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TURIN (JEUX OLYMPIQUES DE) [2006] Contexte, organisation, bilan

À la fin de l'année 1998, le Suisse Marc Hodler, vice-président du C.I.O., révélait que Salt Lake City avait acheté les votes de plusieurs membres du C.I.O. pour obtenir les Jeux d'hiver de 2002. La corruption fut avérée, quatre membres du C.I.O. présentèrent leur démission, six autres furent exclus. Les 17 et 18 mars 1999, le C.I.O. tient à Lausanne la cent huitième session de son histoire, une session extraordinaire en fait à l'occasion de laquelle il jette les bases de la réforme de la procédure d'élection des villes d'accueil des jeux Olympiques et crée une commission d'éthique chargée de le guider dans son fonctionnement. Du 17 au 20 juin 1999, il tient à Séoul (Corée du Sud) sa cent neuvième session, l'élection de la ville d'accueil des XXes jeux Olympiques d'hiver de 2006 constituant l'ordre du jour. Six villes ont manifesté leur intention d'organiser ces Jeux d'hiver : Helsinki (Finlande), Klagenfurt (Autriche), Poprad-Tatry (Slovaquie), Sion (Suisse), Turin (Italie) et Zakopane (Pologne), mais seules deux demeurent en lice : Sion et Turin. Sion, battue pour 2002 par Salt Lake City dans les conditions qu'on connaît donc depuis peu, semble la favorite, d'une part, pour réparer cette injustice, d'autre part, car son dossier est remarquable : la cité valaisanne propose des Jeux compacts (tous les sites seraient concentrés sur 40 kilomètres), au cœur des montagnes, et a bouclé son budget. Mais, le 19 juin, le verdict est surprenant et favorable à Turin, qui recueille cinquante-trois voix, alors que Sion ne rallie que trente-six suffrages.

Le comité de candidature se transforme en comité d'organisation (Torino Organising Committee, Toroc) ; Valentino Castellani, maire de Turin, âme du succès piémontais, en assure la présidence. Rapidement, le projet olympique, appuyé par le clan Agnelli, propriétaire de Fiat et fondateur de la station de sports d'hiver de Sestrières, semble fédérer l'Italie entière. Les sites des compétitions sont choisis, les travaux débutent. Les cérémonies ainsi que les compétitions de glace (patinage, hockey) se déroulent à Turin. Le Stadio Comunale – le stade de la Juventus Turin –, rénové et rebaptisé pour l'occasion Stadio Olimpico, est le théâtre des cérémonies d'ouverture et de clôture, auxquelles trente-cinq mille personnes peuvent assister. Le Torino Palavela, construit pour l'Exposition universelle de 1961, est réinterprété par l'architecte Gae Aulenti et l'ingénieur Arnaldo De Bernardi : cette enceinte de huit mille places accueille les compétitions de patinage artistique et de short-track. Les épreuves de patinage de vitesse ont lieu dans l'Oval Lingotto (huit mille deux cents places), édifié par les cabinets d'architecture Hok Sport Groupe, de Londres, et Studio Zoppini Associati, de Milan. Les matchs de hockey sur glace se déroulent dans le palais des expositions Torino Esposizioni (cinq mille quatre cents places), construit en 1949 par Pier Luigi Nervi, modernisé pour la circonstance, et dans le flambant neuf Torino Palasport Olimpico (douze mille cinq cents places), édifié par les architectes japonais Arata Isozaki et italien Pier Paolo Maggiora. Le tournoi de curling se tient dans le Palaghiaccio de Pinerolo, une petite ville de trente-cinq mille habitants située à une quarantaine de kilomètres de Turin. La géographie contraint bien sûr à « délocaliser » les sports de montagne : toutes ces compétitions se déroulent donc à quelque 100 kilomètres à l'ouest de Turin. Évidemment, la station de sports d'hiver de Sestrières chère à la famille Agnelli est mise à l'honneur pour le ski alpin. Elle organise les compétitions masculines ainsi que les épreuves techniques féminines : les compétitions de vitesse masculines se déroulent sur le domaine de Sestrières[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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