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ROCHES (Classification) Roches métamorphiques

Nomenclature

Une classification systématique des roches métamorphiques n'est guère possible, et d'ailleurs elle n'est pas souhaitable. Il est néanmoins évident qu'une nomenclature est indispensable. La nomenclature usuelle, réduite à l'essentiel, est la suivante.

Gneiss

Les tectonites métamorphiques principalement formés de quartz et de feldspaths, exprimés macroscopiquement, à schistosité ou foliation plus ou moins marquée, de grain grossier ou moyen, sont appelés des gneiss. Les gneiss sont habituellement désignés selon la nature des autres minéraux de la roche : gneiss à biotite, à grenat, à sillimanite, à cordiérite, à orthopyroxène, à riebeckite, etc., gneiss à silicates calciques, gneiss amphiboliques, etc. Suivant l'origine, on reconnaît deux grands groupes de gneiss : les orthogneiss dérivent du métamorphisme de roches magmatiques généralement de composition acide ou intermédiaire (granites, rhyolites, etc.), les orthogneiss basiques rentrant souvent dans le groupe des amphibolites (cf. infra) ; les paragneiss dérivent du métamorphisme de séries sédimentaires ou volcano-sédimentaires renfermant des schistes, des arkoses, des grauwackes, des tufs remaniés. Ces deux catégories de gneiss sont souvent étroitement associées sur le terrain. Parmi les paragneiss d'origine pélitique, issus de séries alumineuses (schistes), on appelle kinzigites des gneiss catazonaux, fréquents, renfermant à la fois du grenat, de la cordiérite et de la sillimanite en présence de biotite et de feldspath potassique. On réserve le nom de leptynite à des gneiss de grain fin, généralement peu micacés, et dont l'origine, comme pour les gneiss, peut être « ortho » ou « para ».

Notons que, dans la catazone de haut degré, les roches métamorphiques quartzo-feldspathiques dont la texture de tectonite n'est pas toujours apparente sont encore appelées « gneiss ».

Micaschistes et phyllades

À l'inverse des gneiss, les micaschistes et les phyllades sont des tectonites métamorphiques où prédominent les micas, d'où leur schistosité très marquée. Ils dérivent de roches sédimentaires de nature pélitique. Les micaschistes sont de grain gros et moyen, souvent riches en porphyroblastes (micaschistes à grenat, à disthène, à cordiérite...). Les phyllades ou schistes sont à grain plus fin et sont souvent désignés par le minéral le plus abondant : séricitoschiste, chloritoschite, talcschiste ; ou par le nom d'un minéral remarquable : schiste à paragonite, schiste à chloritoïde, etc. On appelle calcschiste des schistes riches en carbonates.

Schistes verts et spilites

Une variété de chloritoschiste de composition généralement basique avec épidote et actinote, fréquente dans les Alpes, est appelée schiste vert ou prasinite.

Les spilites représentent d'anciennes roches volcaniques à textures magmatiques souvent conservées, de composition basique ou intermédiaire, dont la minéralogie et la composition chimique initiale ont été plus ou moins modifiées par métasomatose. Caractérisées par la présence d'albite, de chlorite, de calcite et d'actinote, elles se rattachent aux schistes verts.

Amphibolites et éclogites

Les amphibolites sont des roches basiques où l'amphibole est le minéral prédominant, les plus communes étant à hornblende et plagioclase, avec ou sans quartz et biotite, dans la mésozone ou la catazone de bas degré. Les prismes d'amphibole sont généralement répartis dans des plans ou des lits d'origine variée (sédimentaire, mécanique ou métamorphique), et, parfois, ils sont orientés linéairement. Comme pour les gneiss, on distingue des ortho- et des para-amphibolites. Les glaucophanites constituent une variété très remarquable d'amphibolite épizonale.

Éclogite - crédits : G. Godard/ IPGP

Éclogite

Les éclogitessont aussi des roches basiques essentiellement formées de clinopyroxène (omphacite)[...]

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Écrit par

  • : professeur de pétrographie à l'université de Paris-VI-Pierre-Marie-Curie

Classification

Médias

Cycle des roches - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cycle des roches

Schistes - crédits : Jacques-Marie Bardintzeff

Schistes

Gneiss œillé - crédits : Guy Colombeau / LASEH

Gneiss œillé

Autres références

  • ACIDES ROCHES

    • Écrit par
    • 426 mots

    En pétrographie, on qualifie de « roches acides » celles qui contiennent plus de 65 p. 100 en poids du constituant SiO2 (la silice). Comme les minéraux les plus siliceux — à l'exception bien entendu du quartz — sont les feldspaths alcalins, pour lesquels la teneur en SiO2 est précisément...

  • ANDÉSITES ET DIORITES

    • Écrit par , , et
    • 2 066 mots
    • 2 médias
    C'est à l'abbé Haüy (Traité de géognosie de J. F. d'Aubuisson de Voisins, 1819), qui mettait ainsi l'accent sur la présence, dans ces roches plutoniques, de minéraux différant nettement les uns des autres par leur couleur, que les diorites doivent leur nom (du grec diorizô...
  • ARGILES

    • Écrit par et
    • 2 654 mots
    • 7 médias

    Les argiles ont été utilisées très tôt dans l'histoire de l'humanité, après le silex et la pierre taillée. Ce matériau possède des propriétés plastiques particulières : facilement modelable, il peut être figé de façon irréversible, ce qui a permis les premières applications domestiques...

  • BASALTES ET GABBROS

    • Écrit par , et
    • 3 670 mots
    • 2 médias

    Les basaltes et les gabbros sont des roches magmatiques dont la composition chimique est très voisine. Basaltes et gabbros sont en effet intimement liés géographiquement puisqu'ils représentent les constituants largement majoritaires de la croûte océanique (ou « plancher océanique »). Schématiquement,...

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