akathist of Thanksgiving (1986-1987), The Protecting Veil (1987), pour violoncelle et cordes, l’importante pièce chorale Resurrection (1989) ainsi que les opéras Thérèse (1979) et Mary of Egypt (1992). Son Song for Athene (1993) est joué lors de l’enterrement de la princesse Diana, en 1997, et sa composition chorale A New Beginning est créée dans le cadre des célébrations de l’an 2000 au Dôme du Millénaire de Londres. En dépit de quelques partitions purement instrumentales, Tavener écrit essentiellement pour la voix. Il puise son inspiration dans des sources très diverses, notamment Sappho, les maîtres soufis Ibn ‘Arabī et Djalāl al-Dīn Rūmī, Dante, les haïkus, Shakespeare, Blake (The Lamb, 1982 ; Eternity'sSunrise, 1998) et Yeats, ou encore Tolstoï (The Death of Ivan Ilyich, 2013) et Anna Akhmatova. Sa foi orthodoxe reste ouverte aux autres religions : The Veil of the Temple (2003) est ainsi écrit d’après des textes chrétiens et islamiques, Hymn of Dawn (2004) est marqué par les spiritualités hindouiste, bouddhiste, soufie, judaïque et amérindienne, tandis que The BeautifulNames (2007) évoque tous les noms d’Allah cités dans le Coran. Victime d’une crise cardiaque en 2007, il meurt le 12 novembre 2013, à Child Okeford (Dorset, Royaume-Uni).
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Musique
- Écrit par Encyclopædia Universalis et Jacques MICHON
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...style vigoureux, personnel et direct, des architectures sonores aux équilibres pleinement maîtrisés. C'est aussi parmi les indépendants qu'on peut situer John Tavener (1944-2013) qui, immédiatement, à l'inverse de Bennett, trouve son style individuel sous la double influence de Stravinski et de Messiaen...