MILLA ROGER (1952- )

Le footballeur camerounais Roger Milla, attaquant à la technique impeccable, redoutable buteur, compétiteur-né, célèbre pour sa longue carrière – il participa à la Coupe du monde en 1994, à quarante-deux ans –, fut la star de la Coupe du monde 1990, en Italie, quand le Cameroun devint la première équipe africaine à atteindre les quarts de finale de cette compétition. Roger Milla reçut à deux reprises le ballon d'or africain (1976, 1990).

Albert Roger Miller (son vrai nom) est né le 20 mai 1952 à Yaoundé. Adolescent au talent précoce, il affine sa technique et son sens du but, à partir de treize ans, au sein de l'Éclair de Douala, club qu'il rejoint en 1965. Il évolue ensuite avec les Léopards de Douala (1970-1972) et remporte le Championnat du Cameroun en 1972. Transféré au Tonnerre de Yaoundé, il brille en 1975 : il tient un rôle clé dans la victoire de son équipe lors de la première Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe.

Vedette en Afrique, Roger Milla décide de gagner l'Europe pour donner une nouvelle impulsion à sa carrière. Il part donc pour la France, où il évoluera successivement à Valenciennes (1978-1979), Monaco (1979-1980), Bastia (1980-1984), Saint-Étienne (1984-1986) et Montpellier (1986-1989). Ses débuts dans l'Hexagone sont difficiles et il ne s'épanouira guère dans le Championnat de France, du moins en première division. Il remporte néanmoins la Coupe de France avec l'A.S. Monaco en 1980, puis avec Bastia en 1981 : cette année-là, il inscrit pour l'équipe corse le but de la victoire face à Saint-Étienne en finale (2-1). Il n'hésite pas, en 1984, à signer à Saint-Étienne, club pourtant relégué en deuxième division ; il inscrit de nombreux buts sous le maillot des Verts. Puis, en 1986-1987, il est l'un des grands artisans de l'accession de Montpellier en première division.

Néanmoins, c'est grâce à ses performances avec l'équipe nationale du Cameroun – les Lions indomptables – que Roger Milla connaît réellement la notoriété. Lors de la Coupe du monde en Espagne, en 1982, le Cameroun force le respect de tous les journalistes : l'équipe est certes éliminée au premier tour, mais, en réalisant trois matchs nuls, elle quitte la compétition invaincue ; dans son groupe, elle a terminée à égalité de points avec l'Italie (le Cameroun est éliminé uniquement parce qu'il a inscrit un but de moins que l'Italie), qui remportera le trophée. Puis Roger Milla gagne la Coupe d'Afrique des nations en 1984 et en 1988. La gloire l'attend cependant à trente-huit ans, lors de la Coupe du monde 1990 en Italie. Malgré son statut de remplaçant, il est la star de la compétition. Lors du match de huitième de finale face à la Colombie, il entre sur le terrain peu après la mi-temps et, en prolongation, inscrit les deux buts de la victoire de son équipe (2-1). Après chacun des ses buts, il effectue quelques pas de makossa, une danse camerounaise, près du poteau de corner. Il a lancé une mode et il sera imité durant des années par des buteurs du monde entier. Les Lions indomptables sont éliminés en quart de finale par l'Angleterre (3-2) mais, lors d'une édition bien terne de la Coupe du monde, Roger Milla et ses partenaires ont réussi à faire souffler un vent de fraîcheur sur la compétition. Quatre ans plus tard, le « vieux lion » sort de sa semi-retraite (il jouait alors dans un obscur club indonésien) et participe à la Coupe du monde aux États-Unis. À quarante-deux ans, il devient le footballeur le plus âgé à marquer un but en phase finale d'une Coupe du monde.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS