Aède
- Nom masculin singulier
Définition
- dans l'Antiquité, poète grec récitant ses vers en s'accompagnant d'une lyre
- en zoologie, genre de moustique
"aède" dans l'encyclopédie
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INSPIRATION (Grèce antique)
- Écrit par Luc BRISSON
- 12 758 mots
La chose est certainement vraie chez Platon, mais non chez Hésiode ou chez Homère, où ce n'est pas l'aède qui voit les événements du passé évoqués, mais les Muses. Les Muses transmettent leur connaissance à l'aède, elles ne lui donnent pas le don de voir directement ce qu'il raconte. Dans la civilisation de l'oralité, celle que dépeignent l'Iliade et l'Odyssée et dont restent proches les poètes anciens, la mémoire sert notamment à immortaliser la gloire des hommes (l'Iliade, l'Odyssée ; Pindare ; Platon, Banquet, 209d-e).
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RHAPSODE, littérature
- Écrit par Véronique KLAUBER
- 1 547 mots
Il se distingue de l'aède qui est un véritable poète créateur, comme Homère par exemple, qui l'appelle dans L'Odyssée le « chantre aimé du ciel qui charme les oreilles » (l'archétype en est Orphée) et qui apprend son art directement des Muses. Mais il ne se confond pas non plus avec l'interprète au sens moderne du terme, car il improvise un texte rythmé et cohérent sur un canevas de formules et d'histoires connues de son auditoire.
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HYMNE
- Écrit par Barbara CASSIN
- 1 814 mots
Sans doute dérivé de la racine uph (« tisser »), le mot « hymne » peut désigner toute sorte de chant, avec la même extension qu'« ode » (tout ce que « chante » l'« aède »). Cependant, Platon, définissant les lois jadis respectées de la musique, caractérise les « hymnes » en les différenciant des « thrènes », des « péans », des « dithyrambes », des « nomes » : « Et une espèce de chant était alors prières aux dieux, auxquelles on donnait le nom d'hymnes » (Lois, 700 b).
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ODYSSÉE, Homère Fiche de lecture
- Écrit par Jean-François PÉPIN
- 6 181 mots
- 2 médias
Assez fort pour résister à la séductrice Calypso ou pour combattre le Cyclope Polyphème, Ulysse pleure au récit de la guerre de Troie fait par l'aède Démodocos, dans le palais d'Alkinoos ; « humain, trop humain », il lui arrive aussi de mentir, de tricher : « Devant les Phéaciens, il eût rougi des pleurs qui gonflaient ses paupières ; mais, à chaque repos de l'aède divin, il essuyait ses pleurs » (chant VIII).
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ORATEURS ET HISTORIENS, Antiquité gréco-romaine
- Écrit par François HARTOG
- 14 165 mots
Dans ce nouvel espace politique et intellectuel, l'historiographie peut commencer et l'historien venir relayer l'aède. Mais, alors que l'aède voyait par les yeux de la Muse, l'historien se veut histôr, témoin, celui qui sait parce qu'il a vu, et messager (comme le messager de la tragédie), celui qui dit « j'écris ». Soucieux des morts et maître d'immortalité, il l'est encore, mais l'immortalité, qu'il proclame ou consigne, n'est plus celle des héros individuels.