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JUDAÏSME Histoire des Hébreux

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Vers 1760 avant notre ère, un petit clan conduit par Abraham quitte Sumer et vient s'installer en Canaan, entre le Jourdain et le littoral méditerranéen. En 135 après J.-C., à l'issue d'une guerre sans merci contre l'Empire romain, l'État juif antique disparaît. L'histoire des Hébreux est celle d'une existence politique qui s'étend entre ces deux dates, sur une période de deux millénaires, dans les limites de la Terre sainte. L'apport des Hébreux à la civilisation tend parfois à estomper une histoire qu'eux-mêmes ne séparaient pas de leur conscience religieuse. D'après la Bible, les Hébreux sont d'abord la famille d'Abraham, venu de Mésopotamie. Après avoir vécu en Canaan sous la conduite des patriarches, ils en sont chassés par une famine et se fixent en Égypte ; ils y deviennent un peuple bientôt asservi. Sortis d'Égypte vers le xive siècle avant J.-C., ils campent dans le Sinaï où ils reçoivent leur loi, la Tora. Ils conquièrent et colonisent Canaan où ils instaurent une démocratie tribale qui dure deux siècles et demi. Vers 1020, les Hébreux se donnent une monarchie tempérée. Après le règne brillant de Salomon (970-930), le royaume se scinde en deux : Israël au nord, Juda au sud. Période d'existence politique par excellence, la période royale est aussi celle des Prophètes. En 722, Israël est détruit par les Assyriens ; en 586, Juda tombe sous les coups des Babyloniens. Pourtant les Hébreux reconstruisent leur État après une éclipse et un exil de quelques décennies. Ils demeurent sous la tutelle perse puis hellénistique avant de retrouver une totale indépendance sous les princes asmonéens (165-63 av. J.-C.). La conquête romaine fait des Hébreux des tributaires, les soumet à l'occupation militaire et à l'oppression politique sans anéantir leurs structures nationales. Des sursauts révolutionnaires multiples et deux guerres (66-73 et 132-135 apr. J.-C.) les opposent à Rome.

L'histoire des Hébreux s'apparente à celles de l'Égypte antique, de Babylone, de l'Assyrie, et, comme celles-ci, surgit des fouilles archéologiques et du déchiffrement de tablettes d'argile et de papyrus bien conservés. Elle comprend des heures de gloire et des temps de décadence. Elle donne lieu à des débats scientifiques comme l'histoire des Crétois, des Étrusques ou des Hittites. Surtout, elle pose des problèmes d'une nature unique, car il manque à cette histoire le point final qui seul autoriserait un jugement, une définition, une reconstruction synthétique. De l'histoire des Hébreux, l'Occident chrétien a fait une « histoire sainte » dont le christianisme prendrait la suite. Mais les acteurs de cette histoire, les Juifs, demeurent et détiennent une connaissance intérieure de ses péripéties, inséparable de leur conscience religieuse. Ils en conservent encore deux témoignages capitaux, la Bible et le Talmud. Aborder l'histoire des Hébreux, c'est rencontrer deux difficultés majeures ; d'une part quel crédit l'historien peut-il accorder à des affirmations religieuses ? D'autre part, entre la vision chrétienne et celle des Juifs, laquelle retiendra-t-on ?

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Sans prétendre résoudre ces difficultés, on se fondera ici non seulement sur les documents classiques de toute l'histoire, archéologiques et littéraires, mais aussi sur le fait brut qu'il existe une transmission historique continue au sein du peuple hébreu, que cette transmission s'exprime dans une littérature écrite et orale, dans une liturgie, dans la conscience juive.

L'époque biblique

Le mot latin Hebraei, du grec ‘Eϐρα̃ιοι, lui-même issu de l'hébreu ‘Ibrī, désigne le peuple d'Israël à ses origines. Employé pour la première fois dans la Bible comme adjectif (Genèse, xiv, 13), le terme dériverait du nom de l'ancêtre éponyme ‘Eber, arrière-petit-fils de Sem, fils de Noé (Genèse, x, 21-24). Une autre étymologie est soutenue à la suite d'Abraham Ibn Ezra, qui, au Moyen Âge, dans son commentaire de l'Exode (xxi, 2), précise que le peuple d'Israël « est dit hébreu car il vient d'au-delà (-‘ēber) du fleuve » (l'Euphrate). Les découvertes des tablettes de El-Amarna et de Māri fournissent une autre origine possible de ce terme dans les formes Habiriet Habirudésignant comme nomades pillards des envahisseurs de Canaan vers 1350 avant J.-C. Des textes égyptiens du xve siècle nomment aussi Apiru les serfs asiatiques soumis à la corvée. L'identification des Hébreux avec les Habiruou avec les Apirun'est pas admise par tous les savants. Dès l'Antiquité, d'autres appellations existaient pour désigner les Hébreux : fils d'Israël, Israélites, Juifs (en latin Iudaeus, de Juda, fils de Jacob). Ce dernier terme apparaît après le retour de la captivité de Babylone (ve s.), sans supplanter celui d'Hébreux, comme on le voit avec l'Épître aux Hébreux attribuée à saint Paul.

