MONGOLIE, République mongole
Nom officiel | Mongolie (MN) |
Chef de l'État | Ukhnaagiin Khürelsükh (depuis le 25 juin 2021) |
Chef du gouvernement | Luvsannamsrai Oyun-Erdene (depuis le 27 janvier 2021) |
Capitale | Oulan-Bator |
Langue officielle | Mongol |
Unité monétaire | Tugrik (MNT) |
Population (estim.) |
3 530 000 (2024) |
Superficie |
1 564 241 km²
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Histoire
La difficile restauration de l'indépendance (1911-1921)
Instauration d'une monarchie théocratique
Après plus de deux siècles passés sous la domination des suzerains mandchous, les Mongols sont confrontés aux politiques d'assimilation et de colonisation décrétées par Pékin en 1901. Mais la dynastie Qing, financièrement exsangue, minée par les agressions occidentales et les mouvements antimandchous, est sur le point de s'effondrer : Puyi abdiquera en février 1912. L'été précédent, dans la ville d'Urga (ou Khüriye, « Le Monastère »), des nobles mongols et des membres du haut clergé s'entendent avec le 8e Jebtsündamba, le plus prestigieux réincarné de Mongolie du nord (dite khalkha ou « extérieure »), pour restaurer l'indépendance mongole. Une demande d'aide est envoyée au tsar. Or la Russie, qui a perdu du terrain en Extrême-Orient depuis sa défaite de 1905 face aux Japonais et veut renforcer sa présence économique en Mongolie-Extérieure, toujours dans sa sphère d'influence, doit compter avec le Japon qui se réserve le Barga (Hulun-buir) et la Mongolie-Intérieure (du sud). Elle doit aussi ménager la Chine et les puissances européennes, et n'est donc pas prête à soutenir la réunification des Mongols ; elle se contente de fournir une aide pour leur auto-défense.
À la fin de novembre 1911, profitant des succès des républicains en Chine, les Mongols proclament, par une bulle du Jebtsündamba, leur indépendance et leur réunification sous l'égide du bouddhisme. Le 29 décembre 1911, le pontife d'origine tibétaine vénéré sous le nom de Bogda-gegen est intronisé sous le titre de Bogda-khan « exalté par la multitude ». Il réunit dans sa personne pouvoirs religieux et temporel. Les Mongols du Barga se rallient à cette théocratie, ainsi que les seize bannières des Mongols occidentaux. La plupart des bannières de Mongolie-Intérieure (35 sur 49) sont prêtes à faire de même.
La « Mongolie autonome »
Si les Mongols chassent sans grande difficulté les quelques troupes Qing stationnées en Mongolie, ils peinent à faire reconnaître leur indépendance et leur réunification par la communauté internationale. Les lettres transmises en octobre 1912 aux consulats du Japon et de plusieurs pays occidentaux à Harbin restent sans réponse. La Chine, même faible, entend conserver les territoires périphériques conquis par les Mandchous. En 1912-1913, des combats opposent en Mongolie-Intérieure troupes chinoises et Mongols du Bogda-khan. La Russie, qui ne veut pas d'une grande Mongolie, ne reconnaît pas non plus son indépendance, mais son « autonomie » (accord de 1912). À la fin de 1913, elle persuade la Chine d'accepter le statut d'autonomie pour la seule Mongolie-Extérieure. En 1915, l'accord tripartite de Kiakhta oblige le gouvernement mongol à admettre le principe d'une suzeraineté chinoise en renonçant à la Mongolie-Intérieure et aux autres territoires, et à accepter la présence de représentants de Pékin dans les principales agglomérations de Mongolie. La suzeraineté chinoise est toutefois nominale : c'est la Russie qui exerce son influence sur le pays et l'assiste dans sa modernisation. Mais l'organisation féodale n'est pas remise en cause, et des privilèges de la noblesse sont même étendus au haut clergé.
Le coup de force chinois et les premiers révolutionnaires mongols
Profitant des troubles en Russie, la Chine renforce sa présence dès l'automne de 1918. Chen Yi, le représentant de Pékin à Urga, persuade le Bogda-khan de renoncer à l'autonomie en échange de la garantie des droits de la noblesse et du clergé mongols. En novembre 1919, avant que cette proposition soit discutée par le Parlement mongol, le commandant militaire chinois Xu Shuzheng, dit « Petit Xu », contraint seize ministres et dignitaires à signer une pétition[...]
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Écrit par
- Françoise AUBIN : directeur de recherche au C.N.R.S. et à la Fondation nationale des sciences politiques (C.E.R.I)
- Marie-Dominique EVEN : chercheur au C.N.R.S., U.M.R. 8582
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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MONGOLIE, République mongole (chronologie contemporaine)
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