WEISSMULLER JOHNNY (1904-1984)
Le Tarzan d'Hollywood
Sur le plan cinématographique, Johnny Weissmuller, immortalisé dans le personnage de Tarzan, fut une découverte d'Irving Thalberg, producteur à la M.G.M. Au début du parlant, il n'était pas évident de ressusciter le personnage d'Edgar Rice Burroughs. Les spectateurs connaissaient surtout Elmo Lincoln – le meilleur Tarzan du muet, découvert, lui, par Griffith...
Auréolé de sa gloire de champion, Weissmuller est adopté par la firme prestigieuse du « Lion M.G.M. » pour incarner en 1932, dans la mise en scène de W. S. Van Dyke, Tarzan l'homme-singe. Ses aventures – et celles de Jane, interprétée par Maureen O'Sullivan – vont devenir de grands succès de box-office dans les années 1930 et il sera dirigé par des réalisateurs non négligeables comme Cedric Gibbons, directeur artistique de la M.G.M., qui cosigne avec Jack Conway Tarzan et sa compagne (1934) et, avec Richard Thorpe, Tarzan s'évade (1936), Tarzan trouve un fils (1939) et la plus surréaliste de ses aventures, Tarzan à New York (1942), où il combat les nazis ! Après ce dernier film, Maureen O'Sullivan n'interprétera plus le rôle de Jane.
Réalisés avec une équipe artistique différente et de nouvelles partenaires (Brenda Joyce, Linda Christian), les films suivants de Weissmuller ne connaissent plus le même succès. Trois de ses nouvelles aventures sont produites par les studios R.K.O. : elles n'ont plus le même charme, innocent et pervers à la fois. Puis de nouveaux Tarzans tentent de s'imposer : après Buster Crabbe – lui aussi champion olympique de natation, en 1932 –, ce furent Lex Barker, puis Gordon Scott.
Mais Weissmuller reste à jamais associé à la création romanesque de Burroughs pourtant bien édulcorée par Hollywood. Acteur toujours populaire aux États-Unis, il tente à partir de 1948 de donner corps à un autre héros : « Jungle Jim », mais la persistance du mythe se retourne contre lui. Une dernière apparition dans The Phynx, en 1970, le rappelle à l'attention des nouvelles générations... À l'instar de Bela Lugosi, il ne put, à la fin de sa vie, se dissocier de l'image façonnée par Hollywood.
Après avoir dilapidé sa fortune en pensions alimentaires – il eut cinq épouses –, en affaires bancales – il tenta de vendre des piscines préfabriquées –, il versa dans l'alcoolisme. Il termina sa vie dans un hôpital psychiatrique d'Acapulco, où il décéda le 10 janvier 1984.
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Écrit par
- André-Charles COHEN : critique de cinéma, traducteur
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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