L'histoire des origines hébraïques a été entièrement renouvelée depuis un siècle par les progrès de l'archéologie orientale, par le déchiffrement et l'étude des textes diplomatiques et littéraires qu'on a retrouvés et qui éclairent la période biblique. Pourtant, c'est encore la Bible elle-même qui fournit la clé de l'ensemble : en effet, ces quelque douze siècles ont déjà leur histoire propre lorsque, vers 540, s'achève la rédaction de la Bible.

Les origines

Selon les traditions hébraïques, Abraham l'Hébreu était originaire d'Ur, en Mésopotamie. Ses ancêtres avaient émigré d'une cité sumérienne prospère vers la fin du troisième millénaire : les fouilles de Leonard Woolley (1922-1934) ont dégagé le site d'Ur, près de Moughayir et d'El Obéid. Ville active dotée d'avenues menant aux temples, de tours carrées, de marchés, de grandes maisons de brique, Ur aurait connu une crise économique prolongée, qui aurait provoqué le départ de Térakh, père d'Abraham. La famille s'installe à quelque mille kilomètres d'Ur, à Harrân, sur le haut Euphrate ; c'est de là qu'Abraham quitte les siens pour gagner la terre de Canaan, promise par Dieu à sa postérité (vers 1760). Cette migration en deux temps n'est pas un fait isolé : des textes trouvés à Māri sur le moyen Euphrate par André Parrot révèlent des déplacements constants d'hommes et de biens dans ces régions. En Canaan, le petit clan d'Abraham séjourne à Sichem (Naplouse), Hébron, Beershéva et Gérar, dans un pays à population clairsemée. À Hébron, Abraham acquiert une propriété foncière du Hittite Ephron, le « champ de Makhpéla », qu'il paie 400 sicles d'argent (Genèse, xxiii, 13-20). Le clan, qui compte quelques dizaines de personnes, esclaves compris, est conduit par Abraham, puis par ses fils et petit-fils, Isaac et Jacob, les patriarches. Il pratique l'élevage de bœufs, de chèvres, de moutons et d'ânes, et la culture des arbres fruitiers et des céréales. Forer des puits pour abreuver les troupeaux et irriguer les sols est une tâche jamais terminée, les puits étant parfois conquis ou bouchés par des voisins envieux. Les Hébreux s'abritent dans une sorte de village protégé par un talus de pierres sèches recouvert de ronces ; des citernes profondes aux parois de pierre renferment les grains ou conservent l'eau ; des tentes fabriquées avec des peaux ou en laine constituent les habitations. À la belle saison, une partie des membres du clan conduit les troupeaux vers des pâturages éloignés, passant la nuit sous des huttes de branchages. C'est dans le cadre de cette transhumance que se situent les péripéties de l'histoire de Joseph, fils de Jacob, vendu par ses frères à des caravaniers gagnant l'Égypte.

Tout en entretenant des relations avec la partie du clan restée à Harrân, les Hébreux s'en distinguent par un abandon des croyances et pratiques ancestrales fondées sur un pessimisme radical à l'égard de la destinée humaine : pour eux, Dieu est juste et compatissant et la terre est ouverte au bonheur, particulièrement celle de Canaan, qui est leur héritage. Alors que leurs parents du haut Euphrate parlent l'araméen, Abraham et les siens adoptent la langue de Canaan, l'hébreu. Lors d'une famine, les fils de Jacob descendent acheter du blé en Égypte ; ils retrouvent leur frère Joseph, devenu vizir de Pharaon, qui installe tout le clan en Égypte. Cet épisode met en valeur la fréquence des relations qui existaient entre les peuples d'Asie et ceux de la basse Égypte. Depuis 1700, l'Égypte est au pouvoir des Hyksos, dynastie étrangère favorable aux Sémites ; ce pharaon protecteur de Joseph aurait été Apophis. Les Hébreux reçoivent la terre de Gessen, au nord-est de l'Égypte, région propice, paraît-il, à l'élevage (Genèse, xlvi, 51-55). Avec la mort de Jacob, que l'on inhume en grande pompe dans le caveau d'Abraham à Hébron, s'achève la période patriarcale. Les Hébreux constituent désormais douze tribus portant les noms des douze fils de Jacob : Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon, Joseph (en fait les deux demi-tribus d'Ephraïm et de Manassé, fils de Joseph, adoptés par Jacob), Benjamin, Dan, Nephtali, Gad, Aser. Chaque tribu est dirigée par un prince dit nassi ; elle comprend des clans dirigés par un « ancien », des familles conduites par un chef. Ce groupe humain se définit par son Dieu, par une terre – la Terre promise –, par une langue, l'hébreu, qu'il a continué de parler en Égypte.

