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PARIS (JEUX OLYMPIQUES DE) [1924] Contexte, organisation, bilan

Le 2 juin 1921, à l'occasion de la dix-neuvième session du C.I.O. tenue à Lausanne, Pierre de Coubertin se démultiplie pour que les jeux Olympiques reviennent à Paris. En effet, ses confrères du C.I.O. semblent préférer les candidatures d'Amsterdam ou de Los Angeles, mais le baron, durement éprouvé par l'échec des Jeux de Paris en 1900 noyés dans l'Exposition universelle, souhaite plus que vivement voir la messe olympique célébrée de nouveau dans son pays natal, avant de passer la main. Coubertin indique ainsi aux congressistes que, si Paris est désignée ville d'accueil des Jeux de 1924, il abandonnera la présidence du C.I.O. en ayant le sentiment d'avoir mené à bien son grand-œuvre. Outre Amsterdam et Los Angeles, Barcelone, Prague, Rome et Lyon se sont également portées candidates, à vrai dire sans trop de conviction. En définitive, Coubertin voit son vœu exaucé, grâce au désistement d'Amsterdam, qui obtient en contrepartie officiellement l'organisation des Jeux de 1928, alors que, pour l'édition de 1932, le choix de Los Angeles semble d'ores et déjà acquis. Solennellement, les congressistes désignent donc Paris ville organisatrice des VIIes jeux Olympiques (quatorze voix pour, quatre contre et une abstention).

Rapidement, pour éviter les bévues de 1900, un comité d'organisation est mis en place. Le comte Justinien de Clary, président du Comité olympique français et du Comité national des sports, est désigné commissaire général, tandis que Frantz Reichel se voit nommé secrétaire général et commissaire général sportif. Frantz Reichel, ancien sportif de haut niveau éclectique (rugby, athlétisme...), journaliste reconnu, dirigeant de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques, sera la cheville ouvrière de ce comité. On lance un concours pour la construction d'un stade de cent mille places, les sites envisagés étant le bois de Vincennes et le Parc des Princes. Mais, dans l'instabilité politique chronique de la IIIe République, le soutien de l'État s'avère quelque peu aléatoire, et les interlocuteurs gouvernementaux du comité d'organisation se succèdent. Coubertin, inquiet, envisage une solution de repli et prend discrètement contact avec Los Angeles au cas où l'administration française trop tatillonne mettrait le projet en péril. Puis il s'adresse aux plus hautes autorités de l'État et les alerte de la situation. Alexandre Millerand, président de la République, lui répond et promet que ses fonctionnaires vont se mettre au travail. En fait, ces derniers proposent une solution alternative... la tenue des Jeux à Lyon ! La situation se débloque enfin grâce à Pierre Guillou, président du Racing-Club de France, qui propose de faire édifier un stade de soixante mille places (dont dix mille places assises) sur ses terrains de Colombes (16 hectares), la contrepartie de cet engagement étant le versement au Racing-Club de France de 50 p. 100 des recettes des Jeux.

Le gouvernement ratifie rapidement l'obligatoire convention et accorde dans les plus brefs délais toutes les autorisations nécessaires. L'architecte Louis Faure-Dujarric est chargé des travaux, lesquels comprennent l'édification, à Colombes, du premier village olympique destiné à héberger les athlètes. Le stade de Colombes, de 144 mètres de longueur, est doté d'une piste en cendrée de mâchefer calciné de couleur rose de 8 mètres de largeur et de 500 mètres de circonférence. Un immense tableau d'affichage, large de 35 mètres et haut de 15 mètres, permettra de communiquer en permanence les résultats au public. Enfin, grâce à des haut-parleurs, des « speakers » pourront fournir diverses informations complémentaires aux spectateurs. Par ailleurs, pour rendre ce vaste complexe accessible, la Compagnie des chemins de fer s'engage à moderniser son réseau et à rénover la gare de Colombes, la[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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