FARADAY MICHAEL (1791-1867)
Vers l'électromagnétisme
L'activité de Faraday comme chimiste fut, certes, féconde puisque, entre 1820 et 1825, il découvrit les premiers dérivés chlorés des hydrocarbures et le benzène, mit en évidence la liquéfaction du chlore et réalisa des alliages spéciaux. Mais dans le même temps, le jeune savant explora le domaine de l'électricité et du magnétisme, où il devait effectuer ses travaux les plus importants.
À la fin de 1821, il mit au point l'ingénieux dispositif montrant comment un courant électrique agit sur un pôle magnétique isolé et réciproquement. Cette action, qui se traduit par une rotation continue et fournit le principe d'un moteur nouveau, prouve surtout, aux yeux de Faraday, que le langage des forces attractives et répulsives, essentiellement radiales, est insuffisant puisque le phénomène révèle l'existence de forces transversales.
À la différence de ses contemporains, mais à la suite de Davy, Faraday ne croyait pas à l'existence de fluides impondérables, distincts, d'électricité positive et d'électricité négative, non plus qu'à celle des deux magnétismes. Il optait pour une explication universelle par des forces présentes jusque dans l'intime de la matière. Cela s'accordait avec ses vues de plus en plus affirmées sur la réalité d'atomes ponctuels entourés d'enveloppes de forces attractives et répulsives conformément à la théorie initialement avancée en 1758 par le jésuite Rudjer Josip Bǒsković (1711-1787). Ainsi put-il envisager l'électricité, le magnétisme, la lumière, la chaleur et l'affinité chimique comme autant de manifestations différentes du système de forces attractives et répulsives qui était attaché aux atomes ponctuels. Plus précisément, Faraday ne tint pas la transmission d'une force telle que l'électricité pour le flux d'un fluide matériel d'un point à un autre, mais pour une vibration d'une espèce particulière impliquant les atomes ponctuels et leur « coquille » de forces. Quand cette vibration dans un fil conducteur se propage dans le milieu environnant, ne serait-elle pas détectable comme une force magnétique ? En 1831, Faraday réalise un dispositif formé d'un anneau de fer qu'entourent deux spires : l'une, connectée à une batterie voltaïque, était destinée à créer une vibration primaire – l'anneau de fer devait en concentrer la composante latérale – ; l'autre spire, située à l'opposé, devait convertir les vibrations secondaires en courant électrique ; c'est ainsi que, le 29 août 1831, Faraday découvrit l' induction électromagnétique.
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Écrit par
- Leslie Pearce WILLIAMS
:
John Stambaugh professor of the history of science , Cornell University, Ithaca, États-Unis - Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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