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Henry DUMÉRY

Professeur de philosophie à l'université de Paris-X-Nanterre

Articles

  • AGAPÈ

    • Écrit par
    • 1 102 mots

    Le mot grec agapè signifie affection, amour, tendresse, dévouement. Son équivalent latin est caritas, que nous traduisons par « charité » (dans les textes stoïciens comme dans les textes chrétiens). Généralement, la langue profane emploie agapè pour désigner un amour de parenté ou d'amitié,...

  • AGNOSTICISME

    • Écrit par
    • 226 mots

    Terme créé en 1869 par un disciple de Darwin, T. H. Huxley (1825-1895). Il devrait signifier le contraire de gnosticisme, c'est-à-dire le refus d'une connaissance de type supérieur (procédés d'explication suprarationnels). En fait, « agnosticisme » a eu à l'origine un sens précis :...

  • ARCHÉTYPE

    • Écrit par
    • 274 mots

    On appelle archétype un modèle idéal, un type suprême ou un prototype : dans ce sens, les Idées chez Platon sont le modèle en même temps que le fondement des choses. Bien d'autres philosophes (Malebranche, Berkeley, mais aussi Locke et Condillac) ont parlé d'archétypes. Cependant, c'est un psychanalyste,...

  • ASSOMPTION

    • Écrit par
    • 621 mots

    Le 1er novembre 1950, l'« Assomption au ciel » de la Vierge Marie fait l'objet d'un dogme catholique proclamé par le pape Pie XII dans la constitution apostolique Munificentissimus Deus. Ce document déclare que l'Assomption est un « dogme divinement révélé ». Il en précise la...

  • AXIOLOGIE

    • Écrit par
    • 314 mots

    Étude ou théorie (en grec : logos) de ce qui est digne d'estime (en grec : axion), de ce qui vaut, de ce qui peut être objet d'un jugement de valeur.

    Pratiquement, axiologie est synonyme de « philosophie des valeurs ». Cette philosophie s'est développée, depuis 1892, à la suite...

  • BANQUET RITUEL

    • Écrit par
    • 392 mots

    Banquet appartenant à la catégorie des repas totémiques, des sacrifices mangés et des cérémonies de communion.

    Selon Freud, le banquet rituel serait la reproduction et la fête commémorative d'un événement historique, à savoir le « parricide primitif » (meurtre du père de la horde par...

  • BERGER GASTON (1896-1960)

    • Écrit par
    • 724 mots

    Industriel, philosophe et administrateur, fondateur du Centre universitaire international et des centres de prospective, directeur des Études philosophiques. Ayant dû abandonner ses études à la fin de la classe de troisième, Gaston Berger les reprend volontairement à vingt-cinq ans et passe son...

  • CONCUPISCENCE

    • Écrit par
    • 688 mots

    Du latin concupiscere, désirer ardemment (même origine : cupere, désirer, convoiter, d'où est tiré le nom romain du dieu de l'Amour, Cupidon, identifié à l'Éros des Grecs). Dans la langue courante, concupiscence désigne le penchant à jouir des biens sensibles, voire l'attachement...

  • CONSCIENCE PRISE DE

    • Écrit par
    • 1 600 mots

    Le paradoxe aurait dû s'imposer depuis Freud : la prise de conscience ne rend pas conscient ce qui ne l'est pas ; elle n'admet (et ne garde) à la conscience claire que ce qui la sert sans la gêner, sans l'humilier, sans la troubler. Si quelque chose l'ennuie, elle le chasse ou s'y efforce....

  • CULTE

    • Écrit par
    • 951 mots

    Une consigne de Calvin, directement inspirée de saint Paul, suggère ce que peut être le culte comme éthos, comme comportement global : il faut, dit Calvin, que l'existence entière soit un hommage à la gloire de Dieu. Le culte est dans la vie autant que la vie dans le culte : il l'est même davantage,...

  • DÉISME

    • Écrit par
    • 304 mots

    Selon Louis de Bonald, un déiste est un homme qui n'a pas eu le temps de devenir athée. Paul Hazard réplique que c'est un homme qui n'a pas voulu le devenir. Effectivement, le déisme (mot forgé au xvie s., répandu aux xviie et xviiie s.) désigne une position moyenne, à mi-chemin...

  • DIEU - Par-delà théisme et athéisme

    • Écrit par
    • 1 583 mots

    Dans notre culture, théisme et athéisme sont des frères ennemis. La polémique ne cesse pas entre eux, parce qu'ils se nourrissent l'un de l'autre. Ce que l'un affirme, l'autre le nie. Mais tout à leur dispute, ils ne songent guère à renouveler le problème. La querelle continue sur de vieilles idées,...

