SELIGMANN MAXIME (1927-2010)
Médecin et immunologiste français, Maxime Seligmann a significativement contribué à faire de l'immuno-pathologie une discipline reconnue.
Né le 14 mars 1927 à Paris, Maxime Seligmann débute ses études secondaires dans sa ville natale, au lycée Janson-de-Sailly, puis les poursuit, du fait de la guerre, à Orléans puis en zone non occupée. En 1943, une année avant de passer son baccalauréat, il s'engage dans la résistance. Après la guerre, dispensé de service militaire pour faits de résistance, il poursuit ses études de médecine à Paris. Il obtient son doctorat en 1955, année au cours de laquelle il intègre le C.N.R.S. et travaille à l'Institut Pasteur sous la direction de Pierre Grabar, un des fondateurs de l'immunochimie. En 1957, il rejoint Jean Bernard, spécialiste des maladies du sang, à l'hôpital Saint-Louis (Paris). Agrégé en 1961, il se spécialise en immuno-hématologie et effectuera toute sa carrière scientifique dans cet hôpital, comme directeur du laboratoire d'immunologie de l'Institut de recherches sur les maladies du sang puis de l'Unité d'enseignement et de recherche d'hématologie de l'université de Paris-VII. Il est médecin chef de service à l'hôpital Saint-Louis de 1963 à 1993, nommé professeur d'immunologie à la faculté de médecine de Lariboisière-Saint-Louis en 1971, directeur de l'unité de recherche Immunochimie et immunopathologie à l'I.N.S.E.R.M. de 1974 à 1981 puis de 1983 à 1987. Il met un terme à ses activités de recherche en 1988, à sa fonction hospitalière en 1993 et à ses activités universitaires à Paris-VII en 1996. Il décède le 26 avril 2010 à Paris.
On doit à Maxime Seligmann de nombreux et importants travaux en immunologie et immunopathologie humaines, qu'il a menés avec un souci constant de ne pas séparer la clinique du laboratoire et vice versa. On retiendra ses études sur les immunoglobulines normales et pathologiques et sur les manifestations cliniques que ces dernières provoquent, que ce soit dans la macroglobulinémie de Waldenström, dans les cryoglobulinémies ou encore dans le dépôt rénal pathologique de chaînes d'immunoglobulines. L'étude des immunoglobulines et des marqueurs de surface des cellules leucémiques et lymphomateuses lui a permis une description fine de nombreuses maladies hématologiques et a abouti à une nouvelle classification de celles-ci fondée sur l'expression, à la surface des cellules, de marqueurs reconnus par des anticorps spécifiques. On lui doit enfin, dans le domaine de l'auto-immunité, la mise en évidence d'anticorps dirigés contre l'ADN chez les malades atteints d'un lupus érythémateux disséminé. Au cours de la dernière partie de sa carrière scientifique et médicale, Seligmann s'est beaucoup investi dans la recherche sur le sida et dans la mise au point de traitements contrôlés, en particulier des traitements précoces. Il a, à ce titre, dirigé l'Agence nationale de recherche sur le sida (A.N.R.S.) de 1989 à 1993. Toute sa vie, Seligmann a participé non seulement à la vie académique médicale mais à la définition de la politique de santé et de l'éthique médicale en France.
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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