- 1. L'agonie des empires
- 2. Les évolutions décalées de l'entre-deux-guerres
- 3. Guerre froide et conflit israélo-arabe
- 4. Des États « autoritaires-modernisateurs »
- 5. Percées saoudiennes
- 6. L'ébranlement iranien
- 7. Fin de l'ère bipolaire et nouvel ordre régional arabe
- 8. États consolidés, régimes contestés
- 9. Le « moment américain » au Moyen-Orient
- 10. Le tournant des « révolutions arabes »
- 11. Bibliographie
PROCHE ET MOYEN-ORIENT CONTEMPORAIN
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Le terme Moyen-Orient, qui traduit l'expression anglo-saxonne Middle East, n'apparaît qu'au début du xxe siècle pour désigner cette zone médiane entre Proche et Extrême-Orient, centrée sur le golfe Persique. Si les Américains l'étendent parfois du Maroc au Pakistan, les Européens la définissent plus volontiers comme un arc de cercle étiré de la vallée du Nil aux plateaux irano-afghans et des côtes sud de la mer Noire jusqu'aux rivages de l'océan Indien. Le mot tire ainsi ses origines de la géopolitique, même si les sciences sociales s'en sont emparées, s'efforçant de doter d'une hypothétique cohérence un monde contrasté et mal délimité.
À la charnière de l'Afrique, de la Méditerranée orientale et de l'Asie du Sud-Ouest, le Moyen-Orient est un espace ouvert, dépourvu de frontières naturelles. Carrefour géographique et humain, il se définit plus par les réseaux qui le parcourent que par les limites qui l'enserrent. S'il fallait pourtant lui découvrir une unité, elle se fonderait sur la dominante semi-aride du climat, qui détermine la confrontation séculaire entre monde nomade et paysanneries sédentaires et rend compte de la précarité des bases agraires. Dans ce milieu très dépendant de la continuité de l'effort humain, le déclin présent des sociétés est à la mesure de leur apogée passé.
Trois groupes humains ont fait l'histoire de la région : les Persans, les Arabes et les Turcs. Relativement homogène, le monde turc est solidement ancré sur le plateau anatolien depuis que les premières invasions turcomanes du xie siècle ont peu à peu subverti le peuplement grec. Le monde irano-afghan apparaît à l'inverse très diversifié, et, dans les frontières de l'Iran actuel, près de la moitié de la population n'est pas persanophone d'origine. L'Orient arabe enfin se décompose en trois sous-ensembles : la zone égypto-soudanaise, sur l'axe du Nil ; le Croissant fertile, qui étend ses complexités naturelles et humaines du littoral méditerranéen aux vallées mésopotamiennes ; la péninsule arabe enfin, que son centre désertique n'a jamais fermée aux influences extérieures. Ce tableau général simplifie pourtant abusivement les réalités du peuplement régional, car chacun de ces trois groupes humains prolonge son implantation au-delà des limites du Moyen-Orient tel qu'il est envisagé ici : les turcophones dans le Caucase et les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale, les Arabes au Maghreb, les persanophones au Tadjikistan : autant de souvenirs d'empire susceptibles de nourrir des tentations hégémoniques. L'incontestable prépondérance de ces trois peuples n'épuise pas la richesse ethnique de la région, que l'on songe aux populations africaines du Sud du Soudan, aux Kurdes, aux Arméniens ou aux Baloutches, pour n'en citer que quelques-uns.
