3-30 juillet 1992
Tchécoslovaquie. Démission du président Václav Havel et accord sur le principe d'une partition
Le 3, Václav Havel, candidat unique, n'est pas réélu à la présidence fédérale par le Parlement tchécoslovaque en raison de l'opposition des députés slovaques du Mouvement pour une Slovaquie démocratique de Vladimír Mečiar, du Parti de la gauche démocratique (ex-communiste) et des formations indépendantistes, ainsi que de celle des députés républicains tchèques (extrême droite). Ce vote est l'aboutissement du malaise né de l'incapacité de Prague à résoudre la question slovaque, qui a culminé lors du renversement du gouvernement slovaque de Vladimír Mečiar en mars 1991. L'échec des deuxième et troisième scrutins, organisés les 16 et 30 juillet, illustre l'impasse dans laquelle se trouve le processus d'élection du président fédéral.
Le 17, Václav Havel, président de la Tchécoslovaquie depuis le 29 décembre 1989, et dont le mandat doit venir à expiration le 5 octobre, annonce sa démission, qui prend effet le 20. Il affirme : « Je ne veux être ni un frein à l'évolution historique, ni un simple fonctionnaire de service qui attend l'heure de la retraite. » Ses pouvoirs sont transmis au nouveau gouvernement fédéral dirigé par l'économiste libéral Ján Strasky, qui a obtenu la veille la confiance du Parlement tchécoslovaque. Le même jour, le Parlement de Bratislava adopte à une large majorité une « déclaration de souveraineté », « fondement de l'État souverain de la nation slovaque ».
Le 23, Václav Klaus et Vladimír Mečiar, Premiers ministres tchèque et slovaque, concluent un accord sur les principes de partition du pays « dans le calme », qui prévoit l'existence de traités entre les deux futurs États souverains dans les domaines de la nationalité, de la défense, des affaires étrangères et de l'économie.