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FEU SYMBOLISME DU

Le feu fulgurant

Il en va de même lorsque l'on parcourt l'autre grand axe des images induites par le feu : celui du feu fulgurant. Ce dernier se situe dans un tout autre univers structural, celui des structures héroïques (ou schizomorphes), et est le symbole de la purification, du changement radical, du baptême. L'on passe facilement de l'une à l'autre de ces deux constellations divergentes, la calorifique et la fulgurante, grâce au symbolisme intermédiaire de la naissance. La naissance à la lumière devient ici la renaissance, le baptême par le feu. L'emblème du Phénix assure cette continuité entre la cendre chaude et féconde et la flamme fulgurante et ressuscitée.

Le feu, non seulement possède les qualités tactiles et cœnesthésiques qui lui donnent son accent symbolique thermique, mais se rattache, par la sensibilité oculaire, au grand archétype de la lumière. Aussi constelle-t-il fréquemment avec l'accent de masculinité que la lumière apporte à tout ce qu'elle éclaire. Le feu se sexualise en mâle ; c'est ainsi qu'en Chine il est le support du principe yang, le principe mâle, et que la flamme est l'érection. La fulguration de la foudre renforce encore ce dernier caractère. Briquet semi-naturel, la foudre est technologiquement remplacée soit par le briquet à piston de l'Indonésie (où c'est une percussion brutale qui produit l'échauffement d'un piston dans sa chemise de bambou), soit par les briquets à pierre, les « pierres à feu » que l'on bat virilement avec un acier dur pour en faire jaillir l'étincelle. Il apparaît alors sous la modalité de l'éclair, de la foudre, du coup de foudre, de l'étincelle qui met le feu aux poudres, de la batterie.

Tout un symbolisme guerrier, héroïque, vient relayer la virilité du feu. L'épée flamboyante des anges justiciers, les foudres de Jupiter ou l'emblème de la grenade flambante sur les uniformes militaires sont les produits des inductions pyrotechniques de la rêverie du feu fulgurant. Au silence du foyer se substituent les grondements du tonnerre, ou du canon, les crépitements et les ronflements de l'incendie, de la forge, du volcan.

De nombreuses sociétés, enfin, utilisent l' incinération comme base du rituel funéraire. André Piganiol a montré que, dans les sociétés indo-européennes, l'incinération est toujours accompagnée par un culte solaire ou ouranien lié à la notion de transcendance. Le feu de Vulcain serait à Rome l'antithèse du Saturne chthonien. Incinération et sacrifices par crémation impliquent mort à la vie ordinaire, impure, et renaissance à la vie spirituelle. Chez les Indiens Matako, le feu joue un rôle analogue – séparateur et purificateur – au couteau de circoncision chez d'autres peuples. Encore dans cette série cathartique, la spéculation des anciens Grecs, puis celle des alchimistes attribue au feu le principe de toute volatilité, de toute raréfaction : l'éther, matière même du feu (en alchimie dénommé « feu de lion ») ; chez les Modernes, comme le note Littré, l'éther signifie l'air le plus pur : le symbolisme du feu se résorbe alors tout à fait en celui du volatil, de l'élévation.

On pourrait également, en se plaçant sur le plan des valeurs, distinguer un feu céleste et un feu infernal, mais ces acceptions sont flottantes, et ce domaine relève de structures imaginaires plutôt que de structures axiologiques : le feu « nocturne » pourra tour à tour être valorisé négativement ou positivement, selon qu'il s'agit de la cuisine des sorcières, des reflets sataniques du feu « hoffmannien » ou bien des chaleurs rassurantes de l'intimité « novalisienne » ; pareillement, le feu fulgurant peut être le comble luciférien de la lucidité, l'éclairement brutal de la foudre ou, au contraire, la lueur rassurante de la torche prométhéenne.[...]

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  • AGNI

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  • AUTELS

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    La présence sacrée se manifeste par le feu qui brûle perpétuellement sur l'autel, ou à côté, chez les peuples qui pratiquent l'holocauste, et souvent par un luminaire permanent. Mais les droits de la divinité s'expriment surtout par l'inviolabilité de la table du sacrifice : chez les Hébreux, comme...
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    Dieu du Feu, fils de Zeus et d'Héra selon plusieurs traditions, Héphaïstos est au contraire, selon la Théogonie d'Hésiode, engendré par la seule Héra (dépitée de la naissance d'Athéna issue du seul Zeus). Cette tradition s'accorde cependant mal avec l'aide qu'Héphaïstos est...

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