ROYAUME-UNI Histoire
Nom officiel | Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (GB) |
Chef de l'État | Le roi Charles III (depuis le 8 septembre 2022) |
Chef du gouvernement | Keir Starmer (depuis le 5 juillet 2024) |
Capitale | Londres |
Langues officielles | Anglais ; gaélique et gallois (langues officielles localement) |
L'espace géographique britannique n'a pas coïncidé, pendant longtemps, avec une réalité politique. Seuls l'Angleterre et le pays de Galles réalisèrent leur unité au cours du Moyen Âge (bien que l'intégration totale soit le fait de Henri VIII Tudor) ; l'Écosse ne fut unie à sa voisine du Sud, au xviie siècle, que par ses souverains Stuarts, à titre personnel, ou le temps, fort bref, de la république cromwellienne : il faut attendre l'Acte d'union de 1707 pour voir naître un véritable royaume de Grande-Bretagne, tandis que l’Écosse cherche depuis les années 2000 à regagner son indépendance. Le « Royaume-Uni » résulte du véritable coup de force légal de William Pitt en 1801, imposant au Parlement irlandais d'unir l'île d'Érin et la Grande-Bretagne : mariage forcé, constamment remis en question par la suite, modifié en 1921-1922 par la « partition » de l'Irlande, dont six comtés seulement, formant l'« Ulster », demeurent dans le Royaume-Uni.
Rattachée à la chrétienté latine et à Rome, malgré des crises graves au xiiie siècle, l'Angleterre s'arrache à la domination des papes à partir des années 1530, imitée progressivement par l'Écosse après 1560. Elle devient le bastion de la Réforme européenne. Définis par un « antipapisme » virulent, les premiers siècles de la Réforme ne sont pas marqués par la tolérance, même à l'égard de « dissidents » rétifs à l'Église nationale qu'on a voulu construire respectivement en Angleterre et en Écosse ; le xviie siècle a vu culminer les luttes entre « puritains » et anglicans avant qu'en 1689 l'Acte de tolérance accorde au moins la liberté de conscience et de culte à tous les protestants.
La position mondiale de l'île a également connu des modifications fondamentales. Pendant longtemps, elle figure la pointe extrême du continent, face à des espaces océaniques hostiles et inconnus. Son entrée dans l'histoire a été déterminée par la conquête romaine ; son peuplement médiéval est lié à des invasions germaniques, scandinaves, normandes. Le royaume d'Angleterre, entre 1066 et la fin du xve siècle, a été grand par ses prolongements continentaux et a servi de tremplin fréquent aux ambitions dynastiques de ses souverains sur la France voisine, que la titulature royale a d'ailleurs rangée au nombre des possessions anglaises de 1339 à 1802. Le siècle des Tudors, entre 1485 et 1603, porte la marque de la conquête par les Européens – les Espagnols et les Portugais surtout – d'espaces transatlantiques : les souverains du royaume se lancent à leur tour vers le « grand large » ; confirmé au xviie siècle, à l'époque de la révolution et du premier Acte de navigation, ce choix dessine le destin nouveau d'une grande thalassocratie, d'une nouvelle Athènes aux dimensions du monde. Un « destin » affirmé à travers l'acquisition d'immenses territoires, aboutissant, à l'époque victorienne, et malgré la perte en cours de route des États-Unis, à la construction du plus vaste empire de l'histoire, « sur lequel le soleil ne se couche jamais » – un quart des terres émergées et de la population mondiale. Au lendemain de la Grande Guerre, accru des dépouilles allemandes et ottomanes, il culmine à 33 millions de kilomètres carrés et à un demi-milliard de sujets.
Le déclin contemporain, la décolonisation, pratiquement achevée vers 1964, malgré la survivance jusqu'en 1979 de la question rhodésienne et jusqu'en 1997 de la souveraineté sur Hong Kong, ont amené la Grande-Bretagne à reconsidérer totalement son rôle mondial. En adhérant au Marché commun le 1er janvier 1973, en confirmant ce choix lors du référendum de 1975, le Royaume-Uni a cherché à accomplir un étonnant – mais provisoire[...]
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Écrit par
- Bertrand LEMONNIER : agrégé de l'Université, docteur en histoire, professeur de chaire supérieure au lycée Louis-le-Grand, Paris
- Roland MARX : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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