La sortie d'Égypte et la traversée du désert

« Alors se leva sur l'Égypte un nouveau roi qui n'avait pas connu Joseph » (Exode, i, 8). La Bible relate par ce verset la révolution politique qui entraîna l'asservissement des pasteurs hébreux de Gessen. Les Hébreux sont astreints aux travaux épuisants de construction de villes de dépôts ; on cherche par des règlements à diminuer leur importance démographique : les sages-femmes sont chargées d'étouffer les nouveau-nés mâles. La dynastie qui se révèle ainsi brusquement hostile aux Sémites est-elle la XVIIIe, qui expulsa les Hyksos ? Le pharaon persécuteur des Hébreux ne serait autre, pour la plupart des historiens, que Ramsès II. La question reste ouverte, et elle est liée à celle de la date de l'Exode. D'après la tradition rabbinique de l'Exode, la servitude d'Israël en Égypte dure près d'un siècle, au moins autant que la première partie de la vie de Moïse.

Fils de Amram et de Jocabed de la tribu de Lévi, Moïse ne fut pas noyé, comme l'ordonnaient les règlements ; caché parmi les roseaux du Nil, il fut recueilli par la fille de Pharaon et grandit en son palais, avant de s'exiler et de revenir, après un long séjour en Madian, pour libérer son peuple. Certains historiens identifient cette princesse égyptienne, mère adoptive de Moïse, avec Hatchepsout, fille de Thoutmosis Ier, qui confisqua à son profit le pouvoir pharaonique et gouverna l'Égypte pendant vingt-deux ans (1505-1483). Moïse reçoit au pied du mont Horeb une révélation de Dieu qui lui ordonne d'aller en Égypte pour en faire sortir Israël. De difficiles négociations commencent : Moïse et son frère Aaron doivent convaincre d'abord les Anciens de leur peuple, puis obtenir de Pharaon qu'il laisse les Hébreux offrir dans le désert un sacrifice à leur Dieu. L'Exode décrit les dix plaies qui s'abattent sur les Égyptiens et dans lesquelles ceux-ci voient des actes de pure magie. Lors de la dixième – la mort des premiers-nés –, Pharaon cède et les Hébreux quittent l'Égypte. Selon l'Exode, poursuivis par ce dernier et par son armée, ils traversent la mer Rouge, qui se referme derrière eux sur les Égyptiens. Selon des calculs rabbiniques traditionnels, l'année de la Sortie d'Égypte correspondrait à 1312 ; c'est l'année de la mort du pharaon Ramsès Ier, fondateur de la XIXe dynastie. Une telle datation soulève des difficultés qu'on examinera plus loin.

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Sortis d'Égypte, les Hébreux constituent une nation. Les tribus nomadisent provisoirement dans le Sinaï. La vie économique est fondée sur l'élevage mais aussi sur l'artisanat dont les confréries étaient nées en Égypte. Menuisiers, ébénistes, tisserands, tanneurs, teinturiers, fondeurs occupent, dans le camp hébreu du désert, des emplacements particuliers. Le camp est dressé, pour une période assez longue, aux abords d'un point d'eau. La manne dont parle la Bible est une plante steppique, au goût légèrement sucré, qui pousse dans la péninsule sinaïtique. Don de Dieu, elle complète l'ordinaire de l'alimentation fait de laitages et de viande. La nation hébraïque reçoit sur le Sinaï la révélation divine qui constitue sa loi fondamentale : les Dix Commandements, noyau de la Tora. Loi morale, politique, rituelle, la Tora est d'abord un pacte entre Dieu et son peuple. Celui-ci accepte la Loi ; Dieu, en retour, lui donnera en héritage la Terre promise, limitée par la mer des Joncs (la mer Rouge), la mer des Philistins (Méditerranée), le Désert (Syrie), le Fleuve (l'Euphrate). Quarante années durant – le temps d'une génération –, les Hébreux sont empêchés par des peuplades de la région de gagner la Terre promise. D'après l'Exode, Moïse transmet la législation divine à son peuple, aux Anciens et à son successeur Josué. Puis il meurt sur le mont Nébo, à la veille de la conquête de Canaan.

