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CAP LE

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Capitale législative de l’Afrique du Sud, Le Cap a été fondée en 1652 par la Compagnie hollandaise des Indes orientales pour servir de point de ravitaillement sur la route des Indes. Qualifiée de « ville mère » par les Afrikaners, elle est ensuite devenue le point d'entrée en Afrique australe des colons hollandais. Un des plus beaux sites urbains du monde sur la péninsule du cap de Bonne-Espérance, un climat méditerranéen, un patrimoine architectural qui remonte au xviiie siècle, la métropole du Cap (4,7 millions d'habitants au recensement de 2022) est riche d'atouts. De fait, c'est une des régions urbaines les plus dynamiques d'Afrique du Sud, et une cité qui se rêve une place à l'échelle mondiale.

Le Cap, Afrique du Sud - crédits : 40mm Photographer/ Shutterstock

Le Cap, Afrique du Sud

Afrique du Sud : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Afrique du Sud : carte administrative

Un site privilégié

Le Cap, Afrique du Sud - crédits : Mlenny/ Getty Images

Le Cap, Afrique du Sud

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Le navigateur portugais António de Saldanha est le premier Européen à mouiller, en 1503, dans la baie de la Table (Table Bay) et à gravir la montagne du même nom. Il rencontre quelques centaines d'indigènes, du peuple Khoi-Khoin, vivant de chasse, de pêche et de cueillette. Dès lors, les navires européens font escale dans Table Bay pour s'approvisionner en eau douce, en viande et autres biens et denrées. Les survivants du navire hollandais Haarlem, naufragé dans la baie en 1647, rapportent des descriptions si exaltées de la région que le directoire de la Compagnie hollandaise des Indes orientales ordonne la fondation d'un poste de ravitaillement. Le 7 avril 1652, le représentant de la Compagnie Jan van Riebeeck débarque sur la côte pour choisir le site où seront construits un fort et des jardins potagers. Le premier établissement du Cap est, ainsi, situé entre la montagne de la Table, au sud, et la baie de la Table, au nord. Il est limité au nord-ouest par les sommets du Lion's Head et du Lion's Rump (aujourd'hui appelé Signal Hill), et au sud par le pic du Diable (Devil's Peak). À l'est s'étendent des marais et, au-delà, la vaste plaine sableuse et balayée par les vents des Cape Flats. Les terres arables les plus proches se trouvent sur le bas du versant oriental du pic du Diable et de la montagne de la Table et, plus au sud-est, à Rondebosch, Newlands et Wynberg. Depuis la forteresse qui protège l'établissement des premiers colons, un chemin part vers le sud, traversant ces terres, pour déboucher dans False Bay du côté est de la péninsule du Cap. Il se dirige ensuite vers Muizenberg et Kalk Bay, avant d'arriver dans Simon's Bay, où les navires marchands ne réussiront jamais à se protéger des vents hivernaux soufflant du nord-ouest. La route qui mène du rivage aux jardins potagers devient la principale artère. Dénommée à l'origine Herengracht, comme le canal à Amsterdam, elle sera rebaptisée Adderley Street en 1850.

En 1657, la Compagnie libère ses employés de leurs obligations, leur permettant ainsi de devenir des citoyens et des fermiers libres ; et, à partir de 1658, elle fait venir des esclaves depuis les Indes et Madagascar pour les remplacer. C'est également le début de l'immigration européenne. Dans les terres situées au-delà de la montagne de la Table, la Compagnie installe une seconde ferme à Newlands, et plante des vignes sur les pentes du Wynberg (« montagne du vin »).

Van Riebeeck et le directoire de la Compagnie hollandaise des Indes orientales fondent un conseil et une cour de justice, dans lesquels les citoyens-conseillers assurent des services tels que la protection contre les incendies, la maintenance des routes et le maintien de l'ordre. La colonie commence à s'étendre au-delà de la péninsule du Cap, et le conseil fait de plus en plus appel à ces derniers.

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L'arrivée d'esclaves, d'Indiens des Indes orientales hollandaises, de Huguenots français, ainsi que les mariages et la cohabitation avec les indigènes khoi-khoin (surnommés Hottentots par les Hollandais) augmentent la population, mais au début du xviiie siècle, la ville appelée De Kaap (« Le Cap ») ne compte encore que deux cents habitations. Sa croissance s'accélère avec la montée des tensions internationales et la prise de conscience de l'importance stratégique du Cap. Durant la guerre de Sept Ans (1756-1763), de nombreux navires français et britanniques font escale au port qui, à partir de 1773, sera nommé Cape Town (Kaapstad en afrikaans) par les Britanniques. Tandis que la révolution américaine exacerbe les tensions entre les puissances européennes, une partie de la flotte britannique tente d'occuper Le Cap en 1781, considérée comme le « Gibraltar de l'Inde ». Cependant, des navires français l'atteignent les premiers et établissent une garnison pour aider les Hollandais à défendre la ville. Mais les troupes britanniques occupent Le Cap en 1795. La ville compte alors près de 14 000 habitants. En 1803, la colonie est restituée à la République batave. Mais le Royaume-Uni occupe à nouveau Le Cap en 1806, et son titre de possession est entériné en 1814 (convention de Londres). Les esclaves sont affranchis en 1833-1834, mais ils restent liés à leur maître par contrat pendant quatre ans.

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Écrit par

  • : professeur émérite d'histoire, université du Cap (Afrique du Sud), ancien vice-recteur
  • : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense

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Le Cap, Afrique du Sud - crédits : 40mm Photographer/ Shutterstock

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