  • DIEU MORT DE

    • Écrit par
    • 347 mots

    La théologie de la mort de Dieu est née dans des cercles protestants d'Allemagne et d'Amérique du Nord. Ses principaux représentants sont : Thomas J. J. Altizer, de l'université d'Emory ; Paul M. Van Buren, de l'université de Temple ; William Hamilton, du séminaire théologique de Colgate-Rochester...

  • DOGMATISME

    • Écrit par
    • 1 133 mots

    Au sens le plus général, « dogmatisme » est devenu le synonyme d'intransigeance, d'autoritarisme, d'étroitesse d'esprit et de raideur : il est le fait de quiconque « dogmatise », c'est-à-dire affirme sans preuve, ne tolère aucune discussion, parle d'un ton tranchant,...

  • ENTENDEMENT

    • Écrit par
    • 338 mots

    Pour Locke, l'entendement est le « pouvoir de penser » (ou la faculté de comprendre) comme la volonté est la « puissance de vouloir ». Pour Leibniz, entendement est synonyme d'intellection. Malebranche assimile entendement et esprit pur. De son côté, Kant oppose entendement et...

  • ÉTERNITÉ

    • Écrit par
    • 335 mots

    Une durée indéfinie, un temps qui ne commence ni ne finit, n'est pas l'éternité. Selon les formules de Boèce, qui ont fait école, l'éternité est un présent qui se maintient stable, un permanent, un pur « maintenant » ; pour qu'il y ait éternité, il ne suffit pas, assure Boèce, de...

  • EXISTENTIAL

    • Écrit par
    • 456 mots

    Terme technique de l'ontologie professée par Martin Heidegger et exposée par lui dans L'Être et le Temps (Sein und Zeit, 1927). Depuis lors, ce terme a été repris par différentes écoles existentialistes, mais non par toutes.

    Il y a lieu de bien distinguer entre « existentiel » et...

  • EXTASE

    • Écrit par
    • 338 mots

    Dès 1901, l'extase a été décrite comme un état morbide par Pierre Janet. La psychologie pathologique la rattache à des états d'hystérie à composante mystique : immobilité du malade, joie mêlée d'angoisse, contemplation intense, perte de contact avec le monde extérieur en sont les signes apparents....

  • FIDÉISME

    • Écrit par
    • 293 mots

    Terme d'origine théologique, appliqué à la doctrine de Bautain et de Lamennais. Cette doctrine a été condamnée en 1838 par les autorités ecclésiastiques. Elle était liée au traditionalisme de Joseph de Maistre et de Bonald. Selon le traditionalisme, la vérité ne peut être connue que...

  • FINITUDE

    • Écrit par
    • 552 mots

    Dans la philosophie grecque, fini et infini forment couple ; ils rendent compte de deux aspects du réel. Le fini, c'est le degré de détermination d'une notion ou d'une chose, ce qui fait qu'elle a un caractère précis, achevé dans son ordre. L'infini, c'est le degré d'indétermination d'une notion...

  • HIÉROGAMIE

    • Écrit par
    • 438 mots

    Le dieu d'Israël est un dieu mâle. (Il est pensé comme père.) Mais il n'a pas de déesse parèdre. Et, paternité mise à part, il est sans attributs sexuels. Les paganismes sont moins réservés. La sacralisation du sexe y joue un rôle important. Les divinités ont elles-mêmes une vie conjugale, familiale...

  • HOLOCAUSTE

    • Écrit par
    • 294 mots

    Les deux termes grecs qui ont formé le mot « holocauste » signifient « je brûle tout ». C'est, en effet, un sacrifice où la victime est tout entière brûlée, détruite. Le premier chapitre du Lévitique règle l'ordonnance des holocaustes de gros bétail (veaux), de menu bétail (agneaux,...

  • IMMANENTISME

    • Écrit par
    • 192 mots

    Doctrine philosophique qui rejette la transcendance, c'est-à-dire l'irréductibilité de Dieu (ou bien d'un principe du réel) à ce qui relève des pouvoirs et des limites de l'esprit. Dans ce sens, Spinoza est taxé d'immanentisme ; il conçoit Dieu comme totalement intelligible...

  • IMPLICATION, philosophie

    • Écrit par
    • 559 mots

    Il y a implication, au sens usuel, lorsqu'une chose en contient une autre, de manière non apparente mais réelle, de sorte que la chose contenue, d'abord inaperçue, peut être rendue manifeste.

    En philosophie, la définition est plus stricte : un objet de connaissance en implique un autre...

  • INEFFABLE

    • Écrit par
    • 419 mots

    « Ce dont on ne peut parler, soutenait Wittgenstein, il faut le taire » ; car l'inexprimable, le mystique, se montre et ne se dit pas. Un indicible dont il n'y aurait ni ostension ni expression ne serait pas seulement ineffable, il serait inexistant. De toute façon, il y a quelque chose de dérisoire...