La conquête de Canaan, les Juges (1272-1020)

Canaan n'est plus le territoire faiblement peuplé de la période patriarcale. Géographiquement, c'est bien le pays de montagnes et de vallées promis par Dieu ; ses collines sillonnées de ruisseaux multiples en font une terre arrosée par les eaux du ciel. Mais Canaan abrite une civilisation parvenue à maturité à l'époque du bronze récent ; des cités-États, places fortes entourées de puissantes murailles, s'opposent à l'entrée des Hébreux. Les fouilles de Jéricho et de Hazor restituent les structures de ces cités qui possèdent des quartiers riches et des habitations misérables, des canalisations souterraines, et se servent pour l'écriture de tablettes d'argile (comme celles qu'on a retrouvées à Gézer, Sichem et Jéricho). L' archéologue constate, au début du xiiie siècle, une régression brusque de la civilisation matérielle : la maison confortable est ruinée, les fortifications sont réparées sans art, les demeures nouvelles sont bâties en pierre grossière, le ciment disparaît. C'est la marque, dans les strates, de la brusque conquête israélite : « Tous ces rois et leur terre, Josué les captura en une seule fois, car le Seigneur Dieu d'Israël combattait pour Israël » (Josué, x, 42). Jéricho a donné lieu à des fouilles importantes qui établissent que ses murs s'écroulèrent vers l'extérieur, et non en sens inverse, sous les coups de boutoir d'un assaillant. Josué doit agir vite, car déjà les tribus de Ruben, de Gad et la demi-tribu de Manassé sont installées en Transjordanie. En dépit de la supériorité technique des Cananéens, qui savent fondre le fer, les Hébreux conquièrent une bonne partie du pays ; cependant, des cités cananéennes subsisteront à leurs côtés pendant près de trois siècles. Une stèle égyptienne, peut-être de cette époque (env. 1220), mentionne pour la première fois Israël.

La tradition attribue à Josué l'organisation territoriale et tribale d'Israël. Après la conquête, Josué fait donc établir un cadastre et opère le partage des sols entre les tribus (Josué, xviii, 4-9) : Aser, Nephtali, Zabulon reçoivent le nord ; Issachar, Ephraïm, Dan, Benjamin, le centre ; Juda et Siméon, le sud ; Gad et Ruben détiennent la Transjordanie. Manassé obtient un vaste territoire de part et d'autre du Jourdain. La tribu sacerdotale de Lévi ne reçoit point de terre, elle vivra des dîmes prélevées sur les récoltes pour le service de Dieu. Les chefs du peuple, réunis par Josué à Sichem, ratifient le pacte fondamental qui doit régir désormais l'existence des Hébreux sur leur terre (Josué, xxiv). Le système politique est celui d'une fédération de tribus gouvernées par des magistrats élus, les Anciens d'Israël, et par des assemblées populaires. L'administration est pourvue par élections : « Tu te donneras (tu éliras) des juges et des prévôts en toutes tes portes » (Deutéronome, xvi, 18). En temps de guerre, les tribus élisent un šophet, ou juge, pour conduire les armées, le renvoyant à sa charrue après les opérations militaires. On comprend mieux aujourd'hui la signification institutionnelle des termes techniques de la Bible grâce à l'étude de textes ougaritiques de cette période. On sait ainsi que l'institution détentrice du pouvoir en dernier ressort, la ‘Eda, est une assemblée des hommes en état de porter les armes et un conseil national ayant pouvoir exécutif. Au niveau de la localité, les « hommes de la ville » sont un collège de sept magistrats que contrôle un conseil municipal parfois nombreux. Du fait de l'autonomie presque entière des localités hébraïques, les « hommes de la ville » et leur conseil détiennent le plus clair du pouvoir. Ils siègent à la Porte, carré étroit, ménagé dans l'intérieur de la muraille, assis sur des bancs de pierre.

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Pour se défendre, les Hébreux habitent dans les villes, mais leurs champs sont au dehors et ils vivent dans les campagnes avec leurs troupeaux durant toute la belle saison. À l'intérieur de la ville, seuls les artisans demeurent en permanence ; des marchands étrangers y exposent aussi parfois leurs denrées précieuses. La ville ne comprend ni voies dallées, ni temples à colonnes, la muraille elle-même est mal consolidée. L'habitat – une pièce unique donnant sur cour, aux murs de terre séchée et recouverte d'argile et de branchages – est égalitaire : toutes les familles vivent pratiquement de la même manière. La civilisation matérielle de la cité hébraïque reste pauvre. En revanche, la vie intellectuelle est attestée par une connaissance poussée des traditions orales religieuses et historiques. C'est ce qui permet à un juge issu d'un milieu modeste de raconter la conquête de Josué (Juges, xi, 26). L'écriture est répandue dans le peuple, comme en témoigne l'anecdote du garçon de Succoth : pris au hasard dans les champs, ce garçon couche par écrit les noms des soixante-dix magistrats de sa localité (Juges, viii, 14).

