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SURVAGE LÉOPOLD (1879-1968)

Ayant découvert Matisse dans la collection d'un amateur russe, Léopold Survage quitte sa ville natale, Moscou, pour Paris en 1908, afin de suivre les cours que donnait alors le chef de file du fauvisme. Il subit ensuite l'empreinte de Cézanne et, en 1912, expose avec les cubistes au Salon des indépendants. Il est l'ami d'Apollinaire qui donne quelques-uns de ses Calligrammes en préface à l'une de ses expositions, intitulée Rythmes colorés : les toiles exposées ne sont, en fait, que les ébauches d'un « film cubiste » que la déclaration de guerre de 1914 l'empêche de réaliser. Dans une direction assez proche de celle de Delaunay, mais avec plus de discrétion, Survage développe jusque vers 1920 une application personnelle du cubisme au paysage (Villefranche-sur-mer, 1915) qui enthousiasme Apollinaire : « Nul n'a su mettre avant lui dans une seule toile une ville entière avec l'intérieur de ses maisons. » Par la suite, avec une grande fraîcheur et une légèreté dans l'allusion qui font oublier son manque d'originalité, Survage incorpore à son héritage cubiste (de plus en plus réduit à des jeux de volumes et de lignes) des éléments tantôt décoratifs dans la tradition des Ballets russes, tantôt symboliques, au point de côtoyer parfois un surréalisme superficiel. C'est la période des Métaphores plastiques qui ne vont pas sans rappeler les « transparences » de Picabia. Enfin, en 1939, les mêmes éléments s'incorporent, à la faveur d'un changement de technique (peinture à l'émulsion de caséine), dans de vastes compositions à prétention philosophique (L'Homme entre l'ange et la bête, 1952), d'où toute fantaisie ludique n'a pas disparu, tandis qu'il y passe un écho très affaibli de la Renaissance italienne.

— Gérard LEGRAND

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