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VIDOR KING (1894-1982)

Vidor appartient à la génération des Ford, des Walsh et des Dwan, qui ne cessèrent de tourner entre 1918 et 1960. Son œuvre muette antérieure à 1920 est mal connue. Parmi les copies sauvées de la destruction, citons L'Homme au couteau (Jack the Knife-Man, 1919) que Vidor place très haut, mais qui est en réalité assez ennuyeux comme probablement la plupart des films de cette période. C'est en 1925 que Vidor devient célèbre avec La Grande Parade (The Big Parade) consacrée à la Première Guerre mondiale et que suit, en 1928, La Foule (The Crowd), vision intimiste d'un couple. En 1933, Vidor donnera une suite à ce film : Notre Pain quotidien (Our Daily Bread), qui décrit une communauté agricole. L'avènement du parlant lui permet de tourner Hallelujah (1929) interprété uniquement par des acteurs et des chanteurs noirs. Billy the Kid (1930), biographie à peu près exacte, sauf dans son dénouement, du célèbre hors-la-loi, est son premier western, un genre où Vidor excellera. Suivent Texas Rangers (1936) ; Le Grand Passage (Northwest Passage, 1940) ; le baroque et épique Duel au soleil (Duel in the Sun, 1947) auquel auraient collaboré Dieterle et Sternberg ; L'Homme qui n'a pas d'étoile (The Man without a Star, 1955). À tort, Vidor leur accorde moins d'importance dans son autobiographie qu'à la trilogie qu'il entendait consacrer à la guerre, à l'acier et au blé. La guerre, ce fut Big Parade ; l'acier, An American Romance (1944) qui, en dépit de magnifiques couleurs, connut un retentissant échec. Cet échec empêcha Vidor de tourner le troisième volet, sur le blé, dont le titre devait être The Land. Après Le Rebelle (The Fountainhead, 1948), l'un des derniers grands rôles de Gary Cooper, et La Furie du désir (Ruby Gentry, 1952), délirante histoire d'amour, Vidor achève sa carrière par deux superproductions : Guerre et Paix (War and Peace, 1956) et Salomon et la reine de Saba (Salomon and Sheba, 1959), où l'on ne retrouve plus l'éclat de son génie. Vidor n'en reste pas moins, avec Ford, Hawks, Van Dyke et Walsh, celui qui a su le mieux chanter l'Amérique des pionniers et de l'essor industriel.

<em>Hallelujah</em>, K. Vidor - crédits : John D. Kisch/ Separate Cinema Archive/ Getty Images

Hallelujah, K. Vidor

Bette Davis - crédits : Picture Post/ Moviepix/ Getty Images

Bette Davis

— Jean TULARD

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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<em>Hallelujah</em>, K. Vidor - crédits : John D. Kisch/ Separate Cinema Archive/ Getty Images

Hallelujah, K. Vidor

Bette Davis - crédits : Picture Post/ Moviepix/ Getty Images

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