Ces trois premiers siècles d'Israël sur sa terre sont une période de guerres endémiques contre Madianites, Ammonites, Amalécites et surtout Philistins issus de Caphtor (la Crète ?), constituant une puissante fédération de cinq cités : Gaza, Ascalon, Ashdod, Eqrôn, Gat. Les Israélites appelèrent ce temps-là l'« époque des Juges » parce que, tour à tour, plusieurs chefs sortis du peuple, les Juges, les conduisirent au combat quelques mois durant. La chronologie de ces personnages est mal assurée : du fait qu'ils ne régirent pas toutes les tribus à un moment donné, certains exercèrent leurs fonctions en même temps que d'autres. Leur liste est donnée par le Livre des Juges : Otniel, Ehud, Shamgar, Débora, Gédéon, Tola, Jaïr, Jephté, Içvan, Elon, Abdon, Samson, Héli, Samuel. La tradition juive retient Débora pour sa poésie, le « Cantique de Débora » (Juges, v), Gédéon pour sa stratégie, Jephté pour un vœu imprudent, Samson pour sa force physique, Samuel pour son inspiration prophétique. Au xie siècle, les Philistins, installés sur le littoral et détenteurs exclusifs des techniques du fer, font sentir aux Hébreux leur supériorité militaire et les tiennent sous leur sujétion. Seul un système d'intégration politique peut assurer la survie des Hébreux : Abimélec, fils du juge Gédéon, avait tenté d'instaurer une monarchie en Israël, mais l'attachement aux libertés « municipales » fit échouer sa tentative. Une assemblée des Anciens d'Israël, tenue à Rama vers 1020, exige du dernier juge, le prophète Samuel, la désignation d'un roi ; elle ratifie la peinture fort désagréable que brosse Samuel de la monarchie avec la formule : « Qu'il y ait un roi sur nous ! Soyons, nous aussi, comme les autres nations. Que notre roi nous juge, qu'il sorte à notre tête, qu'il conduise nos guerres ! » (I Samuel, viii, 19-20).

La période royale (1020-586)

La période royale s'ouvre avec l'assemblée de Rama, tenue par Samuel, et se clôt avec le meurtre, à Mizpa en 586, de Guédalya, gouverneur des Hébreux, après la défaite de Sédécias, dernier roi du Juda. Dans l'intervalle, l'assemblée de Sichem avait, en 930, scindé le royaume de Salomon en deux États : Israël et Juda.

Le royaume unifié (1020-930)

-1000 à -600. Le fer et les cavaliers - crédits : Encyclopædia Universalis France

-1000 à -600. Le fer et les cavaliers

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Proposé par Samuel, Saül, de la tribu de Benjamin, est élu roi par l'assemblée du peuple tenue à Mizpa peu de temps après celle de Rama (encore que certains historiens situent à Gilgal l'intronisation de Saül). « Avez-vous vu celui que le Seigneur a choisi ? Il n'y a personne comme lui dans tout le peuple ! Et tout le monde s'exclama et dit : Vive le roi ! Puis Samuel dit au peuple le droit de la royauté et il l'écrivit dans le livre qu'il déposa devant le Seigneur. » (I Samuel, x, 24-25). Le roi est l'oint de l'Éternel, par la vertu de l'huile sainte versée sur son front par Samuel. À ce titre, il fait respecter par ses soldats les interdits alimentaires (I Samuel, xiv) et prohibe la sorcellerie. Selon le vœu du peuple, Saül est d'abord uniquement le chef d'une armée permanente. Il construit des forteresses qu'il dote de tours et de dépôts de vivres et de pierres de jet. W. F. Albright a dégagé, entre 1922 et 1933 à Tell-el-Foul, les vestiges d'une citadelle qu'il identifie à Guibéa, fortifiée par Saül. Le roi lève des volontaires et enrôle des mercenaires ; il réquisitionne bêtes et vivres pour ses troupes. Il passe le plus clair de ses campagnes à combattre les Philistins et se suicide après la terrible défaite de Gilboa (1004).

David, de la tribu de Juda, est proclamé roi par l'assemblée d'Hébron après la mort de Saül. Il obtient après bien des péripéties et une lutte sans répit contre Ishbaal et Abner, fils et cousin de Saül, le ralliement des tribus d'Israël et des peuplades allogènes, et s'empare en 997 de Jérusalem, dont il fait sa capitale. Il entreprend alors de transformer les structures politiques et économiques d'Israël. Dans le domaine politique, il crée une administration destinée à remplacer les institutions tribales et municipales et installe un véritable gouvernement. En matière économique, il développe l'agriculture et l'élevage en organisant le domaine royal et impose la création d'une métallurgie du fer. Sur le plan religieux, il transfère l'Arche d'alliance à Jérusalem et règle la liturgie, dotée de psaumes de sa composition. En dépit de sa vie parfois agitée, de ses erreurs, de ses épreuves, David est pour son peuple le roi « selon le cœur de l'Éternel ». Aussi peut-il, à l'assemblée de Jérusalem (av. 970), faire désigner son fils Salomon pour successeur.