Il est naturellement tentant d'opposer à cette extrême variété ethnolinguistique le puissant facteur unitaire que représente l' islam. Du Caire à Kaboul et d'Istanbul à Sanaa, le foisonnement des minarets, le dédale des souks ou la grâce des arabesques témoignent assez de la forte empreinte historique de l'islamité. Mais l'islam d'aujourd'hui, comme celui d'hier, n'est pas moins pluriel que les groupes qui s'en réclament : de l'islam réformiste et lettré des villes à l'islam populaire et mystique des confréries, en passant par cet islam idéologisé, devenu l'arme de toutes les protestations politiques. Les majorités musulmanes ne sauraient enfin nous faire oublier l'existence de minorités chrétiennes et juives notamment concentrées dans le Croissant fertile. N'y voir que des communautés résiduelles sans incidence sur le destin de la région serait méconnaître le rôle stratégique qu'elles ont joué dans la confrontation entre le Moyen-Orient et l'Occident. Ce serait négliger aussi l'enjeu qu'elles représentent aujourd'hui dans le débat sur la loi et la citoyenneté qui agite la plupart des sociétés. Le statut légal autant que la place sociale des minorités confessionnelles apparaît comme l'un des principaux tests d'une véritable modernité politique.
S'il est vain de rechercher une quelconque unité intrinsèque du Moyen-Orient, il n'est pas douteux en revanche que le temps long de sa confrontation avec l'Occident, depuis le xixe siècle, imprime à la région une unité de destin qui justifie à elle seule une approche globale.
L'agonie des empires
L'époque contemporaine commence en Orient avec l'irruption de l'Europe et les rivalités entre les puissances qui accompagnent ces poussées impériales. Un double affrontement oppose dans la région les acteurs principaux du « grand jeu » : un affrontement franco-britannique pour le contrôle de la Méditerranée orientale ; un affrontement anglo-russe autour de la ligne de fracture de l'Asie centrale. Les stratégies impériales de la Grande-Bretagne, principal maître d'œuvre de la question d' Orient, s'ordonnent autour des possessions indiennes de la Couronne. Dans cette perspective, le Moyen-Orient fait figure d'espace-relais contrôlant les routes de l'empire. Le monde ottoman en est la clé, lui qui tient les détroits et oppose une barrière à la poussée russe vers le sud. Le vieil empire est pour les Britanniques un mal nécessaire, et son intégrité territoriale, un impératif stratégique. En Asie centrale, les ambitions russes se heurtent au souci britannique d'assurer la protection avancée des frontières de l'Inde ; ici, l'équilibre conflictuel entre pressions anglaises et russes contribuera à la fixation des frontières nord de l'Iran et de l'Afghanistan.
Limites d'une modernisation importée
L'entrée du Moyen-Orient dans l'aire d'expansion de l'Occident s'est accompagnée d'une mutation sans précédent des sociétés locales, au contraire de l'image trompeuse d'immobilisme véhiculée par la littérature du voyage en Orient. L'Égypte de Méhémet-Ali dès 1805, l'Empire ottoman entre 1839 et 1876, à l'ère des tanzimat, et dans une moindre mesure la Perse des Qādjār, entreprennent tour à tour de moderniser leurs structures d'État. C'est une modernisation volontariste, conduite par une élite occidentalisée soucieuse de remédier au déclin des sociétés locales. C'est aussi une modernisation sélective, fondée sur l'importation de techniques administratives et militaires considérées comme des instruments neutres de progrès. L'extension des appareils d'État contraint les gouvernements à accroître les ressources qu'ils tirent des sociétés. Dans des économies à dominante agraire, la révision du statut des terres doit permettre de raffermir les bases de l'impôt et la suppression des pratiques d'affermage en assainir la perception. Tel est l'objet du Code foncier ottoman de 1858, dont les effets pervers feront des anciens intermédiaires fiscaux de l'État une nouvelle aristocratie foncière. Cette extension de la grande propriété terrienne absentéiste, qui s'accompagne du recul progressif des modes d'exploitation collectifs, marquera les structures agraires jusqu'aux réformes du xxe siècle.
