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VONDEL JOOST VAN DEN (1587-1679)

L'œuvre dramatique et poétique de Vondel représente, avec la peinture de Rembrandt, le moment baroque de l'« âge d'or » néerlandais, de ce xviie siècle qui, grâce à l'indépendance politique et religieuse récemment conquise et aux richesses d'outre-mer déversées sur les quais d'Amsterdam par une flotte marchande particulièrement entreprenante, connut un épanouissement culturel sans précédent. Cet essor fut alimenté de surcroît par l'immigration de l'élite intellectuelle des Pays-Bas méridionaux, restés sous la coupe de l'Espagne catholique. Un paradoxe de l'histoire a voulu que ce soit précisément d'une de ces familles protestantes venues chercher refuge en Hollande que sorte le plus grand écrivain catholique du pays.

Le poète

Joost van den Vondel naît à Cologne, où ses parents anabaptistes, originaires d'Anvers, ont trouvé accueil. Il y passe ses neuf premières années, puis sa famille, chassée par les tracasseries dont elle était l'objet, erre quelque temps en Allemagne du Nord pour venir s'installer finalement à Amsterdam en 1597. Ici, le jeune Vondel fréquente d'abord des immigrés comme lui. Il devient membre de leur Chambre de rhétorique « La Blanche Lavande », appelée aussi « Chambre brabançonne », et s'essaie au théâtre biblique. Il se marie, hérite du commerce de soieries de son père, a plusieurs enfants, et commence bientôt à s'intéresser à la vie politique et littéraire amstellodamoise. Il fait la connaissance de nombreux humanistes ainsi que de P. C.  Hooft et G.  Bredero, poètes majeurs incarnant en ce début du xviie siècle la tardive apogée, en Hollande, de l'esprit de la Renaissance. Encouragé par ses nouveaux amis, il entreprend d'étudier le latin et l'italien, lit Ronsard, du Bartas, le Tasse. D'autre part, l'arrestation en 1618 et l'exécution l'année suivante du haut magistrat Oldenbarneveldt, dont il approuvait le libéralisme et la tolérance, déterminent Vondel à « engager » sa poésie dans les querelles qui divisent les protestants. Ses attaques fulgurantes à l'adresse des « contra-remonstrants » le rendent bientôt célèbre, de même que la tragédie de Palamède, ou l'Innocence assassinée (Palamedes oft Vermoorde Onnooselheyd, 1625), où les allusions directes au sort d'Oldenbarneveldt lui font risquer sa tête. Il se cache, paie une amende mais n'en prend pas moins la résolution de « leur dire leur vérité plus crûment encore ». Et c'est la suite des satires contre les calvinistes, contre l'intolérance, contre le pouvoir des régents, où Vondel s'affirme comme un des grands polémistes de l'époque. Cela ne l'empêche pas de chanter, dans un style baroque et sonore foisonnant d'images et de contrastes, des louanges à la gloire de son pays d'adoption, de sa belle ville d'Amsterdam et de la dynastie des Orange, ni de consacrer quelques poèmes à la situation internationale, ou de se plonger dans Sénèque dont il traduit plusieurs pièces, avant d'en faire autant pour Sophocle.

De 1632 à 1637, il perd successivement deux enfants, puis sa femme et sa mère. Sa douleur s'exprime dans des vers où une stoïque fermeté s'allie à la résignation du chrétien. On a répandu l'image d'un Vondel tour à tour indigné, pompeux et morose. C'était oublier que, s'il ne connaît guère la légèreté, l'élégance, l'érotisme heureux d'un Hooft, Vondel n'en est pas moins un poète de la tendresse. L'amour conjugal, l'amitié, une joie tranquille d'exister lui ont dicté jusque dans certaines tragédies des accents dont la profondeur se passe de l'ornement baroque.

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Écrit par

  • : membre de l'Académie royale de langue et de littérature néerlandaises, professeur aux universités de Bruxelles

Classification

Autres références

  • NÉERLANDAISE ET FLAMANDE LITTÉRATURES

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    ...(1585-1618), qui évoque des scènes de la vie de l'époque dans sa comédie De Spaanse Brabander (« Le Brabançon espagnol », 1617). Par la suite, ce sera Joost Van den Vondel (1587-1679) qui composera d'imposantes tragédies de facture antique. Ainsi du Gysbreght Van Aemstel (1637), sa pièce la plus...