Durant les quarante années de son règne sur un État jouissant pour la première fois depuis trois siècles d'une paix durable, Salomon transforma le royaume. Il « avait douze intendants sur tout Israël, ils fournissaient le roi et sa maison : chacun avait la charge du ravitaillement, un mois par année chacun y pourvoyait » (I Rois, iv, 7) ; c'est un véritable document d'archives que transmet le Livre des Rois, les lacunes mêmes du texte témoignent de son authenticité : endommagée sur son bord, la liste a perdu certains noms de fonctionnaires. Les intendants administrent les départements royaux, sans heurter de front les institutions traditionnelles du peuple. Les Hébreux produisent principalement du blé, de l'orge, de l'huile, du vin, dont ils exportent une part croissante. Les villes se développent, le roi y fait construire des écuries pour ses chevaux, des dépôts de vivres et d'armes, des résidences pour ses officiers. Des constructions royales à Gézer, Meggido et surtout Jérusalem drainent une importante main-d'œuvre et des matériaux de construction en grandes quantités. Jusque dans le désert, des routes et des pistes sont tracées, que parcourent des caravanes. À Eilat, sur la mer Rouge, fonctionnent des mines et des fonderies royales de cuivre ; du port, des navires cinglent vers la lointaine Ophir en quête d'or. Israël connaît son apogée avec le développement urbain voulu par le roi.

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Salomon édifie le Temple à Jérusalem, sur le mont Moriah, acquis par David, où la tradition situe le sacrifice d'Isaac (II Samuel, xiv). En vertu d'un accord, le prince phénicien de Tyr fournit pour cette construction – contre des produits agricoles –, des bois du Liban et un architecte qualifié, Houram-Abi ; 170 000 ouvriers conduits par 3 300 officiers y travaillent pendant sept ans. Le Temple est un vaste château aux épaisses murailles, dont l'architecture doit beaucoup à celle des Phéniciens ; la partie la plus sainte, le Debir, est inaccessible au public : c'est le Saint des Saints, où est placée l'Arche d'alliance abritant les tables de la Loi. Deux chérubins hauts de cinq mètres veillent sur l'Arche. Sanctuaire unique, le Temple de Jérusalem reçoit les sacrifices et les prières de tout Israël. Il a, en outre, ainsi le proclame Salomon dans sa prière inaugurale (I Rois, viii), une vocation universaliste.

En politique étrangère, Salomon conclut des accords avec l'Égypte (il épouse une fille de Pharaon), avec Tyr, avec l'Éthiopie (la reine de Saba qui rend visite à Salomon est, selon la maison qui régna en Abyssinie jusqu'en 1975, à l'origine de la dynastie éthiopienne). Poète inspiré, Salomon est pour la tradition juive l'auteur de livres multiples dont la Bible retient les Proverbes, le Cantique des cantiques, l'Ecclésiaste (peut-être postérieur à l'époque salomonienne). Dans les dernières années du règne, mûrit une crise due à une croissance économique trop brusque et à une fiscalité exigeante. Un parti d'opposition, dirigé par un officier royal en exil, Jéroboam, se constitue, soutenu par l'Égypte de la XXIIe dynastie. Après la mort de Salomon, une assemblée se réunit à Sichem en présence de Roboam, fils de Salomon et candidat à la succession, et de Jéroboam, porte-parole de l'opposition (I Rois, xii). L'Assemblée s'achève par la sécession des tribus d'Israël et la fuite de Roboam à Jérusalem. Dix tribus se rallient à Jéroboam, Roboam ne conservant que l'allégeance de sa propre tribu, Juda, et celle de Benjamin.

Les royaumes d'Israël et de Juda (930-586)

Royaumes de Juda et d'Israël au VIII<sup>e</sup> siècle avant J.-C. - crédits : Encyclopædia Universalis France

Royaumes de Juda et d'Israël au VIIIe siècle avant J.-C.

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Le royaume d'Israël est le plus vaste et le mieux pourvu des deux royaumes. Mais il souffre d'une instabilité dynastique marquée par des coups d'État militaires. Ses rois sont : Jéroboam (930-913), Nadab (913-910), Baasa (910-886), Elah (886-885), Zimri (885), Omri (885-876), Achab (876-853), Ochozias (853-852), Joram (852-842), Jéhu (842-813), Joachaz (813-800), Joas (800-785), Jéroboam II (785-744), Zacharie (744-743), Shalloum (743), Menahem (743-736), Péqakhyah (736-735), Péqakh (735-730), Osée (730-722). Les règnes marquants sont ceux de la « maison d'Omri » (celui d'Achab particulièrement), de Jéhu, de Jéroboam II. À la dynastie omride, souvent mentionnée dans les tablettes assyriennes, est due une capitale bâtie de toutes pièces sur la colline de Sémer, Samarie. On y a dégagé (campagnes de Crowfoot et de Sukenik, 1932-1933) les vestiges du fabuleux palais royal, la Maison des ivoires. Les rois d'Israël, sauf pendant les règnes d'Omri et d'Achab, se débattent entre l'Égypte qui considère la région comme son domaine et l'Assyrie qui en entreprend la conquête. Ils doivent tantôt combattre, tantôt soutenir leur voisin septentrional, la Syrie. Avec Juda, les rapports sont souvent délicats, le monarque « frère » est soupçonné d'appuyer la subversion en Israël. Jéhu est contraint de reconnaître la suzeraineté du roi d'Assyrie : il est représenté agenouillé devant le roi assyrien sur un obélisque érigé par Salmanassar III. L'historiographie biblique insiste beaucoup sur la pénétration du culte de Baal dans le royaume d'Israël. Vers 730, les Assyriens placent sur le trône d'Israël Osée, leur créature ; celui-ci se révolte, mais il est battu et Samarie est prise, le royaume détruit, ses populations déportées dans les lointaines régions de Khabor ; on installe à leur place des colons assyriens, les futurs Samaritains. Ceux-ci adoptent bientôt la religion israélite ; ils construiront au vie siècle leur temple sur le mont Garizim et conserveront l'ancienne écriture hébraïque jusqu'à nos jours.

