RHÔNE-ALPES
Le réseau urbain, armature régionale
L'influence lyonnaise a été, on l'a dit, déterminante dans la construction économique de la région. Mais, contrairement à Paris ou à Toulouse, cette prééminence n'a pas étiolé l'ensemble de l'armature urbaine de Rhône-Alpes. Au contraire, le réseau urbain est particulièrement complet et étoffé à tous les niveaux. Si l'on raisonne en termes d'aire urbaine (les villes centres et leur aire d'influence), celle de Lyon et de Saint-Étienne/Saint-Chamond (512 800 hab. en 2012) s'emboîtent désormais dans une région urbaine de plus de 2,5 millions de métropolitains. Grenoble, avec 679 800 habitants, est de la taille d'une capitale régionale, tandis que les aires urbaines des chefs-lieux départementaux (Annecy, Bourg-en-Bresse, Chambéry, Roanne, Valence) oscillent entre 100 000 et plus de 220 000 habitants. L'extension territoriale des aires urbaines est en général liée à leur taille. Soixante-dix villes de plus de 10 000 habitants complètent ce réseau, que le maillage particulièrement dense des infrastructures autoroutières et de voies rapides concrétise. La plupart des grandes villes de Rhône-Alpes bénéficient d'un bon niveau de desserte en T.G.V., tant vers Paris et l'Europe du Nord que vers la Méditerranée. La réalisation d'une liaison rapide transalpine vers Turin, dont la mise en service est prévue pour 2020, résoudrait en partie l'épineux problème du trafic routier dans les vallées alpines, et donnerait à Lyon en général, et à son aéroport Saint-Exupéry en particulier, une place exceptionnelle de plate-forme multimodale européenne. Pour l'instant, le trafic de 8,5 millions de voyageurs aériens (2014) à Lyon - Saint-Exupéry (quatrième rang en France) se situe en deçà du potentiel régional.
Ce réseau urbain permet à la région d'atteindre une masse critique en matière de fonctions métropolitaines (enseignement supérieur, recherche, grands équipements culturels...). Mais elle est encore loin, néanmoins, des régions européennes auxquelles on la compare ou dont elle se rapproche (Lombardie, Catalogne, Bade-Wurtemberg...). L'ensemble des établissements universitaires et des grandes écoles accueille 245 000 étudiants, essentiellement à Lyon, Grenoble et Saint-Étienne, et forme 15 p. 100 des ingénieurs français : on n'en attendait pas moins d'une région où l'industrie reste très valorisée. La recherche a bénéficié de la décentralisation de grands équipements scientifiques (deux E.N.S. à Lyon, le C.E.A. et le Synchrotron à Grenoble), mais aussi d'une forte implication des entreprises dans la recherche-développement qui se traduisent par un volume de brevets déposés sans équivalent ailleurs en régions. Certaines spécialités dans les centres hospitaliers et cliniques connaissent également un rayonnement au niveau national et européen (transplantations, neurologie, cancérologie, grands brûlés, etc.).
Dépourvue d'une assise historique, Rhône-Alpes apparaît comme une belle réussite territoriale du dernier quart du xxe siècle. Pour autant, l'ensemble n'est pas sans faille. Si le leadership politique de Lyon a longtemps été contesté, notamment par Grenoble, la coopération entre villes semble aujourd'hui meilleure.
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Écrit par
- Franck SCHERRER : agrégé de géographie, professeur de géographie, aménagement de l'espace et urbanisme à l'université Lyon-II
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