  • INTENTIONNALITÉ, philosophie

    • Écrit par
    • 283 mots

    Notion phénoménologique dérivée d'une notion scolastique. La philosophie du Moyen Âge appelait intentio (intention) l'application de l'esprit à un objet ; dans cette application, l'esprit tend vers l'objet, il se dirige vers lui. S'agissant d'un objet de ...

  • INTERSUBJECTIVITÉ

    • Écrit par
    • 435 mots

    Terme qui s'est répandu à la suite des recherches de Husserl sur la constitution de l'alter ego et des recherches de Heidegger sur la coexistence, sur l'être-avec-autrui. Les sociologues, notamment Gurvitch, ont secondé les philosophes en étudiant les valeurs de communauté, celles...

  • LITURGIE

    • Écrit par
    • 963 mots

    La liturgie est le protocole du culte. Elle ne se réduit pourtant ni à l'érudition du rubriciste, ni au savoir-faire du maître de cérémonie. Elle est redevenue une question d'actualité, en raison de la réforme liturgique entreprise depuis le 4 décembre 1963 par le catholicisme romain (messe en langue...

  • MAGISTÈRE CATHOLIQUE

    • Écrit par
    • 278 mots

    On peut appeler magistère toute autorité doctrinale, morale ou intellectuelle. Mais le terme reçoit un sens juridique, plus précisément canonique, quand on l'applique à la hiérarchie du catholicisme romain.

    Les responsabilités du magistère pontifical (papal et épiscopal) ont été officiellement...

  • MÉDITATION

    • Écrit par
    • 608 mots

    La méditation est une réflexion prolongée, guidée et soutenue par une méthode. Elle peut être savante ou philosophique, religieuse ou profane, d'expression littéraire ou spontanée. Elle porte sur n'importe quel objet de pensée, pourvu que l'esprit s'y applique avec soin, avec constance ; il y faut...

  • MIRACLE

    • Écrit par
    • 6 622 mots

    La notion de miracle est une notion religieuse, c'est-à-dire que ce n'est ni un concept philosophique ni un concept scientifique.

    Lorsque des philosophes ou des savants, des physiciens ou des métaphysiciens, parlent du miracle, ils traitent en fait d'un autre problème. Ce qui les intéresse,...

  • MISSIONS

    • Écrit par , , et
    • 17 266 mots
    • 6 médias

    Dans le vocabulaire religieux qui était courant au xixe-xxe siècle, le terme « mission » désigne essentiellement l'envoi, par une communauté, de représentants ou de délégués, qui sont mandatés pour propager sa foi et implanter ses institutions. Dans ce sens, il n'y a mission que vers...

  • MOI

    • Écrit par et
    • 12 459 mots

    Pour Pascal, le moi était haïssable : formule de moraliste, qui estime que le moi est « injuste », « tyrannique », qu'il se fait « centre du tout ». Loin du texte, près des réalités, Paul Valéry commente : « Le moi est haïssable..., mais c'est celui des autres. »

    Pour...

  • MONACHISME

    • Écrit par , , , , et
    • 12 526 mots
    • 3 médias

    Le monachisme, fleur d'Orient et terreau d'Occident, appartient aux religions les plus diverses. Il prend des formes si variées, si différentes, parfois si incompatibles, qu'on doute à leur propos d'une identité d'inspiration.

    Quoi de commun entre l'ermite, le reclus, qui...

  • NON-ÊTRE

    • Écrit par
    • 355 mots

    Le non-être n'est pas le néant, si l'on entend par néant la simple absence d'être (l'idée de néant ne surgit qu'après coup, de façon imaginaire, comme suppression de l'être). Au sens le plus fort, le non-être est la part de négativité qui est présente dans le réel ou bien le pouvoir de...

  • PAGANISME

    • Écrit par
    • 408 mots

    Païen, paganisme sont des mots de chrétien, des étiquettes que la religion montante attache aux religions déclinantes. Les chrétiens ont appelé paganisme le polythéisme antique, auquel les gens des campagnes (latin, pagani) restèrent longtemps fidèles. Par extension, les théologiens ont réputé...

  • PARTICIPATION, théologie

    • Écrit par
    • 332 mots

    Au sens théologique, la participation désigne le rapport de la créature au Créateur, la façon dont l'esprit reste lié à Dieu, qui lui est présent bien que transcendant et auquel il ne cesse d'être uni, bien que le Dieu dont il dépend ne dépende pas de lui, bien que le Dieu dont l'homme est l'image...