Le royaume méridional de Juda maintient Jérusalem comme capitale et, en dépit des efforts des rois d'Israël, le Temple demeure le centre religieux de tous les Hébreux. Il s'étend encore sur les contrées désertiques du sud jusqu'à la mer Rouge. La « maison de David » est représentée par vingt rois : Roboam (930-917), Abia (917-915), Asa (915-875), Josaphat (875-850), Joram (850-844), Ahaziah (844-842), Athalie (842-836), Joas (836-797), Amasia (797-780), Ouzia-Azarias (780-740), Jotham (740-735), Achaz (735-722), Ézéchias (722-692), Manassé (692-642), Amon (642-640), Josias (640-608), Johachaz (608), Eliaqim (608-598), Jéconia (598), Sédécias (598-586). L'histoire du royaume de Juda comprend trois périodes distinctes : de Roboam à Jotham, il connaît une ère d'expansion malgré des conflits fréquents avec la Syrie ; d'Achaz à Josias, il est vassal de l'Assyrie, puis de l'Égypte ; de Joachaz à Sédécias, il est aux prises avec les Chaldéens qui le détruisent finalement, avec Jérusalem et son Temple, en 586, déportant les élites à Babylone. Les règnes marquants furent celui d'Ouzia, pour son expansion militaire et économique, et ceux d'Ézéchias et de Josias pour leur politique axée sur la fidélité religieuse.

La civilisation hébraïque au viiie siècle

Malgré le schisme politique, la vie n'est guère différente en Israël et en Juda. L'économie est fondée sur l'agriculture (céréales, vignes, oliveraies). L'élevage est pratiqué de façon intensive pour approvisionner les villes nouvelles ou rénovées : Mizpa, Meggido, Debir, Lakish, Samarie, Jérusalem. Dans ces villes – les fouilles du xxe siècle ont dégagé les sites d'une vingtaine d'entre elles, confirmant l'importance et la qualité de leur construction – habitent des artisans groupés en corporations ou dans des manufactures royales (on a retrouvé des jarres sortant d'ateliers royaux avec la mention gravée la-mélekh, « au roi »). La cité de Debir (site de Tell Beit Mirsim) est le fief des teinturiers. De grands travaux d'adduction d'eau sont effectués dans les villes : l'aqueduc souterrain de Siloé à Jérusalem est foré vers 700, sous Ézéchias ; on possède son inscription inaugurale. Il semble bien que les cités de province abritaient des temples – comme celui qui a été trouvé à Arad –, dont le rôle semblait contredire la vocation unique du Temple de Jérusalem.

Monuments et cités n'ont laissé que des vestiges, précieux pour l'historien, de peu de valeur pour l'histoire de l'art. On rassemble pourtant une vaste collection d'inscriptions sur ostraca qui éclaireront la connaissance de la vie quotidienne et des institutions. L'art israélite, connu pour les ivoires de Samarie et les fragments de sculptures d'Arlan Tash, est peu original : il doit beaucoup à l'Égypte et à Tyr. Mais la contribution essentielle des Hébreux à la civilisation réside dans l'ampleur et la résonance du phénomène prophétique. L'époque royale est celle par excellence des prophètes dont Élie et Élisée sont les modèles. Sortant souvent d'« écoles de prophètes », ils revendiquent le respect absolu du pacte du Sinaï par l'abandon du paganisme et la cessation de toute injustice sociale. Ils ignorent la division politique du pays d'Israël et montrent peu de déférence vis-à-vis de l'autorité royale et vis-à-vis du clergé de Jérusalem. Si le message d'Élie et d'Élisée, sous le règne d'Achab, est uniquement oral, Amos (sous Jéroboam II), Isaïe (sous Ézéchias), Jérémie (sous Sédécias) rédigent par écrit leurs appels, qui seront plus tard intégrés à la Bible. Inspiré par Dieu et se présentant comme son envoyé, le prophète combat toute infidélité au pacte divin et annonce la destruction du royaume coupable, promettant qu'à la fin des temps Dieu ramènera « le reste d'Israël » pour établir son Royaume sur la terre. Pour les prophètes, les catastrophes politiques sont des signes de l'accomplissement de leurs mises en garde, mais aussi des preuves de la vérité de leurs promesses. Un roi juste, fils de David, le Messie, c'est-à-dire l'Oint du Seigneur, règnera sur Israël et sur le monde : «  Il arrivera à la fin des temps que la montagne de la maison du Seigneur sera affermie sur la cime des montagnes et se dressera au-dessus des collines, et toutes les nations y afflueront. Et nombre de peuples iront en disant : Or çà, gravissons la montagne de l'Éternel pour gagner la maison du Dieu de Jacob, afin qu'Il nous enseigne ses voies et que nous puissions suivre ses sentiers, car de Sion sort la Tora et de Jérusalem la parole du Seigneur. Il sera un arbitre entre les nations et le précepteur de peuples nombreux ; ceux-ci alors, de leurs glaives, forgeront des socs de charrues et de leurs lances des serpettes ; aucun peuple ne tirera plus l'épée contre un autre peuple, et l'on n'apprendra plus l'art des combats » (Isaïe, ii, 2-4). Détenteur d'une certitude de l'espoir, d'un sens de l'orientation de l'histoire, le peuple hébreu est armé pour survivre à des coups capables de détruire toute autre civilisation. En 722 pour Israël, en 586 pour Juda, les structures politiques sont supprimées, mais les Hébreux ne disparaissent pas.

