ROYAUME-UNI Économie
Capitale | Londres |
Unité monétaire | Livre sterling (GBP) |
Population (estim.) |
68 278 000 (2024) |
R.N.B. par habitant (USD) |
48 890 $ (2022) |
Terre de naissance du néolibéralisme, mais aussi de la « troisième voie », le Royaume-Uni a développé un modèle original, au bord de l’Union européenne (UE), dont il est membre de 1972 à 2020, à l’extérieur ensuite.
Le Royaume-Uni a été l'un des rares pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), avec les États-Unis et le Canada, à bénéficier de ressources énergétiques importantes, ressources sur lesquelles il a pu fonder son développement et sa puissance industrielle. Le charbon au xixe siècle, l'énergie nucléaire à partir des années 1950, le pétrole et le gaz dès 1975 lui ont longtemps donné l'image d’un pays fortement industrialisé. Les années 1980 et 1990 ont profondément transformé cette image. Le Royaume-Uni s’est doté d’une économie de services, déréglementée et flexible. Londres est devenue la première place boursière européenne, avec le London Stock Exchange (LSE), et l'une des toutes premières places financières internationales. Le PIB britannique par habitant était, en 1980, inférieur de 19 % au niveau français, de 24 % au niveau allemand (en parité de pouvoir d’achat). De 1980 à 2007, il a augmenté de 2,4 % par an (contre 2,1 % pour les États-Unis, 1,7 % pour l’Allemagne et la France). En revanche, de 2007 à 2019, il n’a progressé que de 0,4 % par an (contre 1 % pour les États-Unis et l’Allemagne, 0,5 % pour la France). Le Royaume-Uni a souffert de la crise financière, puis de l’annonce du Brexit. En 2019, le PIB britannique par habitant restait inférieur de 2 % au niveau français, de 14 % au niveau allemand. Le Royaume-Uni reste un pays à multiples facettes.
L'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher en 1979 a marqué une rupture considérable dans l'environnement économique et social du pays. Sa personnalité autoritaire, qui lui a valu le surnom de Dame de fer, s'est doublée d'une obstination forcenée à faire entrer le Royaume-Uni dans une nouvelle ère. Les réformes structurelles entreprises durant les années 1980 et 1990, notamment en matière de déréglementation et d'assainissement des finances publiques, ont été la marque de l'ère Thatcher. Élu en 1997 sur le slogan « Investissement et réforme », Tony Blair a également marqué de son empreinte l'économie du Royaume-Uni. Il a développé le concept de « troisième voie », un libéralisme compatible avec des préoccupations sociales. Il s'est donné l’objectif de relever le défi social outre-Manche, avec un approfondissement des politiques de lutte contre les inégalités sociales, le renforcement des politiques en matière d'emploi et la mise en place d'un vaste programme d'infrastructures. Malgré son pragmatisme économique, son successeur, Gordon Brown, n'a pas survécu politiquement aux conséquences de la crise économique mondiale qui a particulièrement frappé le Royaume-Uni à partir de 2008. David Cameron est devenu Premier ministre en mai 2010, à la faveur d’une coalition libérale démocrate et du projet de Big Society. Il a entrepris d’assainir les finances publiques en imposant le plan d’austérité le plus drastique qu’ait connu le Royaume depuis 1945, tout en essayant de mobiliser les capacités de croissance de l'économie britannique, afin que celle-ci rebondisse à moyen terme. David Cameron s’était engagé à organiser un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’UE si les conservateurs remportaient les élections en 2015, ce qui s’est produit. Le référendum a eu lieu le 23 juin 2016, la sortie de l’UE l’a emporté ; David Cameron a démissionné et Theresa May lui a succédé. Les années suivantes ont été marquées par les discussions sur les modalités du Brexit. En juillet 2019, Boris Johnson remplaçait Theresa May, et les conservateurs remportaient de nouveau les élections législatives[...]
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Écrit par
- Emmanuel HACHE : professeur associé à l'IFP School, responsable du programme Petroleum Economics and Management
- Catherine MATHIEU : économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques
Classification
Médias