Au-delà de ces préoccupations fiscales, la plupart des réformateurs ne prennent pas une conscience claire des impératifs du développement économique. Depuis le déclin de ce capitalisme commercial qui avait assuré sa base matérielle à la haute culture urbaine des temps abbassides, le Moyen-Orient a perdu son rôle de carrefour, et les élites musulmanes se sont détournées des activités économiques, abandonnées aux marchands étrangers et aux minoritaires locaux. Les dirigeants ottomans se montrent eux-mêmes plus préoccupés d'assurer la consommation intérieure que de susciter des activités productives. Tel est le sens de la vieille politique des capitulations, relayée au xixe siècle par des traités de commerce résolument libre-échangistes qui ruineront toute perspective de développement économique local. L'ouverture aux capitaux et aux techniques de l'Europe entretient pourtant la fièvre de la modernité, que l'on songe au percement de l'isthme de Suez, à la construction du Bagdadbahn ou encore à la première concession pétrolière accordée en 1901 à l'Anglo-Persian Oil Company. Mais l'indigence des ressources locales impose bientôt le recours massif à l'emprunt. La dépendance financière qu'il instaure conduira à la mise en tutelle des économies locales par les créanciers étrangers dans le dernier quart du xixe siècle, comme si la dette était la rançon directe d'une modernisation importée.
Mutations des structures d'empire
Les politiques de réforme ont introduit une distorsion plus préoccupante encore. À vouloir moderniser les institutions sans bouleverser les sociétés, elles ont déstabilisé les structures d'empire sans renouveler les rapports sociopolitiques. Ainsi, dans le monde ottoman, la société repose traditionnellement sur la dichotomie entre musulmans et non-musulmans. L'identification entre la loi de l'Empire et la loi de l'islam impose toutefois de reconnaître aux seconds un statut juridique spécifique. Les minoritaires jouissent ainsi d'une large autonomie religieuse et légale dans le cadre des millet. Mais sous la pression des puissances ajoutée à la fascination qu'exercent les modèles de la Révolution française sur les élites réformatrices, l'État ottoman promulgue, en 1839 et 1856, des Chartes fondamentales qui instaurent dans l'Empire une égalité civile nominale. La publication de nouveaux codes juridiques ainsi que la création de tribunaux séculiers s'inscrivent dans la même logique. Loin d'être supprimés pourtant, les millet voient leurs privilèges confirmés par le texte de 1856 qui laisse aux tribunaux communautaires la charge du statut personnel. La persistance des millet, conjuguée au principe de l'égalité civile, imposera moins une véritable égalité des individus qu'un équilibre nouveau des communautés. À moins qu'il ne s'agisse d'un déséquilibre. Car les majorités musulmanes voient trop souvent dans les réformes de simples privilèges indûment reconnus aux minorités sous la pression de leurs tuteurs étrangers.
Les structures d'empire se définissent encore par les nombreuses médiations qui assurent le lien entre le pouvoir politique et la société. L'État n'y entre pas en rapport avec le sujet mais avec le groupe de base, que ce soit le millet, la tribu, la guilde ou la confrérie. Dès lors que ces structures intermédiaires sont remises en cause, il importe de redéfinir la nature de la communauté politique, fondement de l'autorité de l'État. La première réponse fut historiquement apportée par l'islam. La religion musulmane fournissait traditionnellement un cadre normatif et juridique qui assurait l'organisation des groupes sous l'autorité des oulémas ('ulama). Mais si l'islam régulait le champ social, il se contentait de donner une caution de principe à l'État, seul maître du champ politique. Or le dernier des grands sultans ottomans, Abdūlhamid II, soucieux de stabiliser une société ébranlée par les réformes, a fait de la mobilisation au nom de l'islam la source directe de l'allégeance politique. Le rapport de l'islam à l'État se politise d'autant plus aisément que l'appartenance religieuse fournit la base d'une affirmation des sociétés face au défi occidental. L'appel initial à la défense du monde musulman contre la menace européenne vient des Indes et trouve un écho immédiat en Afghanistan et en Perse. C'est contre la domination britannique dans le sous-continent puis en Égypte que le penseur et activiste persan Djamāl al-Dīn al-Afghānī (1838-1897) théorise le panislamisme. Le sultan Abdūlhamid II en fera une arme politique. En définissant le califat comme une pure direction spirituelle de la umma, ce qu'il ne fut jamais, il se posait en protecteur des musulmans de Crimée, d'Asie centrale ou des Indes. Les puissances occidentales n'agissaient pas autrement avec les chrétientés orientales.