L'exil et le retour

Siège de Jérusalem par Nabuchodonosor II - crédits : British Library/ AKG-images

Siège de Jérusalem par Nabuchodonosor II

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En 586, Jérusalem tombe aux mains des Babyloniens, le Temple est détruit, on crève les yeux du roi Sédécias, on déporte nobles, bourgeois et artisans. Un gouverneur judéen, Guédalya, toléré par le vainqueur, réside quelques mois à Mizpa ; il est bientôt assassiné par les derniers résistants commandés par Ismaël ben Netanya. On trouve dans les archives babyloniennes des listes de prisonniers (« Juifs, 3 023 » porte un état de Nabuchodonosor). En fait, les convois de déportés se succèdent : 40 000 sont transférés sur les rives de l'Euphrate. Seuls les grands sont emprisonnés et nourris par la cour de Babylone (des bons de vivres portent les mentions « Pour Yahukino, roi de Juda, pour les cinq fils du roi, pour huit Juifs »). Les petites gens cultivent les terres du roi dans des villages implantés sur les canaux d'irrigation : Kéroub, Addam-Immer, Kasiphyah, Tel Mélakh, Tel Aviv. Ils sont astreints à la corvée et subissent le statut de qatinu, d'étrangers aux droits limités ; mais, après les horreurs de la guerre et de l'exil, cette déportation est presque supportable. Certains colons acquièrent une certaine aisance et possèdent esclaves et servantes. Une vie communautaire se développe parmi eux et le culte synagogal s'organise, remplaçant les sacrifices par la lecture des messages prophétiques de Jérémie et d'Ézéchiel et par la récitation de psaumes. Le psaume CXXXVII est empreint de la nostalgie du pays perdu : « Aux fleuves de Babel, là nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion. Aux saules du rivage, nous suspendîmes nos harpes. Car, là, nos ravisseurs nous demandaient des chants, nos oppresseurs de l'allégresse : chantez-nous un des chants de Sion. – Comment chanterions-nous le chant du Seigneur en terre étrangère ? »

En 538, les Perses Achéménides prennent la place de Babylone à la tête de l'Orient méditerranéen. Ils fondent leur politique sur l'autonomie des peuples asservis à Babylone (un texte perse, le cylindre dit « de Darius », le souligne). Un décret de Cyrus (Esdras, i, 2-4) autorise les Juifs à regagner leur pays et leur restitue les objets du Temple de Jérusalem. Le retour est lent et s'accomplit en plusieurs étapes, le premier groupe est conduit par Zorobabbel, petit-fils du roi exilé Jéconia. La communauté du Retour sera réorganisée par Ezra (ou Esdras) et Néhémie ; le prophète Zacharie l'engage à reconstruire le Temple. Ezra le Scribe reconstitue la collection des Livres saints et synthétise dans les Chroniques l'histoire universelle et nationale telle que la voyait le peuple d'Israël.

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Écrit par

  • : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)

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-1000 à -600. Le fer et les cavaliers - crédits : Encyclopædia Universalis France

-1000 à -600. Le fer et les cavaliers

Royaumes de Juda et d'Israël au VIII<sup>e</sup> siècle avant J.-C. - crédits : Encyclopædia Universalis France

Royaumes de Juda et d'Israël au VIIIe siècle avant J.-C.

Siège de Jérusalem par Nabuchodonosor II - crédits : British Library/ AKG-images

Siège de Jérusalem par Nabuchodonosor II

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