SÉRICICULTURE
La sériciculture, ou culture de la soie, fut, jusqu'au xie siècle, un secret et un monopole des Asiatiques. Les routes de la soie aboutissaient à Boukhara, puis au golfe Persique et à Smyrne, d'où les Arabes exportaient les tissus précieux en Occident. Au xie siècle, les Italiens s'initient à l'élevage du ver à soie. Au xve siècle, la sériciculture s'étend en Espagne, puis en France (basse vallée du Rhône). En 1938 le Japon produisait encore 80 p. 100 de la soie grège du monde. Lyon et Milan restaient les places principales du négoce de la soie.
L'essentiel de la production est fourni par le Bombyx mori. À Madagascar, la soie provient du landibé (ver indigène) ou de l'araignée à soie qui construit d'énormes nids ; cette soie n'a pas accédé au marché mondial et alimente des manufactures locales.
Le Bombyx mori ne vit que sur le mûrier blanc (Morus alba) et ne consomme que les feuilles du printemps, d'où la nécessité d'un climat à hiver tiède — climat de mousson ou méditerranéen à la limite. De plus, le Bombyx mori a besoin d'une forte humidité et d'une température ambiante de 20 à 25 0C. Deux solutions : élever le ver à la température de l'air (Asie chaude) ou utiliser des chambres chauffées (au Japon, en Europe ; les magnaneries en France). Le massage des feuilles et le traitement des cocons nécessitent une main-d'œuvre abondante et bon marché. Dans tous les pays à salaires élevés, la sériciculture est en position marginale et difficile, ne se justifiant que par l'éloignement de l'Orient. Des crises graves éclatent dès qu'il y a baisse des cours mondiaux. Le Japon domine la production de la soie, les États-Unis sont les plus gros consommateurs. Yokohama et New York font le marché. Les autres pays producteurs sont la Chine, l'U.R.S.S., les pays du Levant, l'Italie (Vénétie). La sériciculture du Vivarais a été ruinée par la pébrine et par la concurrence de la viticulture.
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Écrit par
- Roger BÉTEILLE : agrégé de l'Université, maître assistant à l'université de Poitiers
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