Maturations nationalistes
Si le panislamisme apporte aux mutations des sociétés une réponse issue de leur culture propre, le nationalisme apparaît à l'inverse comme un produit d'importation. Nombre de penseurs n'hésiteront pas à y voir le secret de la réussite occidentale, comme si l'Europe, après avoir proposé un modèle d'État, exportait désormais ses passions nationalistes. C'est une intelligentsia urbaine frottée d'idées nouvelles qui pense ces « communautés imaginées » dont les fondements ici peuvent être confessionnels autant qu'ethnolinguistiques. Mais, partout, le nationalisme sera culturel avant d'être politique. Ainsi le nationalisme turc s'enracine-t-il intellectuellement dans la réflexion des Jeunes-Ottomans, formés dans l'esprit des tanzimat, mais soucieux de légitimer les réformes en termes d'islam. En passant du cercle des Jeunes-Ottomans aux comités Union et Progrès des Jeunes-Turcs, le nationalisme se politise au tournant du siècle, nourrissant l'activisme des officiers et des bureaucrates qui feront la révolution constitutionnelle de 1908 à Istanbul. Dans l'éphémère printemps des nationalités suscité par l'onde de choc de la révolution jeune-turque, il faut faire une place à part à un nationalisme arabe socialement très composite. Le premier arabisme culturel, celui qui fleurit dans les villes du Croissant fertile sous le nom de nahda, doit beaucoup à la réflexion d'une intelligentsia chrétienne qui impose une nouvelle vision de l'arabité, fondée sur la langue et la culture, tandis que des intellectuels musulmans réformistes cherchent à rendre aux Arabes leur place centrale dans un islam épuré. Dès lors que se pose la question du pouvoir, l'arabisme politique devient le vecteur d'aspirations aussi diverses que les groupes sociaux qui les portent. Certains notables traditionnels, marginalisés par les évolutions laïcisantes et centralisatrices du pouvoir jeune-turc, se convertissent au nationalisme pour réagir contre la perte de leur statut : c'est le cas des Hachémites du Hedjaz, leaders en 1916 d'une révolte arabe anti-ottomane soutenue par la Grande-Bretagne. Certains officiers modernistes supportent de plus en plus mal, quant à eux, leur subordination à l'état-major turc comme à l'élite turco-circassienne en Égypte. Pour de nouvelles couches sociales enfin, formées de journalistes, d'avocats ou de professeurs, le nationalisme apparaît comme l'expression privilégiée de leurs aspirations à la mobilité sociale et politique.
Les mutations ont été plus lentes dans la Perse des Qādjār, car le pays n'a guère connu les expériences modernisatrices menées en Égypte comme dans l'Empire ottoman. Ici, le nationalisme se cristallisera, à l'extrême fin du xixe siècle, dans le rejet des concessions étrangères imposées à la dynastie affaiblie. La protestation populaire atteint son apogée lors du boycott du tabac déclenché en 1891 contre l'octroi du monopole du tabac à une société britannique. Mais les événements de 1891-1892 sont lourds d'autres évolutions qui marqueront le xxe siècle, témoin cette alliance politique scellée entre oulémas, bazaris (commerçants du bazar) et réformateurs sécularistes, que l'on retrouve à l'œuvre lors de la révolution constitutionnelle de 1905 à 1907, comme dans les protestations de 1907 contre la division du pays en zones d'influence. C'est la même configuration politique qui sera aux origines de la révolution islamique de 1979. Dans cette alliance triangulaire, la hiérarchie des oulémas chiites détient un rôle spécifique, sans équivalent dans le monde musulman. Si l'islam, à la différence du christianisme, est bien une religion sans Église, la Perse est dotée d'un véritable clergé depuis que, au xvie siècle, la dynastie des Safavides a converti le pays au chiisme grâce au prosélytisme de clercs venus du Liban, d'Irak ou de Bahrein. Au cours des deux siècles suivants, l'affaiblissement des Safavides et de leurs successeurs a permis aux oulémas de prendre leurs distances à l'égard du pouvoir d'État. Cette autonomisation a été servie par l'indépendance économique du clergé, assurée par sa richesse foncière et le bénéfice des taxes religieuses qui lui sont directement versées. Mais, tandis que se constituait une hiérarchie de clercs, le revivalisme de la pensée chiite ouvrait la voie à l'innovation religieuse, voire à l'activisme politique d'une fraction du clergé, celle-là même qui allait prendre, à plusieurs reprises au cours du xxe siècle, la tête des mouvements de protestation.