  • PÉNITENCE

    • Écrit par
    • 396 mots

    La pénitence peut n'être qu'expiatoire et renvoyer aux religions qui apaisent la culpabilité à l'aide de rites piaculaires. Si l'on en croit René Girard (La Violence et le sacré, Paris, 1972), le premier sacrifice de la première victime surgit d'un état de violence qui n'est...

  • PERSONNE

    • Écrit par et
    • 4 552 mots
    • 1 média

    La notion de personne a longtemps été du seul ressort de la psychologie et de la philosophie : une longue tradition occidentale s'est interrogée sur la persona, devenue progressivement la catégorie permettant de subsumer l'âme et le corps pensés comme indissociables, doués de raison et...

  • PIÉTÉ

    • Écrit par
    • 485 mots

    La piété individuelle est d'invention récente. Les religions sociales n'encouragent qu'une piété sociale, qui est (comme l'a rappelé Émile Benveniste) scrupule d'observance, zèle de service. Cette remarque vaut des religions archaïques, des religions du foyer, de la cité, de l'État, et même des religions...

  • PLÉRÔME

    • Écrit par
    • 403 mots

    Terme grec qui signifie « plénitude » et qui, dans cette acception, appartient à la langue classique. On le relève une quinzaine de fois dans le Nouveau Testament. On le rencontre aussi dans le néo-platonisme tardif, par exemple chez Damascius (au moins trois fois). Mais c'est le gnosticisme...

  • PROVIDENCE

    • Écrit par
    • 485 mots

    Si l'on s'en tient à l'histoire des idées, le concept de providence n'est pas d'origine judéo-chrétienne : il est d'origine hellénique, de facture stoïcienne.

    En contexte stoïcien, « providence » ne signifie pas vigilance ou bienveillance personnelle d'un dieu...

  • RÉFLEXIVE ANALYSE

    • Écrit par
    • 266 mots

    À la suite de Jules Lagneau, disciple de Lachelier, on appelle « analyse réflexive » l'analyse qui consiste à réfléchir sur n'importe quelle pensée en vue de dégager les conditions de toute pensée, de découvrir les caractères essentiels de la pensée ; remontant de condition...

  • RELIGION - Religion et idéologie

    • Écrit par
    • 3 573 mots

    L'histoire des religions indique assez bien, quoique à gros traits, comment naît une religion, comment elle meurt. Mais elle ne montre que des religions qui se succèdent, les cultes nouveaux recouvrant ou transformant les anciens. Elle ne montre nulle part un arrêt de la religion, une coupure de l'élan...

  • RITES DE GUÉRISON

    • Écrit par
    • 326 mots

    Ce n'est pas un hasard si le terme « salut » désigne aussi bien le salut physique, la santé, que le salut moral et religieux, la délivrance procurée par un sauveur. Bien plus, dans de nombreux cas, le sauveur divin (Asclépios, par exemple, ou même Apollon) est d'abord un sauveteur, un...

  • SCHISME

    • Écrit par
    • 727 mots

    D'après l'étymologie grecque, le mot « schisme » veut dire séparation, division. Il y a schisme lorsque la communion d'une religion se trouve rompue et qu'un groupe fait sécession. Le schisme suppose une rupture effective, un rejet de l'obédience commune. C'est pourquoi il importe de distinguer schisme...

  • SCIENCES - Vue d'ensemble

    • Écrit par
    • 2 061 mots

    L'organisation du savoir a cessé depuis longtemps d'être monarchique. Aux siècles de foi et d'autorité, la théologie était la reine des sciences. La philosophie était sa servante ou plutôt, comme gémissait Kant, sa suivante, alors que la philosophie, observait-il, n'a qu'un service...

  • SITUATION, philosophie

    • Écrit par
    • 203 mots

    La situation, ou situs, était une des dix catégories (concepts fondamentaux) d'Aristote : par exemple, être couché, être assis. Mais ce sont les philosophes contemporains (également les sociologues) qui ont élargi cette notion et imposé son crédit. Au sens le plus large, la situation est un état...

  • SURNATUREL

    • Écrit par
    • 329 mots

    Chez les Grecs, le surnaturel s'oppose à la nature physique et il signifie ce qui lui est immédiatement supérieur, à savoir la nature intellectuelle, ce qui appartient à l'intelligence, à l'intelligible, eux-mêmes considérés comme divins, en raison de l'immutabilité des idées qui suppose une coupure...

  • TEMPORALITÉ

    • Écrit par
    • 315 mots

    Terme abstrait, mais qui se veut concret. La temporalité est le temps vécu par la conscience, celui dont elle fait l'expérience et qui déploie, à partir du présent (seul moment que saisisse une attention opérante), un passé qui est fait de rétentions utilisées comme acquis et comme...