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TRANSSEXUALISME

Le mot « transsexualisme », qui date des années 1950, renvoie à l’état d’une personne qui, bien que présentant des caractères sexuels biologiques et morphologiques normaux, se sent appartenir à l’autre sexe. Cette conviction est souvent associée au désir ou au fait de changer de sexe, qui est devenu une possibilité biopsychosociale. L’émergence du terme est liée à celle du concept d’identité de genre et à une prise de conscience d’une possible dysharmonie entre le corps et l’esprit à ce sujet. Il renvoie à plusieurs questions essentielles, voire fondamentales : qu’est-ce qu’une femme, qu’est-ce qu’un homme ? Comment se manifeste une dysharmonie entre le corps et l’esprit ? Quels peuvent être les remèdes ?

Qu’est-ce qu’une femme ? Qu’est-ce qu’un homme ?

Avant de répondre à de telles questions, il est nécessaire de revenir au sens des termes utilisés dans ce domaine, en particulier celui des mots « genre » et « sexe ». Tout d’abord, étymologiquement, ces deux mots d’origine latine s’opposent : le genre rassemble au sein d’un groupe défini (genus : « race », « espèce »...) alors que le sexe divise, sépare (sexus : « section », « séparation »...). Dans le sens usuel, le mot « genre », outre le rassemblement à partir de caractéristiques communes, abstraites ou concrètes, désigne ce qui a un rapport avec l’apparence et a bien sûr un sens grammatical. Le mot « sexe », outre l’appareil génital externe, désigne l’un ou l’autre des deux types morphologiques et physiologiques, respectivement dits mâle ou femelle, représentés chacun par environ la moitié des individus adultes au sein de l’espèce humaine, de nombreuses espèces animales et de rares espèces végétales. En outre, et c’est ce qui constitue une source de controverses, le mot « sexe », en anglais comme en français, caractérise à la fois la polarité masculin-féminin et la sexualité. Le mot « genre » est utilisé pour désigner le rôle social de garçon ou de fille, d’homme ou de femme.

L’adjectif « sexué » signifie « qui possède la marque distinctive d’un sexe et d’un seul ». Il a été recommandé par Colette Chiland pour désigner l’identité sexuelle ou le genre. Le mot « sexuation » renvoie quant à lui à l’ensemble des phénomènes biologiques et symboliques qui conduisent une personne à se reconnaître comme appartenant à l’un ou l’autre sexe. En outre, l’orientation sexuelle ne doit pas être confondue avec l’identité sexuelle, qui se situe en amont et répond à la question « qui suis-je ? » alors que l’orientation répond à la question « qui m’attire ? ». Enfin, lorsque l’on parle de préassignation sexuelle dans le genre humain, on entend par là ce qui détermine et désigne le sexe avant la construction de l’identité de genre.

Aspects biologiques

Sur le plan biologique, l’espèce humaine est sexuée : le caryotype révèle des chromosomes homozygotes ou hétérozygotes, XX et XY, et, lors de la fécondation, il existe théoriquement une chance sur deux d’avoir un garçon ou une fille. Tel un logiciel, la séquence XY ou XX déroule un programme général de masculinisation ou de féminisation : elle dessine, dès la troisième semaine de gestation, des différences anatomiques internes et externes, et détermine le type d’hormones sécrétées, testostérone ou estrogènes et progestérone. Il en découle de nombreuses différences scindées en :

–  caractères sexuels primaires, en rapport direct avec la fonction de reproduction ;

–  caractères sexuels secondaires, sans rapport direct avec la reproduction et qui désignent des différences liées à l’enfantement (squelette, glandes mammaires…) ou n’ayant a priori d’autre fonction que l’attirance d’un sexe à l’autre (pilosité, tessiture de la voix…).

On parle[...]

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Écrit par

  • : psychiatre des hôpitaux, expert honoraire près la cour d'appel de Versailles

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Médias

Hijras - crédits : philipjbigg/ Alamy/ Hemis

Hijras

Le chevalier d’Éon - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Le chevalier d’Éon

Christine Jorgensen - crédits : Wesley/ Getty Images

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