Balkanisation du Proche-Orient
L'effondrement de l'Empire ottoman, au lendemain de la Première Guerre mondiale, peut apparaître comme l'aboutissement logique des processus dissolvants que nous avons vus à l'œuvre tout au long du xixe siècle. Il n'en est pas moins précipité par la défaite militaire consécutive au choix de l'alliance allemande. Dès lors, les anciens tenants de l'intégrité ottomane se révéleront les adversaires les plus acharnés des Ottomans puis des Turcs. À la fin de la guerre, en l'absence de la Russie qui a basculé dans la révolution, le face-à-face franco-britannique façonne la carte territoriale du Proche-Orient d'aujourd'hui. Il le fait au mépris des réseaux d'échange traditionnels, subvertis par les nouvelles frontières qui atomisent le Croissant fertile. Les États s'ordonnent autour des groupes humains dont l'émancipation a pu bénéficier du soutien actif des puissances. La Grande-Bretagne encourage à la fois le sionisme, désireux d'obtenir la création en Palestine d'un Foyer national juif, et ce nationalisme arabe, aristocratique et militaire, incarné par le mouvement hachémite, semant ainsi les germes du conflit qui dominera l'histoire contemporaine de la région. La France émet quant à elle des prétentions sur la Syrie, tant au nom de sa protection traditionnelle des catholiques d'Orient que dans une logique d'expansion impériale qui voit dans le Proche-Orient le prolongement naturel de ses possessions maghrébines. Mais la difficulté de concilier le patronage de ses clientèles chrétiennes et le rapprochement avec les majorités musulmanes ne cessera d'hypothéquer sa politique orientale. En réalité, la France n'a guère considéré les nationalistes arabes comme des interlocuteurs crédibles, soit qu'elle les ait exclusivement assimilés à l'islam sunnite, soit qu'elle n'ait voulu y voir que l'instrument des ambitions territoriales britanniques sur le Proche-Orient : une politique qui favorisera la naissance d'un Liban indépendant, territorialement élargi sous la pression du libanisme maronite et l'éclatement de la Syrie en quatre entités distinctes. D'autres peuples seront un moment soutenus dans leurs aspirations nationales, avant d'être sacrifiés aux lois supérieures de la géopolitique. C'est le cas des Arméniens et des Kurdes. Dans le traité de Sèvres, imposé à l'Empire ottoman en 1920, les premiers se voyaient attribuer un État sous mandat américain. Aux seconds, le texte reconnaissait une entité autonome réduite à une fraction de l'actuel Kurdistan de Turquie. Car la Grande-Bretagne ne pouvait envisager l'indépendance d'un Kurdistan méridional au sous-sol gorgé de pétrole. Le repli politique américain et la résistance imprévue du mouvement national turc ruineront ce schéma. La sympathie dont les Arméniens ont un moment bénéficié dans les opinions occidentales à la suite du génocide de 1915 n'aura pas suffi à leur assurer un État. Répression et cooptation se conjugueront dans la nouvelle Turquie pour tenter de faire des Kurdes anatoliens les « Turcs des montagnes ».
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Écrit par
- Nadine PICAUDOU : professeur des Universités, Institut national des langues et civilisations orientales, Paris
- Aude SIGNOLES : maître de conférences habilitée à diriger des recherches, Sciences Po Aix
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