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SALT LAKE CITY (JEUX OLYMPIQUES DE) [2002] Contexte, organisation, bilan

Salt Lake City n'est pas novice en matière de candidature à l'organisation des Jeux d'hiver : la métropole des mormons a multiplié les tentatives, mais toutes se sont soldées par un échec. Pour les Jeux de 1972, le C.I.O. lui préféra Sapporo ; dans l'optique des éditions de 1992 puis de 1994, elle n'a pas réussi à séduire le Comité olympique américain, qui choisit à chaque fois de présenter Anchorage ; en 1991, son dossier pour les Jeux de 1998 semblait très solide, mais Nagano, dont le dossier paraissait pourtant moins abouti, lui souffla de peu la victoire (quarante-six voix contre quarante-deux). Du 15 au 17 juin 1995, à l'occasion de la cent quatrième session du C.I.O. tenue à Budapest (Hongrie), Salt Lake City tente une nouvelle fois sa chance. Östersund (Suède), Sion (Suisse) et Québec (Canada) sont ses rivales. Le 16 juin, le résultat est sans appel et surprenant : pour la première fois depuis la désignation de Sapporo pour les Jeux de 1972, un seul tour de scrutin est nécessaire, Salt Lake City obtenant la majorité absolue (cinquante-quatre voix), alors qu'Östersund comme Sion réunissent quatorze suffrages, Québec seulement sept.

Le comité d'organisation (Salt Lake Olympic Committee, S.L.O.C.) se met au travail dès la fin de 1995. Mais, en décembre 1998, le Suisse Marc Hodler, vice-président du C.I.O., jette un pavé dans la mare olympique : il révèle que Salt Lake City a acheté les votes de plusieurs membres du C.I.O. La corruption est avérée, la communauté mormone se dit choquée par ces pratiques contraires aux principes religieux, Juan Antonio Samaranch, président du C.I.O., diligente une enquête... Dès le 8 janvier 1999, Frank Joklik, président du S.L.O.C., et Dave Johnson, vice-président, présentent leur démission. L'homme d'affaires Mitt Romney succède à Frank Joklik. Mais tout s'emballe : Deedee Corradini, maire de la ville depuis 1992, indique qu'elle ne briguera pas un nouveau mandat en 2000 ; Michael Leavitt, gouverneur de l'Utah, met en cause le C.I.O. Le rapport de la commission d'enquête du C.I.O. est accablant : Salt Lake City a distribué 1,3 million de dollars de pots-de-vin pour soudoyer plusieurs « cardinaux » du C.I.O. Quatre membres du C.I.O. présentent leur démission, six autres sont exclus. Ce grand ménage permet de ne pas retirer l'organisation des Jeux de 2002 à Salt Lake City.

Mitt Romney restructure le S.L.O.C., faisant de la transparence le nouveau leitmotiv du comité d'organisation, dont il réduit le budget de fonctionnement. Bien sûr, les sites des Jeux sont choisis depuis un bon moment et tous les travaux sont achevés ou presque. Les cérémonies d'ouverture et de clôture se déroulent dans le stade Rice-Eccles (cinquante mille places), dont la construction est financée par l'homme d'affaires Spencer Eccles. Deux patinoires sont édifiées pour le tournoi de hockey sur glace : l'E Center (dix mille cinq cents places) et la Peaks Ice Arena (huit mille cinq cents places). Le Salt Lake City Ice Center, inauguré en 1991, est rénové et agrandi (dix-sept mille places) afin d'accueillir les épreuves de patinage artistique et de short-track. L'Utah Olympic Oval (cinq mille deux cents places), dont l'anneau de glace s'avère propice aux grandes performances, est érigé au sud-ouest de la ville pour les compétitions de patinage de vitesse. L'Utah Olympic Park est implanté à Park City, une petite ville de montagne sise à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Salt Lake City : c'est là que se tiennent les compétitions de bobsleigh, de luge, de skeleton et de saut à skis ; quinze mille spectateurs peuvent assister aux épreuves de glace, plus de vingt mille aux concours de saut à skis. Non loin de là, Park City Mountain Resort, une station de sports d'hiver créée en 1963, accueille[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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